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Chili: Un mardi nuageux avec des avions et des traîtres

24 Septembre 2024, 17:28pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Ricardo Candia

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos

 

Le bombardement de la monnaie ne s'est pas arrêté pendant un demi-siècle. la défaite qui a eu lieu en ce jour noir continue à être chaque jour de ces longues années. On attend toujours que soit ouvertes les grandes avenues annoncées en tant que prévision de l’avenir. les gouvernements qui se sont dit deux gauche, l'ont rempli de grilles et de serrures.

 

Les morts continue à mourir tous les jours pendant lesquelles on ne les honore pas autant que leurs sacrifices le méritent, l'exigent, le crient, l’attendent.

 

Peu à peu, la version des vainqueurs s'est imposée. Et que seul l'amour est fécond.

 

Il faut se demander si l'ennemi a été tellement puissant, et tellement capable pour avoir fermé toute option de réouvrir cette parenthèse dramatique, ou si, sous forme d'échec, on nous a insufflé dans l'air que nous respirons la conviction que nous ne pouvions rien. Si on considère que, de tout ce qui a été tenté, rien n'a servi.

 

Peut-être que la meilleure manifestation de la défaite a été la commémoration des 50 ans de l’attaque.

 

Le but qui a été atteint était de montrer comment les victimes sont apprivoisées pour accepter une mise en scène, une performance avec des touches d’un grand sens du spectacle qui le lendemain ne laissait que la sensation du néant absolu. Une gueule de bois.

 

Nous nous habituons à ce que les bonnes habitudes, et le bon voisinage civique imposent.  Et baratin qui cherche à être la mémoire et le souvenir n'est rien d'autre qu'une somme qui donne zéro. Ou moins que cela.

 

Quand la mémoire est apprivoisée et n'offre plus de chemins, elle devient un musée où l'on va de temps en temps voir l'état statique, froid, inoffensif et lointain que peut devenir l'histoire.

 

Les 11 septembre se sont transformés en un jour de reflet conditionné, dépourvus de la vibration tragique qui lui a donné vie.

 

Salvador Allende est devenu un morceau de pierre lointaine que la coutume a transformé en un bon moment pour la photo de rigueur. Au pied de laquelle se fanent les fleurs honorables comme une sorte de sens secret qui tourne en rond.

 

Chaque 11 septembre, non seulement la trahison revient gagner, mais on en vient à perdre la raison. Et la passion se rend sans livrer bataille.

 

La contre-révolution, qui serait capable de refonder, le pays s'élève, victorieuse, et déploie sa culture qui, malgré sa profonde empreinte et corrompus, a réussi à avec précision les mécanismes de domination avec lesquels on a réussi à briser un peuple puni. Et elle a su avec maestria anesthésier ses dirigeants.

 

Les intellectuels du régime ont réussi à synthétiser au niveau de la molécule du bon sens ce que la gauche la plus avancée met un monde et un demi-monde à expliquer.

 

La mesure la plus efficace pour imposer l'hégémonie des puissants, a été la voix de la suspension de la culture populaire, de lui, enlever son sens pédagogique, dans sortir sa proposition contestataire, d'annuler sa capacité de combat, de la défaire, dans l'idée que rien n'est possible. Ils l'ont fait même avec les choses inutiles.

 

La mesure la plus efficace pour imposer l’hégémonie des puissants a été de démanteler la culture populaire, d’en retirer son sens pédagogique, de l’exempter de sa proposition contestataire, d’annuler sa capacité de combat, de la défaire dans le gouffre de ce qui n'est pas possible. Ils l’ont encadrée avec les choses inutiles.

 

Ils ont dépouillé l'histoire de son danger potentiel d’apprentissage.

 

La lutte contre la dictature n'a pas été comprise dans sa capacité à construire un pouvoir différent. On n'a pas cru dans la force du peuple, dans sa capacité de sacrifice, dans son honnête pacte avec la mort comme à une possibilité réelle si ce qu'on affronte est quelque chose d’humain.

 

Et entraînés dans l'art d'oublier comme une leçon bien apprise, ce qu'on avait réussi à construire en 17 ans de résistance laborieuse à été brisé.

 

Ce qui avait avancé sous la dictature en faveur d'une mystique populaire favorable à un projet de pays différent est resté une nouvelle fois dans le grenier de ce qui était inoffensif, détaché de son impulsion initiale, de ce qui faisait peur aux sans âme et nourrissait l'espoir du peuple puni.

 

Maintenant, on s'excuse pour avoir lutté. En résumé, on mettra en doute cette épopée.

 

Plus habitués à la défaite, entraînés à la peur de faire quelque chose qui ne soit pas marcher de façon hygiénique, l'explosion sociale d'octobre nous a rappelé combien nous sommes loin de comprendre ce qui se passe. Ce qui nous arrive.

 

La génération inoffensive et apprivoisée qui a pris les postes est composée de gens qui aiment et haïssent peu. Il y a très peu de sang, là. Une pénurie de passion.

 

La vengeance quotidienne du puissant qui châtie tous les jours le peuple pour avoir osé vouloir  une autre vie dure depuis un demi demi-siècle. Les rites usés de ces dates agissent comme des succédané de ce qui devrait être une réaction active et motivée à un ordre qui châtie et exploite.

 

Par où que nous le regardions, ce mardi continue à être un mardi 11 nuageux avec des avions et des traîtres.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/09/23/chile-un-largo-martes-nublado/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/09/chili-un-mardi-nuageux-avec-des-avions-et-des-traitres.html