Venezuela : Les enregistrements de la réunion avec Edmundo González démentant la « coercition »
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Comme il a prévenu la veille, jeudi, le président de l'Assemblée nationale, Jorge Rodríguez, a rendu publics des enregistrements audio et des détails sur la réunion qu'il a eue avec l'ancien candidat à la présidence Edmundo González, qui a déclaré mercredi dernier qu'il avait signé une lettre respectant la décision de la Cour suprême de justice sur les élections, parce qu'il y a été « contraint »par les autorités vénézuéliennes.
« Nous, nous attendons deux choses : que cela mette fin aux commérages et que vous respectiez ce que vous avez signé ici », a déclaré Rodríguez en s'adressant à González Urrutia, après avoir présenté certains des enregistrements audio où, à son avis, ce manifeste le « grand désespoir de González Urrutia de fuir le pays, le jour même où nous nous sommes rencontrés à l'ambassade d’Espagne. »,
D'autre part, Jorge Rodríguez a également précisé que la lettre envoyée par González Urrutia a été rédigée après une réunion à laquelle ont participé lui-même, la vice-présidente Delcy Rodríguez, Edmundo González et un interlocuteur dont il a préféré ne pas divulguer l'identité, pour éviter d'être attaqué par des "troupes fascistes" en Espagne.
« Il (Edmundo) nous a cherchés (...) ici il n'y avait aucune situation dans laquelle il est été violenté. . Au contraire, il nous a cherchés pour parler », a déclaré le chef du parlement vénézuélien.
Il a souligné qu'il y avait eu des conversations téléphoniques et en personne à l'ambassade d'Espagne au Venezuela. « L'ambassadeur d'Espagne lui-même en a été un témoin exceptionnel », a-t-il déclaré.
Il a nié que lui et la vice-présidente Delcy Rodríguez aient « fait irruption » dans la résidence de l'ambassadeur d'Espagne où la rencontre avec Edmundo González a eu lieu, comme l'ont prétendu certains médias. Rodriguez a indiqué qu'ils ont sonné à la porte et qu’ils ont été reçus avec courtoisie par le personnel de l'ambassade. Lui, Delcy Rodríguez, Edmundo González et l'interlocuteur se sont assis sur un canapé et dans un fauteuil.
« Ils ont apporté une bouteille de (whisky) Chivas Regal 12 ans. L'ambassadeur a apporté de la glace. La vice-présidente n'a pas bu parce qu'elle prenait un médicament, elle n'aime pas non plus boire. Il y avait un certain relent d'alcool lors de la réunion, avant l'arrivée de l'ambassadeur avec les bouteilles » a déclaré Jorge Rodríguez.
« Je dis cela à l'effet que, à une certaine heure de la nuit, lorsqu'ils nous envoient une proposition de la lettre que Monsieur González Urrutia allait signer, nous avons cherché un moyen pour qu'il ratifie qu'il s'agissait bien de la lettre et il n'y a eu aucun moyen de le trouver. J'imagine que la fatigue est un peu renforcée par l'effet de l'alcool et des médicaments qu'il prend pour ses douleurs. »
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Il a indiqué que l'ambassadeur d'Espagne ne s'est pas immiscé dans la réunion « en dehors d'apporter des boissons et du chocolat ».
Quitter le Venezuela le plus tôt possible
Le président du parlement a expliqué que (d'Edmundo) avait la ferme intention de quitter le Venezuela pour l'Espagne le jour-même » , et que « ceux d'entre nous qui ont subi des pressions, c’est la vice-présidente et moi-même car il avait l'intention de partir et de voyager ».
Rodríguez a indiqué que l'interlocuteur voulait qu'Edmundo González puisse quitter le pays, il a indiqué que c'était son souhait « dès le premier jour ».
Dans l'un des enregistrements audio, l'interlocuteur souligne (avec Edmundo à côté) qu'il n'avait pas à son ordre du jour de créer un Gouvernement parallèle, ou « d’inventer des présidents en plastique, en papier, et sur ce point Edmundo est d'accord, lui et toute sa troupe ». Ce n'est pas dans l'ordre du jour d'Edmundo « d'aller proclamer un Gouvernement, » dit l'interlocuteur, avec Edmundo à côté, « écoutant tranquillement avec son whisky ». Ils soulignent également qu'il y a la question du respect des pouvoirs publics ; « cela ne peut même pas être discuté » dit l'interlocuteur dans l’enregistrement.
