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Venezuela : Impact de la suppression des vols vers les pays qui n'ont pas reconnu Maduro

22 Septembre 2024, 15:42pm

Publié par Bolivar Infos

Par Lorenzo Santiago 

 

Traduction Françoise Lopez, pour Amérique latine-Bolivar infos

 

Le Panama, le Pérou et la République Dominicaine ont été les principaux pays que ont rompu les relations et fermer les routes d'accès au Venezuela.

 

La Colombie est l'une des principales destinations des vols internationaux qui quittent le Venezuela. À cause de sa proximité, de son identification culturelle et du nombre de Vénézuéliens et de Colombiens qui passent la frontière, c'était l'une des plus exploitées, ces dernières années, par les compagnies aériennes. Un billet aller-retour qui coûtait auparavant 200 $ (1100 réaux) coûte à présent environ 670 $ (3700 réaux). La raisonner, la fermeture des vols vers d'autres destinations.

 

Après les élections au cours desquelles Nicolas Maduro a été réélu, le 28 juillet, une série de pays gouvernés par la droite  ont remis en question le résultat : le Panama, le Pérou, la République dominicaine et 7 autres pays de la région ont lourdement insisté pour condamner la victoire de Maduro sans présenter de preuves. La réponse a été une rupture des relations diplomatiques et la suppression des vols entre ces pays et le Venezuela.

 

Ces trois destinations faisaient partie de la principale route d'entrée au Venezuela. Le Panama est une connexion utilisée par ceux qui viennent d'Amérique du Nord, la république dominicaine est un canal important vers l'Amérique centrale et le Pérou hébergeait une grande partie des vols qui partaient d'autres pays sud-américains vers Caracas. Avec la fermeture des routes vers ces pays, le nombre de vols que reçoit tous les jours l'aéroport international Simon Bolivar, à Caracas, a baissé de 54 % selon l'association vénézuélienne des compagnies aériennes.

 

En juillet, le Venezuela réalisait environ 181 vols internationaux par semaine. Maintenant, il y a 98 vols de moins, ce qui fait un total de 83 vols par semaine. Cela représente une baisse de 15 000 passagers par semaine. Les routes qui restent ouvertes sont celles vers la Colombie, Curaçao, Cuba, le Mexique, les pays européens et la Turquie. Cette baisse a fait augmenter la demande sur les vols qui continuent à opérer et les compagnies ont largement doublé les prix de ces billets.

 

Selon l'avocat vénézuélien, Rodolfo Ruiz, spécialiste en droit de l'aéronautique, tous les secteurs impliqués sont touchés par cette interruption des vols, des passagers aux compagnies aériennes et aux aéroports.

 

« Il y a un impact sur les entreprises qui ne feront pas de bénéfices. Également sur les passagers, parce que sans le Pérou et le Panama, ils devront chercher d'autres vols et payer plus. Il y a aussi un effet sur les aéroports qui touchent un tarif par passager et, avec moins de trafic, les compagnies aériennes aussi paient des tarifs plus bas. En même temps, cela impacté PDVSA, qui est l'un des principaux fournisseurs de combustible à l'aviation au Venezuela. Cela a aussi un impact négatif sur les municipalités parce qu'elles touchent des impôts si on quitte le pays, », a dit Ruiz à Brasil de Fato .

 

Les billets des passagers financent les compagnies aériennes. Chaque billet acheté pour sortir du pays est plus cher de 72$ étasuniens (400 réaux). Pour Ruiz, les seuls qui bénéficient de la fermeture des routes sont précisément les compagnies qui continuent à opérer, maintiennent le nombre de vols et augmentent leurs prix.

 

« Les compagnies qui continuent à opérer sont les seules qui y gagnent parce qu’elles ont plus de trafic sur la même quantité de vols et finalement, touchent beaucoup plus. Les compagnies vénézuéliennes qui partent et les compagnies colombiennes d'Avianca également. Dans chaque crise, il y a des gagnants et des perdants », a-t-il déclaré.

 

Dans une interview accordée à Radio Éxitos , la présidente de l’association vénézuélienne des compagnies aériennes, Marisela de Loaiza, a affirmé que les compagnies aériennes nationales font un effort pour augmenter le nombre de vols intérieurs pour satisfaire la demande. Selon elle, certaines compagnies ont ajouté plus de vols internationaux vers la ville colombienne de Cúcuta, sur la frontière avec le Venezuela, pour faciliter et renforcer l’arrivée et le départ de Vénézuéliens du pays.

