Pensée critique: La gauche européenne mondialiste soutient l'agenda impérialiste des États-Unis
Par Carlos Martinez Garcia
Traduction Françoise Lopez, pour Amérique latine-Bolivar infos
Ce qu'on appelle « gauche » en Europe et aux États-Unis se donne la main et accepte le même modèle politique. Les gauche européennes ont subi depuis déjà des années la contagion de l'euro centrisme libéral. La nutrition des fondations mondialistes et du Parti démocrate des États-Unis est quelque chose de plus récent.
L'origine de cette situation dans les gauches européennes peut résider dans le soutien progressif à l'OTAN et à l'Union européenne et l'absence d'une référence de gauche dans les grands partis de ce segment purement géographique qui n’ont plus d’idéologie que Felipe González et ensuite Tony Blair ont créés. Corbyn qui a été le dernier grand espoir pour les jeunes et les syndicalistes, dans un grand parti socialiste historique, a été bassement et mensongèrement éliminé par l'alliance entre le sionisme, la City et l'appareil néolibéral du Parti travailliste. Mélenchon qui est également un personnage non contaminé a été vaincu en réalité par l'alliance de Macron, le socio-libéralisme, des verts et de l'infiltré Glauskman qui l'ont mis de côté en abandonnant l'idée du Nouveau Front Populaire. C'est-à-dire que chaque fois qu'un socialiste prêt à faire face surgit dans la zone OTAN, il est harcelé et renversé par les forces du système avec le fer de lance du mondialisme au service de l'empire et des intérêts du grand capital financier et de la « nouvelle » économie qui a besoin de la collaboration des propres élites internes des partis de « gauche » et verts qui soutiennent le capitalisme et la conservatisme occidental.
Même si les sociaux-démocrates ont été des pionniers dans le renoncement aux idées socialistes, de nombreux anciens communistes se sont rapidement unis à la fois à partir de partis post-modernes et de populismes progressistes et verts. Il est vrai que les verts et les populistes essaient d'avoir un langage différent de celui des socio-libéraux mais sur le fond, ils sont d'accord, comme sur le fait de ne pas trop critiquer l’OTAN, d'accepter les postulats de l'alliance politique et militaire et de proposer, tout au plus, une réforme de l'OTAN qui en plus d’être une tromperie, est impossible. Leur attitude face au sionisme bascule entre la collaboration et l’équidistance.
L'acceptation de l'agenda impérialiste est le fruit du renoncement à l'internationalisme de classe
L'acceptation de l'agenda impérialiste est le fruit de la renonciation à l'internationalisme de classe. C'est ne jamais vouloir reconnaître les différences culturelles et les différences des traditions de lutte ou de réflexions idéologiques dans des régions différentes de la réalité européenne. Dans les États néo-colonisés, appauvris par les multinationales et les intérêts européens et anglo-américains qui soutiennent des oligarchies cruelles, exploiteuses et qui trahissent les intérêts nationaux, les méthodes de lutte et de gouvernement sont nécessairement différentes. Ils ne sont pas solidaires (les Européens et les Nord-Américains de gauche) avec des peuples pauvres et/ou opprimés qui, s'ils parviennent à se libérer, le font avec leurs propres forces et leur propre expérience basée sur leurs luttes de libération et/ou anticolonialistes, et ont souvent, la lutte armée ou l'action révolutionnaire pour seul recours face à des élites locales qui n'acceptent la démocratie que si elle leur est favorable. Ce mépris pour le Sud mondial et ses méthodes les amène à s'éloigner de toute empathie et à se placer aux côtés des bourgeoisies de l'Atlantique Nord. Plutôt avec leurs classes possédantes qu'avec la gauche, qu'elle soit marxiste, populiste ou progressiste, nationaliste ou de libération africaine, latino-américaine ou asiatique…
Ils ignorent que les forces de changement, de répartition, de justice et de paix ne peuvent mettre en œuvre le socialisme que de manière internationale et donc nos frères sont les partis de changement et socialistes brésiliens, mexicains, sénégalais, sud-africains, palestiniens, boliviens, hindous, slovaques, vénézuéliens... Pas le Parti démocrate des États-Unis, l'extrême droite ukrainienne, les oligarchies sanguinaires d'Amérique latine ou les contras de tout poil et de toute condition de droite. Plutôt avec les putschistes bourgeois péruviens qu'avec le peuple indigène.
Par exemple, le Venezuela peut avoir beaucoup de problèmes il en a et le PSUV a beaucoup de choses à changer et à améliorer, surtout plus de transparence et d'efficacité, mais soutenir une fasciste autoritaire comme María Corina Machado, c'est simplement être quelqu'un de droite, un incohérent un... Pro impérialiste.
Le pire, c'est que ces positions concernant la « démocratie et la liberté » amènent ces partis à accepter qu'aucun changement social, politique ou économique réel ne soit possible dans leurs propres pays et que le capitalisme soit le meilleur des systèmes possibles et l’idée qu'il faut se préparer à la guerre afin de soutenir le pouvoir des bourgeoisies nationales contre les peuples du monde, pour rester sous la domination de l’Anglo-sphère. Que les amis, c'est l'idéal politique du mondialisme, et d'autres aberrations culturelles et sociales. C'est pourquoi l’extrême-droite avance dans la classe ouvrière du Nord mondial. Ce n'est pas à cause des fausses informations, c'est à cause de l'abandon social et des inégalités.
La division actuelle du monde est donc entre ceux qui soutiennent les privilèges de l’anglo-sphère et de ses bourgeoisies nationales et/ou continentales soutenues par la domination des États-Unis par le colonialisme et l'OTAN ou ceux qui aspirent à une vie digne de leurs peuples, un commerce équitable et la fin des sanctions économiques arbitraires du monde riche « de l’anglo-sphère », la liberté de pouvoir établir des alliances dans le sud mondial et la fin du colonialisme et/ou ceux qui font croire que « l’Europe est un jardin et l'OTAN défend la démocratie ». Mais pour cela, il faut aussi affronter le libéralisme bon enfant, suprémaciste et dans le fond raciste des progressistes et des petits bourgeois occidentaux et judéo-chrétiens qui donnent un alibi pour continuer à entretenir la pauvreté et l'exploitation d'une grande partie des peuples du Sud. Ils préfèrent aider un, deux, trois... mille Ibrahim Traoré
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