Jorge Rodríguez dit que tout cela fait partie des éléments pour créer la lettre: « Tout cela fait partie du brouillon de la lettre qu'ils ont présentée ».
Edmundo savait que María Corina Machado planifiait des violences et voulait fuir
Rodriguez souligne qu'il a mentionné dans la conversation que les secteurs extrémistes prévoyaient de graves actes de violence contre des représentants de la Révolution bolivarienne, notamment en attaquant le président Maduro, le vice-président Rodríguez, le ministre de l'intérieur, entre autres.
Dans la conversation, ils ont souligné qu'ils n'ont trouvé aucune preuve qu'Edmundo soit impliqué dans ces actes violents ou terroristes mais qu'on ne peut pas en dire autant de María Corina Machado et de son entourage, sur qui ils ont trouvé des preuves.
Jorge Rodríguez dit à González Urrutia qu'ils ont des preuves de l'implication de Machado dans ces événements, et González Urrutia "comme si ça ne lui faisait ni chaud, ni froid, m'a dit oui ».
Edmundo « était désespéré de quitter le Venezuela », a déclaré Rodríguez. « Ce n'est rien d'autre qu'une fuite de cette responsabilité qu'il s'est enlevée et que certains de ses proches encouragent ».
Jorge Rodríguez a ensuite montré des enregistrements de la conversation dans lesquels González Urrutia dit qu'il a toujours appelé à « la paix, à l'unité et à la réconciliation entre les Vénézuéliens », comme c’est finalement apparu dans la lettre révélée hier. Cela contraste avec ses propos ultérieurs sur la prétendue « coercition".
C'est pourquoi il compare Edmund au Dr Jekyll et à M. Hyde, le célèbre roman de Robert Louis Stevenson dans lequel le personnage principal, le Dr Jekyll, une personne humaine et paisible, se transforme en un monstre maléfique et violent (M. Hyde) chaque fois qu'il ingère une potion.
Deuxième avertissement
Rodríguez a lancé un nouvel avertissement : il a assuré qu'il dévoilera un deuxième document dans lequel González Urrutia demande la protection de ses biens, résidences et véhicules, ainsi que ceux de ses proches et des membres de sa famille. Rodriguez a indiqué qu'il avait signé le reçu de ce document.
« J'ai ce document, ne me forcez pas à le publier. Aucune ligne de ce document ne parle de personnes privées de liberté. S'ils récusent ce que je viens de dire, je publierai ce deuxième document ».
« Nous savons qui a placé le document sur les sites dans le but de créer des bagarres dans la droite », a déclaré Jorge Rodríguez. Il souligne qu'il y a une question de jalousie dans l'opposition, à propos de qui commande et à qui « et ils lâchent ce document, et au lieu de demander à l'avocat de le reconnaître, ils l'envoient dire que le document n'existe pas, me forçant à le publier ».
« S'ils avaient accepté l'existence du document, nous aurions conservé la réserve, ce que le président Maduro a exigé de nous avec force. Nous la respectons! », a-t-il déclaré.
À propos d'autres déclarations d'Edmundo González, affirmant qu'il sera assermenté le 10 janvier prochain en tant que président, Jorge Rodríguez a répondu : « Où comptez-vous vous proclamer ? Dans la clinique de réadaptation où travaille Dinorah Figuera ? » en faisant référence à l'ancienne députée qui prétend être présidente de « l'assemblée nationale en exil ». « Ou va-t-il aller à Doral pour que Juan Guaidó lui fasse prêter serment
lors d'une partie de pavel ? », a ironisé M. Rodríguez.
Il a rappelé que, hier dans la vidéo présentée, Edmundo a même reconnu l'Assemblée nationale présidée par Jorge Rodríguez comme la légitime.
Source en espagnol :
https://albaciudad.org/2024/09/jorge-rodriguez-audios-edmundo-gonzalez-coaccion/
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