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Venezuela : Le sabotage de Guri et ce qui se cache derrière le récit de la « fraude »

2 Septembre 2024, 17:11pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Un nouveau chapitre du sabotage du système électrique national (S. E, N.) a laissé dans la pénombre presque tout le pays vendredi 30 août, une situation dont le président Nicolas Maduro a dit qu'elle avait pour but de «liquider Guri. »

 

La centrale hydroélectrique Simon Bolivar, plus connue sous le nom de barrage de Guri, dans l'état de Bolivar, est la principale source de génération électrique du Venezuela, une infrastructure qui a été attaquée avec force en 2019, dans le cadre de l’auto-proclamation de Juan Guaido, début mars, une attaque qui a privé d’électricité 80 % du territoire national pendant plusieurs jours.

 

À cette occasion, les autorités avaient fait savoir que Guri avait subi une combinaison d'attaques électromagnétiques et informatiques.

 

Cette fois, la situation a été moins grave en terme de durée à cause du système de protection que l'État a développé depuis 2019 en anticipant une autre attaque similaire.

 

Le plan Centella a été activé pour garantir les activités de la population et prévenir les troubles violents qui auraient pu accompagner le sabotage.

 

Le président Maduro a également fait savoir que quelques jours avant les élections présidentielles, le vendredi 26 juillet, à Ureña, dans l'état de Tachira, une bande, « en provenance du Nord de Santander, Colombie, qui transportait les plans, les instruments et l'argent destinés à faire exploser, à brûler, à détruire de façon catastrophique la sous-station électrique » de cette localité frontalière a été arrêtée.

 

Cette information est confirmée par les plans de Maria Corina Machado en tant que visage visible et du secteur d'opposition qui avait préparé la déstabilisation après le 28 juillet destinée à obtenir un changement de régime grâce à des manœuvres de force, comprenant la composante criminelle qui a été déployée et qui a coûté des vies humaines, des services et des biens publics.

 

Le sabotage du système électrique du 30 août fait partie du même cycle putschiste, une opération accompagnée d'autres tactiques et d'autres événements qui ont été neutralisés par les corps de sécurité de l’État.

 

Le domaine matériel de la "fraude"

 

Pour que Machado et compagnie puissent mener à bien l'opération de la « fraude électorale », ils ont fait converger un ensemble d'activités et d'acteurs favorables aux déjà traditionnelles journée de déploiement des forces de choc et de refus de reconnaître les institutions de l’État.

 

Le recours à des bandes criminelles a porté ses fruits en terme de morts, avec des procédures identiques à celle d'autres occasions lors desquelles l'ordre du jour subversif, ancré de manière secrète dans la masse critique de protestations des oppositions en 2013,2 1014,2 1017 et 2019, a joué un rôle de premier plan dans les mouvements de l'élite politique de l'opposition : coups de feu dans le dos et à la tête, personnes assassinées dans les manifestations ou à proximité de celles-ci, et actes criminels commis avec préméditation.

 

En général, le secteur belligérant a cherché à utiliser des cellules et  des dispositifs du monde criminel (ou lié à celui-ci) pour « chauffer la rue » ou tenter de la garder chaude et saboter des infrastructures vitales.

 

En particulier, selon les rapports du journaliste Eligio Rojas, la combinaison d'éléments indiquant une violence criminelle et politique se poursuit, maintenant le scénario du coup d'État promu par Machado et ses partisans.

 

Le fait que les autorités aient désactivé la plupart des événements programmés à des fins violentes ne veut pas dire que nous devons les sous-estimer dans l'analyse car ils font partie d'un plan de destitution et rendent compte des caractéristiques des journées putschistes de mois dernier.

 

1. La lutte contre le Train du Llano, dont les cellules de Guárico sont encerclées par les forces de sécurité, emprisonnant leurs associés et saisissant du matérielle guerre, se poursuit.

 

2. Les opérations de police et militaires du ministère des Prisons visent à restructurer le système pénitentiaire vénézuélien, dans un contexte où les mafieux jouent un rôle actif dans les plans de violence politique. Le président Maduro a assigné la tâche d'"affiner, nettoyer, épurer, améliorer et réinstitutionnaliser ce ministère ».

