Venezuela: Comment l’opposition a manipulé les procès-verbaux
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
Comme je vous l'ai dit dans un précédent article, j'ai commencé à télécharger ces procès-verbaux dès leur publication, le 30 juillet, et il n'y en avait alors pas plus de 10.000, soit 30% du total, comme l'ont prétendu les porte-parole de l'opposition dans un premier temps.
La première chose qui a attiré mon attention est la disparité des « formats » de ces soi-disant documents, par rapport aux cases contenant les signatures des membres des bureaux de vote.
Dans un processus parfaitement réglé par la loi organique du suffrage et de la participation politique du Venezuela, il ne semble pas logique que :
1°. sur beaucoup d’entre eux, les signatures des témoins des différentes formations politiques n'apparaissent pas (nous rappelons que l'opposition dénonçait une éventuelle fraude depuis des semaines), ni même celle des opérateurs des machines à voter.
L'article 171 de la loi organique stipule que :
Le procès-verbal devrait être signé par les membres du bureau, des votes et les témoins présents qui pourront y faire toute observation ou réserve.
Quand des systèmes mécaniques de vote ou de scrutin sont utilisés, les procès-verbaux seront produit par ceux-ci et devront contenir la totalité des informations indiquées auparavant. Dans ce cas, le procès-verbal sera signé, de plus, par le technicien responsable du fonctionnement de la machine.
L'article 29 de la même loi stipule que :
Aucun membre des organismes électoraux ne peut manquer de signer les procès-verbaux prévus par la présente loi. En cas de désaccord total ou partiel avec leur contenu, ils doivent en laisser une trace écrite.
Si un membre refuse de signer le procès-verbal ou n'est pas présent au moment de sa rédaction, les autres membres, le secrétaire, les témoins et les représentants des partis ou groupes d'électeurs présents en prennent acte et le procès-verbal est considéré comme suffisant aux fins de la loi, sans préjudice des recours juridiques qui peuvent être introduits à son encontre.
Malgré l'absence de ces signatures, aucun des prétendus procès-verbaux affectés par ces irrégularités ne fait état de ces incidents.
Si un membre refuse de signer le procès-verbal ou n’est pas présent au moment où il doit être emporté, les membres restants, le secrétaire, les témoins et les représentants des partis ou groupes d’électeurs présents le consignent et le procès-verbal est considéré comme suffisant aux fins de la loi, sans préjudice des recours légaux qui pourraient être intentés contre lui.
Malgré l’absence de ces signatures, aucun des procès-verbaux soi-disant affectés par ces irrégularités ne reflète ces incidents.
2°. Dans une centaine de cas, les signatures des membres des bureaux de vote semblent avoir été reproduites et en les comparant, il est évident que la forme des lettres et les mouvements font penser à une éventuelle falsification.
3°. D'autres irrégularités qui rendent de difficile la vérification de ses procès, ères beaux sont : des tâches, des tampons posés sur celle-ci, et même la présence de scans d'empreintes digitales qui les cachent.
4°. Sur d'autres, le nom imprimé dans la case et la signature ne correspondent pas.
Si, à cette accumulation d'irrégularités qui touchent un élément fondamental du procès-verbal comme les signatures des membres des bureaux de vote, on en ajoute d'autres que nous avons déjà dénoncées comme l'abondance sur le même procès-verbal de « signatures plates » ou d'initiales dont on pense ce qu'elles pourraient avoir été faites par la même main, nous avons suffisamment de preuves pour affirmer que des milliers de ces « documents électoraux » ont été manipulés.
Quel a été le mécanisme utilisé pour manipuler les procès-verbaux ?
Il est évident que tous les partis qui ont participé aux élections ont eu connaissance à l'avance de la sorte de machine qui serait utilisée et du modèle de procès-verbaux qui serait imprimé. Ils savaient également que ceux-ci contiendraient certains codes de sécurité qui ne pouvaient être fabriqués d'avance comme les codes « hash » et les « signatures digitales » des machines. Pour les manipuler, ils avaient également besoin des signatures des membres des bureaux de vote, de celles des témoins des autres partis et de celle, indispensables, du technicien qui utilisait la machine. Nous avons déjà démontré que d'autres éléments de vérification comme les codes QR étaient facilement manipulables.
