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Venezuela : Dans la ligne de mire du fascisme digital et des médias internationaux.

18 Août 2024, 18:52pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

 

Traduction Françoise Lopez, pour Amérique latine-Bolivar infos

 

Le Venezuela a été la cible d'une intense campagne de communication au niveau international, basée sur la haine et destinée à saper les bases démocratiques du pays.

 

Organisée par des acteurs internationaux, des élevages de robots et des médias alignés sur les intérêts étrangers, l'application d'une stratégie de déstabilisation du Gouvernement vénézuélien et de la remise en question de la transparence et de la légitimité des élections est évidente.

 

Ces actions font partie d'une campagne de haine et d'opérations psychologiques destinées à provoquer l'angoisse, l'incertitude, la frustration et l'impuissance dans la population et d'amener ainsi des situations irrationnelles.

 

Les actions réalisées, au moins un apparence, de façon spontanée ont un fond de coordination et jouissent d'importantes ressources humaines et économiques pour la propagation de discours de haine et de fausses informations de portée inhabituelle.

 

S’joutent à cette stratégie, l'installation de soi-disant O.N.G. et la présentation de rapports sans aucun fondement, et même d'instituts de sondage qui payent aussi bien des médias que des influenceurs qui, de cette manière, donnent pour crédible leurs discours sur la situation au Venezuela.

 

La dernière étape est la validation de ces discours qui sont repris par des agences et des médias de première ordre.

 

Cette semaine, Telesur a abordé la campagne de communication contre le Venezuela de plusieurs points de vue, avec des analyses spécialisées qui expliquent comment ces actions de guerre digitale et médiatique se développent.

 

Plate-formes digitales, plate-formes de haine

 

Julián Macías, expert en analyse des réseaux sociaux et activistes contre la désinformation digitale, a mis en évidence diverses tactiques destinées à diffuser de fausses informations et à générer des contenus qui tournent en boucle dans le cadre de la campagne de haine développée au niveau international.

 

L'un des acteurs qu'il signale est Atlas Network, une association mondiale qui regroupe des dizaines de centre de pensée d’extrême-droite qui a beaucoup d'influence aux États-Unis et en Amérique latine et commence à déployer ses ailes sur l'Europe face à l'augmentation et au renforcement des partis ultra-conservateurs.

 

Macías signale qu'en temps, enquêtant sur l'origine de la « fraude digitale », contre le processus électoral vénézuélien, il a découvert que sur les 10 comptes qui ont eu le plus d'impact, plusieurs étaient liés à Atlas Network.

 

« Il existe divers influenceurs qui appartiennent à ce réseau et qui ont une grande influence sur la conversation avec d'autres comptes qui se font passer pour des médias comme UHN Plus ou Alerta News 24 Heures qui ont une hégémonie totale. »

 

En même temps, il marque l’utilisation de "comptes mèmes" qui par des parodies atteignent des dizaines de milliers de retweets. Avec ces opérations, Macias note que « ce n’est pas une chose ponctuelle, c’est une chose organique. Ce n’est pas un compte mème qui a publié ceci par hasard; il y a des dizaines de comptes dans différents pays faisant la même chose. »

 

Parmi les contenus générés par cette sorte de comptes se trouve l'utilisation des festivités en Argentine après qu'elle ait été championne du monde de football ou des images du carnaval de Rio de Janeiro comme si elles étaient des manifestations en faveur de la candidate d'extrême droite, Maria Corina Machado. Tout cela est repris massivement et leur portée s’amplifie ainsi.

 

Ces faux contenus comprennent aussi des images manipulées comme celle d'un membre de la police pointant une arme sur une femme suppliante alors qu'en réalité, la vidéo de la séquence entière montre que cette scène n'a jamais eu lieu.

 

Mais, malgré le fait qu'il est évident que ces comptes de robots sont de faux comptes, les agences de communication donnent à cette sorte de contenu une portée massive et comprennent des influenceurs dont beaucoup sont liés à Atlas Network.

 

« Felipe Calderon, l'ancien président du Mexique qui travaille pour IADG ((Atlas Network) a re-tweeté  le contenu de ce compte des dizaines de fois en diffusant des rumeurs comme celui-ci, avec plus de 50K rts »  a écrit le spécialiste sur son compte personnel.

 

Macías signale que cette sorte d'opération coûte de l'argent mais ensuite il y a des invités et des influenceurs. Et cela aussi coûte de l'argent et il y a des personnes et des organisations très impliqués dans toute cette campagne. Il y a différents acteurs comme Maria Corina Machado elle-même et Milei en personne, Bolsonaro et Donald Trump avec Steve Banon comme gourou, et un tas de personnes sans aucun scrupule pour utiliser le mensonge, la haine et des élevages de robots dans les plates-formes digitales pour créer une réalité, un récit parallèle. »

 

Les médias

 

Pour l'experte en communication politique Flavia Carrato, qui a suivi de près le déroulement de cette campagne médiatique consacrée au processus électoral vénézuélien, « nous sommes en présence d'un effort coordonné pour manipuler la perception internationale des élections au Venezuela. »

 

Cette stratégie a été mise en place des mois avant l'élection elle-même, on a installé article après article, reportage après reportage, l'idée d'une soi-disant absence de crédibilité du système de vote de la République Bolivarienne.