 

3. On a récupéré des armes du matériel de guerre volés dans le cadre criminel du complot de l’opposition.

 

4. L'arrestation d'un ancien militaire colombien impliqué dans les plans d'assassinat du président de la république est en harmonie avec la participation habituelle de facteurs provenant de Colombie dans la violence politique.

 

5. Le fait que Reinaldo Manuel Solórzano Millán, alias "Reinaldito", et été abattu et groupe criminel qu’il dirigeait désactivé, dimanche 18 août, a évité une grève des transports dans la zone de La Vega et d’El Paraiso et les guarimbas correspondantes.

 

6. Le 17 août, 6000 militaires et policiers ont neutralisé des plans destinés à répéter les journées criminelles du 29 et 30 juillet à Petare, El Valle, El Guarataro et dans d'autres secteurs de l'Ouest et du Sud de Caracas, des paroisse dans lesquelles opèrent des bandes criminelles qui participent au complot de l'opposition post–28 juillet.

 

Tous ces éléments ajoutés à l'attaque du SEN prouvent que derrière le récit de la « fraude » se déroulent des mouvements de nature criminelle et des sabotage des infrastructures vitales, une poursuite de la série d'évènements destinés à déstabiliser pendant longtemps le quotidien des Vénézuéliens.

 

Le plaidoyer (profond) de la rue

 

Bien que, de manière conjoncturelle et en termes politiques et de sécurité, les vecteurs du scénario de conflit vénézuélien fonctionnent sur des facteurs évidents, contre un agenda dont les objectifs sont explicites, le refus de reconnaître l’appareil d’Etat et les institutions vénézuéliennes comme moyen d’annuler les résultats des élections, des tectoniques sociologiques plus profondes bougent également.

 

La réaction de la majorité de la population a été de continuer à vivre, une fois de plus, à contre-courant de l'événement destiné à fracturer les lignes fondamentales du quotidien du pays, néanmoins le reflet collectif de l’expérience de quatre ans auparavant.

 

Une fois de plus, dans une expression qui dépasse même le cadre strict des partis, la majorité écrasante de la population manifeste par ses actes son absence d’intérêt pour le fait de s'embarquer dans une situation imprévisible mais avec des intentions fratricides évidentes.

 

La paix et le prévisible d’une vie normale et stable reste le principe cardinal profond, on peut dire la même chose, en termes proportionnels, sur le refus par la voie factuelle des tentatives de réchauffer la rue.

 

Dans une même mesure, le fait que le pays entier soit sorti d'un état d'exception de la vie imposé en grande partie par des actes comme ceux qu'ils veulent répéter est la meilleure preuve que le consensus principal reste le rétablissement économique et la convivialité.

 

Ceci est le pire ennemi pour Maria Corina Machado et les acteurs du suicide du pays, indispensable pour la reconquête  du territoire vénézuélien  et de ses habitants par le néolibéralisme.

 

ll n’est pas nécessaire d’approfondir l’évidence qu’un acte de ce type, comme le programme de sanctions et la violence déléguée à la pègre sont destinées à provoquer l’explosion dans laquelle la population se retourne de manière chaotique et violente contre l’État pour leur épargner le sale boulot.

 

Machado, et surtout ses petits pantins, continuent à commettre la même erreur dans leur analyse, les mêmes faille stratégiques, à l'exception de leurs aspirations aux dommages immédiats et à leurs effets.

 

Ce que conteste la plaidoirie de la rue, c’est l’ingérence forcée et autoritaire, car la volonté de surmonter les grands défis politiques, sociaux et économiques passe par toutes les instances de dialogue politique possible (peut-être avec p majuscule) et non pas par l’autoroute de la chair à  canon.

 

Voilà le souhait important, et ce n’est pas le gouvernement qui l’ignore, mais ceux qui cherchent une issue à leur gré et à leur mesure, simplement parce que jusqu’à la fin, les protagonistes du coup d’État ne feront aucun mal.

 

Source en espagnol :

http://www.cubadebate.cu/especiales/2024/09/01/sabotaje-a-guri-y-la-trama-real-detras-de-la-narrativa-machado-del-fraude/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/09/venezuela-le-sabotage-de-guri-et-ce-qui-se-cache-derriere-le-recit-de-la-fraude.html