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Argentine: Des indices de satisfaction étonnants

26 Juillet 2024, 17:48pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Tatiana Scorciapino

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos

 

« Tiempo » a discuté avec les principaux instituts de sondages et des analystes de l’opinion publique pour pour comprendre comment son perçus les 7 mois de gouvernement de Javier Milei. L’ajustement a un impact mais ne révolte pas encore. Cependant, l’impatience concernant une amélioration significative atteint déjà ses limites.

 

7 mois après le début du gouvernement de Milei, les sondages des principaux instituts révèlent que la principale préoccupation du gros de la société a cessé d’être l’inflation pour se concentrer sur l’augmentation du chômage et l’avancée de la crise économique.

 

L'élection de Javier Milei face à Sergio Massa lors du scrutin du 19 novembre a révélé la colère et la lassitude d'une société meurtrie par près d'une décennie de crise. Dans ce cadre, la majorité des électeurs s’est livrée les yeux fermés à un candidat qui promettait de lutter contre l’inflation et se reconnaissait lui-même comme « expert en croissance économique avec ou sans argent », une qualité que jusque’à présent, il n’a pas fait voir.

 

Le directeur de l’institut de sondages Aresco-Aurelio, Federico Aurelio, affirme que malgré le changement de Gouvernement et les promesses d’amélioration, la préoccupation majeure de la société est l’économie: « Avec le changement qui s’est produit ces derniers à cause de la baisse de l’inflation, les problèmes apparaissent avec plus de force parce qu’on se rend compte que d’une certaine manière, l’indice a baissé mais par contre, les problèmes d’emploi augmentent. »

 

C’est ce qui est exposé dans le dernier sondage réalisé par l’institut Opinaia dans lequel on voit que la préoccupation des personnes interrogées par rapport à la possibilité de perdre leur travail a augmenté de 8% en juin pour atteindre les 37%. Les préoccupations suivantes sont l’inflation (29%) et la corruption (22%).

 

Selon le dernier rapport de l’institut Zuban Córdoba, 55,8% des personnes interrogées sont en désaccord avec la politique éco comique mise en marche par le libertaire depuis son accession au gouvernement, le 10 décembre dernier. C’est pourquoi sa directrice, Paola Zuban, déclare: «  La confiance dans le domaine économique se mesure aux attentes, mais aussi à la réalité matérielle des gens, c'est-à-dire non seulement à ce qu'ils veulent, mais aussi à ce qu'ils peuvent attendre pour que la situation économique critique s'améliore. Près de 50 % des personnes interrogées affirment qu'elles ne peuvent plus attendre ».

 

Le premier indice de l’inflation après l’arrivée de Milei était un inquiétant 25,5% qui était la conséquence directe de la dévaluation de 52% annoncée par Caputo. Même si les prix au consommateur avaient baissé constamment à partir de ce moment-là au prix d’une brutale récession, ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas eu d’amélioration du pouvoir d’achat. C’est ce que démontre la dernière étude du Centre de Recherche et de Formation de la République Argentine (CIFRA) de la CTA qui prévient que le pouvoir d’achat réel du revenu minimum a reculé de 32,1% depuis novembre 2023.

 

A propos de ces données, Zuban prévient que les habitudes et la réalité économique des classes moyennes et basses ont changé: « Plus de 70 % des personnes interrogées estiment que leur situation économique personnelle s'est détériorée depuis l'arrivée de Milei à la présidence et que les salaires ne suivent pas l'inflation. On constate que l'inégalité entre les riches et les pauvres s'est accrue au cours de ces sept mois et que cette inégalité est très élevée. Entre 60 et 80 % des personnes interrogées déclarent avoir dû réduire leurs dépenses de loisirs, d'alimentation, de transport, d'habillement, etc. Le contrôle du prix du dollar par le Gouvernement est encore plus inquiétant », explique le politologue.

 

Et il ajoute que malgré ces chiffres, les attentes continuent à être très polarisées: « Même s’il y a des préoccupations à cause du tournant économique, un fort pourcentage pense que le Gouvernement donne plus d’importance à faire baisser l’inflation, augmenter les revenus et faire baisser la pauvreté. »

 

cette division dans les attentes est évidente au moment d’évaluer l’indice de satisfaction du président dans le domaine social. C’est pourquoi les principaux instituts de sondage préviennent que celui-ci conserve encore 50% à 55% d’image positive. Cela est dû, explique la sociologue Analía del Franco, au fait que le Gouvernement en est encore à l’étape du « sacrifice » que Javier Milei lui-même s’est chargé d’encadrer dès qu’il a été élu président.

 

« Jusqu’à un certain point,  les gens sont en train de s’accommoder des coupes. Bien qu’il ait cessé de consommer des produits de parque et ait réduit ses sorties, le gros de la société voit que la promesse de faire baisser l’inflation a été tenue, ce qui crée un imaginaire qui reçoit positivement cet ajustement, » explique l’analyste. Aurelio est du même avis et soutient que le président a un indice de confiance de plus de 50%.

 

Mais cela ne se reproduit as pour les membres de son cabinet. A la différence de ce qui se passait avec Alberto Fernández dont tous les ministres faisaient l'objet d'un contrôle public permanent, sous la présidence de Javier Milei, ses fonctionnaires passent inaperçus, une réalité qui leur permet d'avoir une image positive qui, bien que nettement inférieure à celle du président, se maintient à un pourcentage considérable.

 

Le dernier rapport de Equipo Mide, un institut de sondage spécialisé dans la recherche des positions des dirigeants politiques et des corporations, indique que la vice-présidente Victoria Villarruel a 50% d’image positive, le même pourcentage que son camarade de formule. Immédiatement après se trouve la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, avec 47% de satisfaction.

 

10 points plus bas, il y a Luis Caputo avec 38%, Luis Petri 36%, le même pourcentage que  le chef de cabinet Guillermo Francos, la ministre du Capital Humain, Sandra Pettovello, et la chancelière Diana Mondino.

 

Ces mesures, explique:Federico Aurelio, répondent au cadre d'endiguement fourni par la perception élevée du président parmi les personnes interrogées: « Tous les membres du Gouvernement ont aujourd'hui un bilan favorable. Ils ont tous un bon soutien parce qu'ils sont les ministres d'un président qui a un bon soutien. »

 

Pour l’analyste politique professeur de l’université de San Andrés, Diego Reynoso, le renforcement de la crise économique ne se reflète pas dans les sondages pour la seule raison qui colle parfaitement avec ce gouvernement: la foi. « Les gens ont beaucoup plus d’espoir que d confiance dans le plan du Gouvernement. Et j'attribue cela au fait que les gens ont besoin de croire que le Gouvernement va bien faire. Ils ne savent pas si le Gouvernement va bien faire. Ils ne savent pas si c'est la bonne voie. Mais ils ont connu plusieurs échecs et, d'une certaine manière, ils ont besoin que cela se passe bien », résume-t-il.

 

Source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/07/21/argentina-el-desempleo-desplazo-a-la-inflacion-como-principal-preocupacion/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/07/argentine-des-indices-de-satisfaction-etonnants.html