 

Carrato déclare : « Les médias utilisent un langage et un récit destinés à semer la méfiance dans le système électoral vénézuélien en le présentant comme frauduleux ou peu fiable sans apporter de preuves concluantes. »

 

Et elle souligne que cette stratégie n'est pas nouvelle, mais fais partie d'un schéma récurrent dans des situations dans lesquelles des intérêts géopolitiques sont en jeu : « Ce qu'on cherche avec cette campagne, c'est à miner la confiance des électeurs dans leur propre système électoral en provoquant une sensation d'incertitude et d’illégitimité. C'est une façon de préparer le terrain pour justifier des interventions étrangères ou des sanctions plus sévères. »

 

Une analyse plus détaillée des publications dans les médias internationaux montre que de nombreuses accusations sont basées sur des rapports peu fiables, des opinions, de soi-disant experts et des témoignages anonymes, sans base réelle solide. Carrato observe que « cette sorte de rapports est conçue pour être reprise sur les réseaux sociaux et dans d'autres médias en amplifiant le message et en créant une fausse impression de consensus sur la soi-disant illégitimité du processus électoral vénézuélien. »

 

L'experte souligne que l'une des tactique les plus communes est d'utiliser des titres sensationnalistes qui attirent l'attention mais ne reflètent pas la complexité de la situation au Venezuela : « On publie des histoires qui suggèrent une manipulation électorale ou l'autoritarisme, mais quand on les analyse en profondeur, souvent, elles manquent de preuves substantielles. L'objectif n'est pas d'informer mais d'influencer l'opinion publique. »

 

Carrato mais également l'accent sur le rôle des réseaux sociaux dans la diffusion de ce récit : « Les réseaux sociaux sont devenus un champ de bataille sur lequel ces faux récits  se propagent rapidement. En utilisant des robots et de faux comptes, on amplifie ces messages en créant une perception de crise qui ne correspond pas avec la réalité au Venezuela. »

 

Le discrédit médiatique s'articule au niveau de l'opinion publique afin de la manipuler et de favoriser par la suite une action extérieure, menaçant non seulement un Gouvernement, mais attaquant aussi directement « la souveraineté du pays et le droit des Vénézuéliens à décider de leur avenir sans ingérence extérieure ».

 

La lutte contre le fascisme

 

La campagne de communication contre le processus électoral vénézuélien a réussi non seulement à affecter la perception de l'Occident concernant la qualité des institutions mais elle a aussi des conséquences dans le pays, puisqu’elle agist au niveau du moral des électeurs en leur faisant croire que leur participation ne fera aucune différence, génère l'impuissance et la haine et enfin, l'extrême droite, cherche à amener ce sentiment dans la rue, comme avec les appels de Maria Corina Machado, à « encaisser », une version actualisé de ce que fut en son temps « la sortie » ou « jusqu'au bout ».

 

Face à cette situation, les spécialistes notent la nécessité de créer une législation et des outils pour contrecarrer ces stratégies conçues et appliquées par le fascisme international.

 

« Nous devons apprendre à déconstruire le tout à partir des détails pour détruire la stratégie de guerre hybride appliquée, » a déclaré Carrato à Beto Almeida dans son émission, Latitude Brésil.

 

Et elle déclare que l'intégration entre les nations et les peuples d'Amérique latine est fondamentale pour affronter les campagnes de haine et de déstabilisation destinées à diluer les Etats souverain et à les soumettre aux intérêts des grandes corporations et des États-Unis.

 

« Nous pouvons y arriver, nous, les Latino-américains, nous pouvons réussir cette intégration, et il est essentiel de commencer par le sous continent, par l'Amérique du Sud, ou nous serons inefficaces, » dit-elle.

 

Et elle appelle légiférer à ce sujet et attaquer directement cette sorte d'opérations. Elle donne l'exemple du Royaume-Uni, qui, « a pris au sérieux » la dernière vague fasciste contre la population des immigrés et où « on a commencé à arrêter des gens qui créent cette désinformation. »

 

De son côté, le Venezuela a promulguée la loi contre le fascisme, le néo fascisme et les expressions similaires pour accorder à l'Etat des outils pour combattre le fascisme informatique. Une commission nationale contre le fascisme, la haine et la violence a été créée, et elle est centrée sur la régulation des réseaux sociaux pour protéger la stabilité des institutions de l'État affectées par les attaques informatiques.

 

Mais, étant donné l'envergure des attaques de cette sorte, le président de la République, Nicolas Maduro, a demandé d'éviter d'utiliser WhatsApp et à décidé de suspendre la plate-forme appartenant à Elon Musk jusqu'à ce qu'il ajuste son activité à la législation vénézuélienne.

 

 

Source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/08/17/venezuela-el-pais-en-la-mira-del-fascismo-digital-y-la-mediatica-internacional/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/08/venezuela-dans-la-ligne-de-mire-du-fascisme-digital-et-des-medias-internationaux.html