Venezuela. Quand l'opposition dit qu'il y a une fraude, c'est qu’elle prépare la fraude
Par Yaimi Ravelo
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
« Chaque fois que l'opposition dit : « il va y avoir une coupure de courant », c'est parce qu'elle l'organise.
« Chaque fois que l'opposition dit qu'il peut y avoir de la violence ici, c'est parce qu'elle est dans le coup.
"Et chaque fois que l'opposition dit qu'il y a une fraude, c'est parce qu'elle prépare la fraude".
William Castillo, 23 juillet 2024
Lors de la deuxième réunion de l'Alternative Sociale Mondiale qui se tient à Caracas, le vice-ministre des politiques anti-blocus et directeur général de l'Observatoire vénézuélien anti-blocus, William Castillo a dénoncé dans une conférence magistrale la campagne médiatique menée par l'opposition vénézuélienne pour essayer de saboter les élections démocratiques qui auront lieu au Venezuela le dimanche 28 juillet prochain.
Dans la salle Simón Bolívar, l'éminent intellectuel vénézuélien a expliqué dans le panel « Communication et résistance, le rôle des médias dans la géopolitique actuelle » le danger auquel la démocratie est confrontée dans la nation bolivarienne à cause de la manipulation honteuse de l’information destinée à détruire toutes les conquêtes de la Révolution Bolivarienne que l'on voit quotidiennement dans les grands médias hégémoniques.
A propos de la démocratie vénézuélienne et du rôle des médias dans ce conflit, William Castillo a indiqué l'évolution des processus électoraux au cours des années depuis que le commandant suprême Hugo Rafael Chávez Frías s’est présenté aux élections.
Hugo Chávez a remporté les élections en décembre 1998 et a commencé à gouverner le 2 février 1999. La révolution bolivarienne est au pouvoir depuis 25 ans.
« En ce qui concerne les élections présidentielles, je veux vous indiquer une donnée: Chávez a gouverné de 1999 à sa mort, en mars 2013. En 12 ans Chávez s’est présenté à l'élection présidentielle 4 fois.
« Quatre fois, il s'est soumis au jugement du peuple et une cinquième fois ce n'était pas une élection mais son mandat était en jeu, parce que c'était un référendum de révocation. Ensuite, Chávez a remporté des événements présidentiels en 1998, en 2000 parce que c’était commandé par la nouvelle Constitution et qu'il fallait renouveler les pouvoirs, il a remporté le référendum de 2004, il a gagné en 2006 et il a gagné 2012. Cinq événements au cours desquels Hugo Chávez a mis son nom à la considération des Vénézuéliens pour un événement présidentiel.
Et Nicolás Maduro, qui a été élu en 2013, réélu en 2018, va vers sa troisième élection présidentielle en 10 ans.
La démocratie vénézuélienne n'a pas peur des élections, nous aimons les élections.
Celle-ci va être... - cela dépend de la façon dont elle est racontée - parce qu'il y a des gens très particuliers qui disent : je vais raconter même les référendums des maires. Nous avons fait des référendums de maires et il y a beaucoup de gens qui ne savent pas, et qui ont également triomphé. Les mandats des maires ont été révoqués parce que la Constitution le demande. Si nous ajoutons ces référendums aux élections présidentielles, plus les trois référendums sur la réforme de la Constitution, l'amendement à la Constitution et le référendum consultatif qui a eu lieu l'année dernière sur l'Esequibo et si nous ajoutons également les élections des maires, des gouverneurs et des parlementaires nationaux, le Venezuela a eu 33−34 événements électoraux en 25 ans. C'est une démocratie qui se soumet en permanence à la consultation populaire, au jugement peuple. Par conséquent, l'idée qu'à cette occasion, nous sommes inquiets et que nous pouvons commettre une fraude parce que nous sommes inquiets... Le jugement du peuple ne nous empêche passe dormir, - a-t-il affirmé - mais nous devons le dire, nous sommes une démocratie qui a pris le chemin des élections, la voie constitutionnelle, et nous l'avons respectée religieusement ; quand nous gagnons et quand nous perdons.
Que se passe-t-il en particulier en ce moment? Il y a une opération gigantesque mise en place pour ce dimanche.
Cette opération s'est déroulée au cours de la dernière année et demi, lorsque l'opposition a commencé à parler de primaires et de dire qu'elle allait choisir son candidat pour les primaires.
William Castillo a détaillé les éléments du scénario de montage pour cette opération - qui viole la démocratie vénézuélienne - dénoncée publiquement par les autorités habilitées, mais passée silence dans les médias de désinformation.
« Ce qui peut arriver, ou ce qui est prévu dépendra en premier lieu : du peuple vénézuélien, deuxièmement de l'État vénézuélien ; qui est très clair à propos de cette situation et dépendra en grande partie de la communication, car c'est là que l'imaginaire va jouer.
