Venezuela : Les propositions de Nicolas Maduro pour son prochain mandat
Traduction Françoise Lopez, pour Amérique latine-Bolivar infos
Les candidats d'opposition qui veulent affronter le président Nicolas Maduro aux élections du 28 juillet, son nombreux. Mais aucun d'entre eux n'a présenté un programme de gouvernement cohérent qui réponde effectivement aux besoins des citoyens et ils se sont limités à offrir des promesses vides.
Par contre, dès le début de l'année, le chef de l'État a présenté une approche stratégique pour sa prochaine période de gouvernement dans laquelle se détache la participation active de plus de 63 000 assemblée dans la formulation d’objectifs et de transformations, grâce à un processus participatif appeler consultation, débat et action (CDA).
Cette méthode, qui implique la société dans la prise de décision politique, a été fondamentale pour garantir que les propositions reflètent les besoins et les désirs du peuple vénézuélien.
Le résultat a été formulé sous le nom de « Plan de la Patrie des 7 transformations » (7T), présenté lors de l’inscription du Président en tant que candidat pour les élections présidentielles. Ces transformations dont beaucoup ont déjà été mises en marche avec des résultats notables dans la vie économique, sociale et politique du pays, sont destinées à renforcer un nouveau cycle dans le projet politique initié par le Commandant Hugo Chavez adapté aux défis actuels.
Transformation économique
Dans les propositions concernant la transformation économique plusieurs points clés destinés à stimuler le développement du pays se détachent. Premièrement, on met l'accent sur le secteur énergétique: on reconnaît l'importance de profiter des vastes réserve de pétrole et de gaz. On envisage non seulement d'exporter la matière première mais aussi de développer l'industrie des dérivés pour créer plus de valeur ajoutée.
On réaffirme la nécessité de diversifier l'économie et de dépasser le rentisme pétrolier en pariant sur la création d'un environnement favorable pour les entrepreneurs et les petites et moyennes entreprises. On propose de créer un fonds de financement d'État pour soutenir ceux qui souhaitent faire une incursion dans les nouvelles affaires.
Concernant la défense du bolivar en tant que monnaie nationale, on envisage la nécessité de préserver la souveraineté économique grâce au contrôle de l'inflation et de maintenir la stabilité de la monnaie. On promeut aussi la simplification des démarches et la réduction de la bureaucratie pour faciliter l'activité économique ainsi que la possibilité de la participation privée dans les entreprises publiques.
D'autre part, on souligne qu'il est important de renforcer les programmes sociaux et de consolider la récupération du revenu minimum. Pour cela, on créera un Observatoire National des Droits Sociaux destiné à garantir le bien-être social de la population. On envisage aussi une réforme fiscal progressive qui augmenterait la charge fiscale sur les secteurs à plus haut revenus, pour une meilleure équité dans la distribution de la richesse.
Transformations de l'indépendance totale
Le point suivant, l'indépendance totale, est basé sur trois piliers : leur renforcement de l'identité nationale, le pari sur la technologie et le développement d’une administration numérique centralisée.
Le renforcement de l'identité nationale serait obtenu à travers l’éducation et fondé sur le rétablissement des auteurs classiques qui promeuvent une vision « patriote » avec un point de vue orienté vers le renforcement de l'autonomie du pays. De plus, on envisage d'adapter le curriculum éducatif à des domaines stratégiques pour la souveraineté nationale.
Sur le pari sur la technologie, on cherche simuler la science et la technologie dans l'éducation avec des initiatives en robotique et un innovation et à établir un système de bourses avec des pays alliés pour la formation dans les nouvelles technologies. On reconnaît aussi l'importance des infrastructures et de la connectivité dans les centres éducatifs pour le développement technologique du pays.
L’administration numérique centralisée proposée simplifiera et numérisera les procédures bureaucratiques grâce à un «système unique de formalités» centralisé et interopérable. On envisage la création d’une «Stratégie nationale de transformation numérique de l’État» pour une interaction plus efficace et transparente entre l’État et la citoyenneté, ainsi que la création d’une carte d’identité numérique centralisant les données d’identité, de transit, de santé et de sécurité sociale.
Transformation paix, souveraineté et sécurité
Cette proposition est destinée à aborder la sécurité de la population de différents points de vue.
Le premier est en relation avec le renforcement de la défense du territoire national, en mettant l'accent sur la nécessité de renforcer le contrôle des frontières et de réaffirmer l'engagement de réclamer l’Esequibo Guyanais. On propose aussi de renforcer l'union civique–militaire et policière grâce au renforcement de la doctrine militaire bolivarienne à tous ses niveaux.
Concernant la sécurité des citoyens, on envisage de prendre des mesures concrètes comme la mise en place de politiques préventives, la création de réseaux communautaire et le renforcement des Carrés de Paix. Ces actions sont destinées à impliquer la communauté dans la lutte contre la délinquance et à aborder les causes sociales de l’insécurité.
On propose aussi de créer des espaces comme les « Maisons de la Justice et de la Paix » qui permettraient la coordination du système de justice à l'échelle locale et rapprocherait la justice des communautés. On envisage de moderniser le système de justice grâce à des outils numériques et de promouvoir une culture de l'oralité pour assouplir les procédures judiciaires.
