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Venezuela: Démocratique, l’opposition? (I, 2)

15 Juillet 2024, 17:46pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos

 

https://www.telesurtv.net/opinion/democratica-la-oposicion-venezolana-i/

 

Ruses infructueuses pour empêcher Chávez de gagner

 

Les groupes du régime du Pacte de Punto Fijo manoeuvrent et cherchent à ce que les élections présidentielles et l’élection des gouverneurs, les élections sénatoriales et les élections législatives  prévues pour le 6 décembre soient dissociées, ces dernières ayant lieu le 8 n novembre et seule l’élection présidentielle ayant lieu à la date prévue.

 

Ainsi, ils veulent éviter que le « premier électeur » ou « porte-avions » au béret rouge attire les voix vers ses candidats et que le Pôle Patriotique obtienne la majorité des postes de gouverneur et des sièges à l’Assemblée Nationale. Mijotant dans leur propre sauce, les politiciens effrayés supposent qu'après avoir battu les candidats de l'alliance qui soutient Chávez, avec leurs machines électorales, leur argent et leurs divers pièges, ils seront en mesure de le battre séparément le 6 décembre. Face à cette manoeuvre tactique inattendue, Chávez réagit avec une rapidité militaire. Il dénonce une violation de la loi électorale et un acte de désespoir « des groupes pourris d’AD et du COPEI » qui montre que ces partis sont en phase terminale. Promptement, il conçoit un contre-coup efficace: accélérer l’organisation du MRV et l’unité de toutes les forces du Pôle Patriotique, montrer qu’ils sont la majorité et utiliser ces élections régionales comme un galop d’essai à chaud pour sa grande victoire de décembre. Il en sera ainsi.

 

Son avancée dans l’étape finale est si connue que les médias en peuvent ignorer cette réalité et l’invitent de plus en plus à des émissions stars de télévision ou de radio. En outre, certaines de ses activités sont retransmises en direct par la télévision et répercutées dans la presse écrite. Cela lui permet de démonter plus aisément les campagnes d’infamie et de diffuser plus facilement ses idées et beaucoup de gens qui ne l'ont pas entendu sont séduits par son style captivant. Pendant les interviews, on lui pose n’importe quelle question sans l’avoir prévenu. Par exemple, Oscar Yánez, un vieux réactionnaire rusé de Venevisión, lui demande dans son émission « la chaise chaude » : « Mais tout grand lanceur, regarde attentivement le batteur émergent, parce que le batteur émergent ne connaît pas les techniques...". Et Chavez est catégorique : « De toute façon, ils vont se faire éliminer. »

 

La veille des élections régionales a lieu à Caracas la cérémonie de clôture de la campagne du Pôle Patriotique et on assiste à une avalanche de plus d’un million de personnes qui scellent avec le dirigeant leur engagement historique: elles lui demandent de punir les corrompus et de gouverner pour les humbles et s’engagent à le soutenir - « jusqu’à la mort, » disent des milliers de personnes - le projet de changements bolivarien. Il a parlé dans plusieurs états dans de grands meetings mais c’est la première fois qu’il parle devant un public si hardi et si nombreux qui remue ses tripes jusqu’au paroxysme. « N nous allons ôter le pouvoir aux puissants pour le donner au peuple , » crie-t-il et la foule s’enflamme  comme si on avait jeté de l'essence sur une flamme. Elle crie: “Chávez,!Chávez…!”. Et il se lève rapidement à la tribune : "Nous allons inverser pour toujours cette situation de pauvreté, d'enfants pieds nus, de manque de travail. Le peuple vénézuélien mérite un autre destin, et nous sommes tous engagés à le chercher et à le gagner.

 

Ces élections régionales se déroulent dans un climat vicié à l’origine à cause des actions antidémocratiques des partis traditionnels et de leurs représentants au Conseil Suprême Electoral. Des dizaines de milliers de morts votent, des centaines de milliers d’électeurs en peuvent pas voter parce qu’ils n’ont pas de carte d’identité on ne sont pas inscrits sur les listes électorales et de nombreux votes sont annulés conformément aux intérêts des partis traditionnels.  Cependant, le dénouement est nettement favorable au Pôle Patriotique et suscite des changements radicaux, qui préfigurent la nouvelle carte politique naissante dans le pays. Il obtient 12 postes de gouverneur, dont celui de la capitale et  de l’état emblématique de Barinas, où le père de Chávez, Hugo de los Reyes, remporte la victoire face aux chefs d’AD, abasourdis. Le  Pôle Patriotique obtient aussi le plus grand nombre de députés (76) et se place au second rang aux élections sénatoriales. Le bipartisme AD-COPEI est enterré et remplacé par divers partis politiques parmi lesquels le chavisme émerge comme la première force électorale du pays. La faille du régime pseudo-démocratique est profonde.