La première chose est une menace de coupure de l'internet ici: l'opposition dit que le Gouvernement, comme il est perdu, va couper l'internet dimanche, pour empêcher les gens de s'exprimer et que la vérité soit connue.
« Chaque fois que l'opposition dit : « il va y avoir une coupure de courant », c'est parce qu'elle l'organise.
« Chaque fois que l'opposition dit qu'il peut y avoir de la violence ici, c'est parce qu'elle est dans le coup.
"Et chaque fois que l'opposition dit qu'il y a une fraude, c'est parce qu'elle prépare la fraude".
Ici, on va essayer de construire un récit pour l’extérieur, un récit qui à l'intérieur ne va pas avoir d'incidence sur le peuple vénézuélien. Mais l'objectif est de créer un climat politique international destiné à criminaliser à nouveau le Venezuela et à ne pas reconnaître le résultat officiel que le CNE va donner dimanche soir.
« Alors aujourd'hui, je viens de voir un « chat » dans l'un des médias vénézuéliens qui fait partie de cette opération "effet cocuyo ». Ils viennent d'interviewer un monsieur qui est celui qui dirige cette opération, M. Mark Feierstein, notez ce nom parce que c'est lui qui est derrière toute cette grande opération depuis les États-Unis vers le Venezuela », a déclaré le vice-ministre vénézuélien.
« Et il a fini par dire qu’effectivement, ce risque existe au Venezuela dimanche, et une institution qui étudie l'internet en Europe vient également de publier un communiqué exprimant son inquiétude qu'il y ait une coupure d'internet au Venezuela « parce que le Gouvernement va perdre les élections ne va p)as vouloir que ça se sache », a déclaré Castillo.
« Et pourquoi fait-on cela? Parce que si quelque chose se passait ici qui empêchait la sortie de l’informations dans le monde, ce serait le moment idéal pour eux pour dire : Nous, nous avons les résultats, nous avons les vrais résultats que le Gouvernement va modifier pendant qu'il est en vigueur ou pendant le black-out de l'information au Venezuela. »
C'est-à-dire que l'opposition vénézuélienne crée les conditions du chaos et dit que ce chaos a été provoqué pour modifier les résultats et elle valide ensuite les résultats qu'elle a déjà donnés 72 heures plus tôt. Mais, aussi bien les autorités vénézuéliennes que le peuple ne sont pas étrangers au "piège" qu'ils tentent de poser pour enfreindre la loi, la démocratie et la paix au Venezuela.
« L'un des plus importants porte-parole du commandement de M. Edmundo González ou Le Machado, comme on préfère l'appeler, a dit qu'ils ont leurs procès-verbaux, qu'ils auront leurs propres procès-verbaux et qu'ils ne reconnaîtront que ce qu'ils disent, » a déclaré le vice-ministre.
« Hier, le président de l'Assemblée nationale et chef du commandement de campagne du chavisme, le docteur Jorge Rodríguez, a dénoncé le fait qu'un centre de décompte est déjà installé à Miami, d'où ils vont lancer le chiffre et mettre en place l'opération internationale parce que là, il pourrait y avoir une transformation du Venezuela. Ils ont demandé publiquement de l'aide à Elon Musk ces derniers mois, pour que Starlink vienne sauver le peuple vénézuélien en le donnant gratuitement ce jour-là parce que le Gouvernement va fermer l’internet.
« Hier, une entreprise qui fournit également des services de réseau VPN -Protón - a annoncé qu'elle allait libérer le service pour le Venezuela dimanche ou faire ce qu'il faut, parce qu'ils craignent qu'il y ait une panne d'information au Venezuela et par conséquent que les gens puissent se connecter grâce à un VPN ». Grâce à ces éléments, William Castillo dévoile toute la supercherie de l'ingérence tissée sans scrupules depuis les laboratoires de communication des États-Unis.
La première matrice que l'on essaie d'instaurer est de créer un siège de l'information ou une chute de l'internet « provoquée par le Gouvernement » pour modifier les résultats et ils vont donc donner leurs propres résultats à partir d'un centre de décompte qu'ils ont déjà installé dans la ville de Miami.
« C'est fondamental, rappelez-vous que ce n'est pas la première fois que cela se produit en Amérique latine, rappelons-nous ce qu'ils ont fait à López Obrador en 2006: il était en train de gagner, il a disparu de la page et quand il est revenu sur la page, il était en train de perdre horriblement. Ce type d'opérations qui peut également être exploité de cet autre côté tend à créer ce sentiment, ils disent alors qu'ils ont un avantage très clair, que tous les sondages disent que l'opposition va gagner, mais ils disent aussi qu'ils vont gagner de manière écrasante. C'est le deuxième élément discursif.