Transformation sociale
La transformation sociale est basée sur le renforcement des programmes sociaux existants et sur la stimulation de la production nationale. C'est pourquoi on cherche à orienter les virements du Système Patrie vers les secteurs les plus vulnérables de la population et leur apporter ainsi un soutien économique et social. On propose aussi de renforcer les missions et les grandes missions, qui ont vu leur efficacité réduite à cause des sanctions internationales dans le but de reprendre la politique social réussie du Gouvernement vénézuélien mise en place à une époque antérieure.
On envisage aussi d'améliorer la distribution des caisses des CLAP basée sur la priorité donnée aux groupes vulnérables comme les vieux, les femmes enceintes et les handicapés. On met l'accent sur le fait que les produits distribués doivent être 100 % vénézuéliens, ce qui renforcerait le point de vue de la production intérieure et de la substitution aux importations.
En ce qui concerne l'éducation et la santé, le plan de gouvernement de Maduro cherche à stimuler à nouveau des politiques de qualité de l'éducation en mettant l'accent sur la permanence d'étudiants et d'enseignants dans le système éducatif. Pour l'obtenir, on propose d'élargir le travail des Bricomiles, un programme de réparation des écoles avec la participation de l'armée et de renforcer le programme d'alimentation scolaire.
Dans le domaine de la santé, on cherche à approvisionner massivement les centres de santé et les pharmacies communautaires en mettant l'accent sur la prévention et la promotion du bien-être. Ainsi, on cherche à garantir l'accès de la population à des services de santé de qualité.
Transformation politique
La transformation politique est centrée sur le renforcement du « pouvoir populaire » comme base du système politique, tout en cherchant à continuer à promouvoir des espaces pour des accords d'unité nationale qui garantiraient la gouvernabilité dans le pays.
C'est dans ce cadre que se situe l'initiative de promouvoir un « grand accord national pour la paix 2030 », destiné à fomenter le renoncement à la violence par les acteurs politiques et l'engagement envers la paix et le respect des processus électoraux. Cela vise à garantir la stabilité et l'harmonie nécessaires dans le pays pour pouvoir exécuter les autres transformations.
On met aussi l'accent sur le renforcement du pouvoir populaire et on réaffirme la commune comme projet stratégique qu'il faut promouvoir avec une adhésion et une activation plus importantes. On propose de renforcer la participation des citoyens aux assemblées communautaires et à la formulation de projets ainsi que le transfert de compétence et de ressources aux organisations du pouvoir populaire et on envisage de mettre en place une politique d'attention envers les dirigeants communautaires.
Un autre aspect crucial est la promotion de la transparence et de l'éthique en politique. On cherche à stimuler un protocole d'écoute du peuple organisé par les structures politiques , protocole destiné à renforcer la participation des citoyens. On propose de créer un code d'éthique pour les dirigeants politiques à tous les niveaux pour combattre la corruption. De même, on cherche à renforcer les canaux de communication et les dénonciations contre l'indolence et la corruption grâce à la stimulation de la figure du corps des inspecteurs.
Transformation écologique
Pour la transformation écologique, on propose de créer une conscience et une éducation environnementales à partir de la stimulation d'une nouvelle génération d’environnementalistes et de la promotion de la relation avec la nature, un projet pour lequel le soutien de la jeunesse est essentiel.
Pour aborder l'urgence climatique et favoriser des pratiques soutenables, on propose de développer une politique de prévention face à l'urgence climatique avec des fonds compensatoires pour s'occuper des désastres naturels, réduire le brûlage sans discrimination et la contamination des zone vertes et stimuler des pratiques agro-écologiques ainsi que la substitution des engrais chimiques.
On souligne l'importance d'assurer le droit à une ville verte grâce à la préservation de zones naturelles et à une planification urbaine qui insiste sur la soutenabilité et améliore la qualité de vie des citoyens.
Transformation géopolitique
Cette proposition et centrée sur trois points clés : intégration régionale et coopération sud–sud, défi de l'hégémonie des États-Unis et diplomatie de paix et projection internationale.
Concernant l'intégration régionale et la coopération sud–Sud, on cherche à renforcer les mécanismes d'intégration comme L'ALBA, l’UNASUR, la CELAC, le MERCOSUR et PÉTROCARIBE.
Cela implique de reprendre la « marche pour l'union latino-américaine » et de promouvoir la coopération scientifique et technologique avec les BRICS. De plus, on cherche à développer des méthodes de paiement alternatives avec les pays émergents pour réduire la dépendance envers le système financier dominé par les États-Unis.
Concernant le fait de défier l'hégémonie États-Unis, le Gouvernement de Maduro cherche à renforcer le Venezuela en tant que «pays ami des peuples » et à s'aligner sur des pays qui s'opposent à l'ordre mondial établi comme les pays membres des BRICS. C'est pourquoi on envisage de développer une nouvelle architecture financière qui permette de combattre « l’ hégémonie de l'empire » et de créer un système logistique et commercial alternatif pour faire face aux sanctions imposer par les États-Unis et leurs alliés.
Dans le domaine de la diplomatie de paix et de la projection internationale, on propose d'élargir la présence du Venezuela dans le monde grâce à des mécanismes non officiels comme l'échange culturel, académique et social, avec la présence de mouvement sociaux vénézuéliens. De plus, on conserve, le plan Retour dans la Patrie pour faciliter le retour des Vénézuéliens qui ont émigré pendant la crise, et on cherche à s'occuper des formalités que doivent accomplir les étrangers qui se trouvent au Venezuela aussi bien légalement qu’illégalement.
Source en espagnol :
URL de cet article :