 

Diplomatie et vols

 

Après les élections, un bloc de 10 pays gouvernés par la droite a critiqué les résultats publiés. L’Argentine, le Costa Rica, le Chili, l’Equateur, le Guatemala, le Panama, le Paraguay,  le Pérou,  la République Dominicaine et  l’Uruguay ont commencé à émettre des notes destinées à contester les élections. La chancellerie vénézuélienne a appelé cette coordination « le nouveau Groupe de Lima et annoncé la rupture des relations et la suppression des vols vers ces pays à travers un NOTAM ( Avis à l’Aviateur ).

 

Cette mesure devait être en vigueur pendant 1 mois à compter du 31 juillet et elle a été renouvelée fin août. En réponse, le Panama a aussi émis un NOTAM mais avec une validité de 3 mois,  jusqu’à fin novembre.

 

Le NOTAM est un message que les autorités de l’aviation peuvent émettre pour indiquer des changements temporaires dans les opérations aériennes. La restriction des vols est l’une des mesures que peut utiliser un pays. Ces changements peuvent durer jusque’à 3 mois.

 

Mais Rodolfo Ruiz explique que la rupture des relations diplomatiques n’est pas directement liée à la suppression des vols. Il est possible de conserver des vols entre pays qui n’ont pas de relations diplomatiques officielles.

 

« L’un n’est pas lié à l’autre, les relations diplomatiques et les relations commerciales sont deux choses différentes. Les deux peuvent coexister séparément. Ça n’a pas été le cas. Dans ce cas, c’est une décision du Gouvernement, qui est responsable du transport aérien. Mais on ne sait pas vraiment sui a émis le NOTAM, ça peut être le ministère des Transports, l’institut national de l’aéronautique civile, (INAC) qui est l’autorité aéronautique au Venezuela, mais cela n’est pas encore clair. »

 

La République Dominicaine et le Panama avaient déjà suspendu les vols vers le Venezuela pendant la pandémie de COVID. Ruiz souligne que la situation était particulière pour des raisons sanitaires et que la situation actuelle est différente. « Maintenant, avec la suspension de ces vols pendant les vacances, les effets sur l’économie seront plus importants. », a-t-il affirmé. Les vacances d’été au Venezuela s’étendent de juin à septembre.

 

Alors que les vols sont suspendus à cause des tensions diplomatiques, le Venezuela maintient un pont aérien avec des alliés stratégiques et ouvre de nouvelles routes vers des pays partenaires. L’un d’entre eux est la Chine. Caracas et Pékin ont annoncé en juin qu’à partir du 27 octobre 2024, il y aura un vol de connexion de Guangzhou à l’aéroport international Simón Bolívar. Cette mesure a été prise dans le cadre de la célébration  des 50 ans des relations b bilatérales entre les deux pays.

 

Que se passe-t-il avec le Brésil?

 

Le Brésil n’a plus de vols directs vers Caracas depuis 8 ans. En 2016, les compagnies aériennes brésiliennes ont cessé d’opérer sur la route vers la capitale vénézuélienne à cause, principalement, des sanctions des États-Unis envers le Venezuela. Il y a eu encore plus d’obstacles après l’élection de Jair Bolsonaro qui a rompu les relations avec le   Venezuela.

 

Le seul vol entre les deux pays depuis est celui entre Puerto Ordaz et Manaos effectué par la compagnie aérienne CONVIASA mais cette route relie des villes éloigné des des plus grands centres urbains du pays et ne satisfait pas les besoins des gens qui doivent voyager entre le Venezuela et le  Brésil. 

 

Quand il a été investi en janvier 2023, le président Lula avait manifesté son intention de remettre en marche ces vols mais il ne l’a pas encore fait. Pour Ruiz, cette mesure passe aussi par une décision des compagnies aériennes puisque les relations ont été reprises. Mais la tension diplomatique propos du Venezuela écarte tout rétablissement des vols.

 

« Si beaucoup de compagnies aériennes ne sont pas retournées au Venezuela, ce n’est pas parce qu’elles ne veulent plus y opérer mais parce qu’elles ont chacune leurs propres difficultés: disponibilité des avions, des pilotes… Certains Brésiliens veulent rentrer et, avec des relations entre Maduro et Lula, ils s’attend aient à pouvoir le faire mais, en ce moment, ça ne se discute plus.

 

Source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/09/21/venezuela-a-casi-2-meses-de-las-elecciones-la-nacion-bolivariana-sigue-sin-rutas-aereas-hacia-los-paises-que-no-avalaron-la-victoria-de-maduro/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/09/venezuela-impact-de-la-suppression-des-vols-vers-les-pays-qui-n-ont-pas-reconnu-maduro.html