Que fallait-t-il qu'ils aient fabriqué d'avance pour accélérer le processus de manipulation ?
D'une part, les résultats des bureaux dont ils savaient avec certitude qu'ils n'allaient pas gagner (ils avaient des données provenant des élections précédentes). Et d'autres part, les QR qui devaient coïncider avec ceux-ci.
Il n'avait même pas besoin que les chiffres concordent. Ils comptaient sur le fait qu'un processus de vérification exhaustif qui leur laisserait la marge dont ils avaient besoin pour perpétrer le coup d'état serait nécessaire. (Plusieurs partis d’opposition ont déjà dénoncé que les résultats de leurs procès-verbaux ne coïncidaient pas avec ceux qu’ils avaient affichés).
Et comment obtenir les données qui leur manquait ? Très simple… À partir de « procès-verbaux d'initiation » qui contenait les éléments nécessaires pour finir de les manipuler et rendre crédible les signatures des membres du bureau.
« Procès-verbaux d'initiation » sont imprimés après avoir constitué les bureaux de vote pour témoigner que tous les candidats ont commencé le processus avec 0 (zéro) voix.
Cette manœuvre leur donne, en outre, une marge de 12 heures (à partir de l'ouverture des bureaux jusqu'à leur fermeture) pour commencer à manipuler les procès-verbaux.
Pour illustrer cet exemple, j'ai utilisé le procès-verbal de scrutin qu'on peut trouver sur la page de l'opposition et le « procès-verbal d'initiation » qui correspond à ce bureau et qui s'est accidentellement glissé parmi les 30% qu'ils ont publiés au début. Ne cherchez pas, ils l'ont déjà fait disparaître.
Sur certains procès-verbaux, le témoin A qui apparaît sur le procès-verbal d'initiation, a été éliminé et remplacé par un autre. La même chose et parfois faite avec le témoin B.
Sur certains, c'est la signature du Technicien qui utilise la machine qui n'est pas identique sur le procès-verbal d'initiation et sur le procès-verbal de scrutin.
Les signatures de membres de bureau de vote qui ont été manipulées se comptent par milliers et se trouvent sur des procès-verbaux de tous les états du pays.
La stratégie de l'opposition comprend plusieurs manœuvres parallèles essentielles pour que le coup d'État puisse être un succès. L'une d'entre elle était soutenue par la publication de cette page pleine de procès-verbaux manipulés après avoir fait obstacle au processus de décompte grâce à des attaques informatiques contre les organismes électoraux vénézuéliens pour créer le climat propice à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Pour que cela se tienne, les réseaux sociaux et les médias ont semé des mensonges. Julián Macías a expliqué parfaitement comment Elon Musk, Corina, Edmundo et leurs tueurs à gages médiatiques ont inondé les réseaux de mensonges et de haine.
Des manœuvres que nous avons vues dans d'autres pays comme le Mexique, la Bolivie, et à une moindre échelle, dans notre pays, l’Espagne.
Il était essentiel de présenter des résultats alternatifs et convaincants comme alibi à la violence et de semer le doute dans la population et dans les états favorables au Gouvernement vénézuélien.
Les résultats officiels n'ont pas encore été publié par les organes gouvernementaux, et il serait recommandable, comme l'ont demandé, le Mexique, le Brésil et la Colombie, qu'on puisse contrôler les procès-verbaux véritables.
Mais il n'est pas nécessaire de faire des affirmations sur les résultats, ni de soutenir la proclamation de l'un ou l'autre candidat pour pouvoir affirmer, au-delà de tout doute raisonnable, que l'opposition vénézuélienne a publié des milliers de procès-verbaux falsifiés sur son site.
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