 

Habitués aux pires manipulations électorales AD et le COPEI ne tardent pas à tomber d’accord sur le fait qu’il n’est possible d’essayer de vaincre Chávez qu’en soutenant le candidat Salas Römer. Le 27 novembre, 5 jours avant les élections présidentielles, AD retire son soutien à Alfaro Ucero (sec retire général de ce parti) et le lendemain, le COPEI vire l’ancienne reine de beauté Irene Sáez, et les deux partis décident de soutenir Salas Römer. « Chavez les rend fous! » disent beaucoup de gens dans la rue. Et pour couronner le tout, Irene décide de maintenir sa candidature, tout comme Alfaro, bien qu’en vérité la lutte entre Chávez et Römer soit polarisée. Mais ce coup désespéré affaiblit encore plus Römer. "Dis-moi avec qui tu es et je te dirai qui tu es ». Rarement dans le monde des simulations politiques, on n’a vu autant de cynisme et de trahison.

 

Chavez, bien informé sur la course de ses adversaires, perçoit avec joie le fait que ceux-ci viennent de marquer contre leur camp, ce  qui rendra plus grand le triomphe bolivarien.  Il déclare le 2 décembre au journaliste Carlos Fernandez : « Je crois qu’ils sont les signes de la mort politique des groupes pourris, qui ont perdu toute légitimité dans le pays, (...) et se dévorent eux-mêmes ». Et il met l’accent sur un concept destiné à éclaircir le panorama électoral et à rendre plus facile de savoir pour qui voter: la polarisation de deux positions antagoniques: « Au Venezuela, mes amis, il n’y a que deux options en ce moment et cela a été démontré, es masques de ceux qui voulaient porter des masques sont tombés. L’option de la corruption de la continuité, du pacte pourri de Punto Fijo qui représente tout ça ou l’option de la transformation vers une nouvelle patrie que nous, nous représentons. » Il met aussi l’accent dans son message sur les membres de base d’ AD et du COPEI dont il sait que beaucoup sont susceptibles d’intégrer le processus bolivarien; Il dit: « Et je profite pour lancer un appel à ces bases d’Action Démocratique, à ces bases du COPEI. Ils veulent les conduire comme des moutons, non, ne vous laissez pas faire,  montrez votre dignité, parce que tout Vénézuélien, qu’il s’agisse d’un membre de base d’AD, ou d’un membre de base du COPEI, a de la dignité, fait partie du peuple ».

 

« L’heure est venue », a dit avec son bulletin de vote la majorité du peuple le 6 décembre 1998. La victoire est écrasante. Chávez obtient 3 673 685 voix, 56,20%, Salas Römer 2.613.161 voix, 39,97% , Irene obtient seulement 2,82% et Alfaro 0,42%. Et les 7 autres, des chiffres infimes. Le dirigeant au béret rouge obtient le plus haut pourcentage et le plus gros écart (16 points) qu’un candidat ait obtenu dans l’histoire contemporaine du  Venezuela.

 

Beaucoup de gens humbles et de la classe moyenne pauvre de Caracas l’attendent, rassemblés devant le théâtre Teatro Teresa Carreño et l’Athénée de Caracas. Il commence, bouleversé: « Depuis plusieurs semaines, nous l’avons vu venir en disant (…) et aujourd’hui, cela a été démontré au monde entier: Que le peuple de Simón Bolívar est grand! » Les gens réagissent en choeur: « Le peuple uni ne sera jamais vaincu! » Et bien que cet instant soit très émouvant et que l’ambiance ne soit pas propice à la réflexion, ses paroles sont tissées avec des sentiments et des idées orientées: « Ce qui se passe aujourd’hui au Venezuela est la continuation du 4 février 1992, » dit-il. Et il ajoute: « 7 ans après, le « pour le moment », est devenu « l’heure est venue. » Et il remercie Dieu: « Rendons tout d’abord grâce à Dieu, notre seigneur. pour nous avoir éclairé le chemin , pour nous avoir donné le courage, la résistance et la vaillance pour suivre la voie des difficultés. » Alors qu’il est au sommet, il est très humble: Moi, Hugo Chávez Frías, je ne m’appartiens pas. Moi, tour mon être vous appartient, peuple du Venezuela. Vous êtes les maîtres du futur Venezuela! »

 

Au début de la matinée, Fidel lui envoie un bref message de félicitations chargé de sens: « Bien qu’is t’aient harcelé sans cesse et t’aient calomnié pour ta courageuse visite à Cuba, en pensant qu’ainsi, ils ôteraient de la force et des voix à ta candidature, ta victoire écrasante prouve que les peuples ont beaucoup appris. Les Cubains, qui ont suivi de près et en silence ta campagne épique, partagent avec les Vénézuéliens ta noble allégresse porteuse d’espoir. Nous te souhaitons de réussir dans la tâche immense et difficile que tu as devant toi en ce moment crucial de l’histoire de Notre Amérique où l’heure des rêves de Bolívar est arrivée! »

 

 

Source en espagnol:

https://www.telesurtv.net/opinion/democratica-la-oposicion-venezolana-i/

URL de cet article:

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