Selon William Castillo, les soi-disant "principaux sondages" qui ont été publiés au Venezuela et dans le monde sont ceux d’instituts qui se sont systématiquement trompés dans les résultats électoraux au Venezuela. Par exemple, Castillo a rappelé que l’institut Consultores 21, qui est très cité par l'opposition, a prédit que Chávez perdrait le référendum de 2004, et y a obtenu 18 points, c'est-à-dire qu'ils ne se sont pas trompés sur la marge d'erreur, ils se sont trompés de 18 points dans le résultat. Cette même entreprise et une autre entreprise très politisée, Meganálisis, ont prédit en 2012 qu'Enrique Capriles battrait Hugo Chávez. Aujourd’hui elles disent que l'opposition va avoir de 50 à 60 points d’avance.
« Et ce sont leurs résultats et leurs captures d'écran qui sont diffusés sur les réseaux sociaux et dans les médias internationaux sous forme de sondages, » a dit Castillo.
« Ils avaient prédit que Chávez perdrait contre Capriles en 2012 et Chávez a obtenu 11 points d’avance sur Capriles en 2012. La déclaration la plus incroyable est celle d'un institut nommé Delphis - qui a également déclaré que M. Gonzalez allait gagner de 30 ou 40 points - lors de l'élection de 2018 dans laquelle Nicolás Maduro a battu Henry Falcón, Javier Bertucci et d’autres candidats: ils ont dit qu'Henry Falcón avait battu Nicolás Maduro.
« Aux élections, Nicolás Maduro a gagné avec 67 % des voix, il a eu presque le double des voix de Henry Falcón, de telle sorte que, avec des entreprises qui ont agi comme des agents de propagande lors des élections mais ont échoué, aujourd'hui ils veulent vendre au monde et à notre pays l’idée que ces messieurs ont tout de prêt. L'important est de savoir que vous construisez un récit d'abord pour dire qu'il y a un résultat chanté ici, mais qu'il est aussi écrasant, ce qui semble un peu absurde.
« Ils ont l'intention de chercher la violence pendant les élections parce qu'ils n'ont pas les voix et ils ont une sorte de manuel qu'ils transmettent aux membres des bureaux de vote de l'opposition, dans lequel ils leu demandent pratiquement de violer les règlements électoraux.
« Dans tous les cas, il est possible qu'ils puissent provoquer de la violence en violant les règlements électoraux comme par exemple : il se peut que plus d’urnes soient ouvertes que celles autorisées par la loi, au Venezuela, 50% des urnes sont ouvertes.
« Les gens ne le savent pas, au Venezuela, le vote est électronique. Le vote qui est compté est sur une machine mais chaque vote a une sauvegarde physique. Chaque électeur après avoir marqué sur l'écran le nom de son candidat le vérifie. Laudit le plus important qui est fait au Venezuela est fait par chaque électeur ; parce que chaque électeur reçoit un papier sur lequel il peut voir le nom de la personne qu’il a choisie, le vote qu'il a donné, il plie ce papier et le place dans une urne. Eh bien, de toutes ces urnes, on compte la moitié, les audits les plus importants effectués dans le monde sont de 3 % des urnes ; au Venezuela, 50 % des urnes sont controlées. Ensuite, dans certaines régions, on donne l’ordre d’ouvrir toutes les urnes, ou qu'ils doivent l'exiger du bureau de vote. »
La réalité est que la communication est attaquée quotidiennement au Venezuela, il n'existe pas sur les chaînes de télévision une image des marches et des rassemblements du peuple soutenant Nicolás Maduro, zéro Maduro à l'écran. La campagne électorale de Maduro n'existe pas, sauf pour prédire sa défaite.
Le vice-ministre William Castillo, lors de sa conférence magistrale, a alerté les invités internationaux qui participent aux élections sur le fait que cette conduite anticonstitutionnelle peut créer une situation de tension dans les bureaux de vote.
« Ensuite, les médias que vous avez pour fournir une vision alternative sont menacés dans ce contexte de menaces de blackout de l’information, avec tout cela, il est prévu de construire ce que les structuralistes appelaient « la réalité inventée », c'est-à-dire une réalité commode, inventée, qui passe au-dessus de ce qui se passe effectivement dans chaque bureau de vote, et c'est une menace réelle. D'où le rôle si important que vous avez.
« Que vous soyez ici nous enchante, vous êtes nos voix, vous et vos organisations, les petits ou les grands publics que vous pouvez avoir, venez voir ici une réalité et la réalité est que le peuple vénézuélien a vaincu l'agression la plus brutale qu'il y ait jamais eu dans son histoire.
William Castillo a remercié pour leur présence tous les invités internationaux qui contribueront à lever ce blocus de l’information en commençant par dénoncer cette opération médiatique, en accompagnant le peuple du Venezuela, « dans notre processus électoral, qui est un processus propre et transparent, ce que le CNE va dire ce soir-là, est exactement le reflet de la volonté de chaque électeur dans les urnes de tout le pays ».
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