Venezuela : Un réseau de mercenaires dirigé par les États-Unis prêt pour un coup d'Etat
Par Geraldina Colotti
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
« Nous avons saisi plus de 400 fusils de diverses sortes qui auraient été utilisés pour des actes terroristes dans le pays et qui viennent de l'armée des États-Unis. » C'est ainsi que, lors d'une conférence de presse internationale, le ministre de l'intérieur, de la justice et de la paix du Venezuela, Diosdado Cabello, a expliqué aux journalistes la découverte d'un vaste réseau de mercenaires prêts à attaquer les institutions du pays. Les armes, a-t-il expliqué, sont arrivées au Venezuela démontées, dans des containers avec des étiquettes inoffensives comme « nourriture pour chien » et ont ensuite été prises par des groupes liés à l'extrême droite qui avaient la tâche de les remonter.
Pendant l'opération–une longue investigation du renseignement dont Cabello a expliqué les étapes en détail qui est toujours en cours–3 Étasuniens, 2 Espagnol et 1 Tchèque ont été arrêtés. Des acteurs d'une opération de déstabilisation à grande échelle organisée par la CIA avec l'aide de mercenaires français et espagnols, au bénéfice de l'extrême droite vénézuélienne.
Il apparaît que ce qui tire, les ficelles sont des noms connus dans la planification de coup d'état au Venezuela comme Iván Simonovis, Juan Pablo Guanipa, Julio Borges OK, malgré leur constant désaccord interne, soutiennent ainsi les plans de Maria Corina Machado. Deux mois après la violence déchaînée. Après les élections présidentielles du 28 juillet, match, doit annoncer une répétition de nouvelles violence pour le 28 septembre. Et cette opération avortée visant à tuer le président et les dirigeants du gouvernement bolivarien aurait été son principal objectif: pour permettre à l’extrême droite d’aller "jusqu’au bout", selon la consigne que Machado crie aux quatre vents.
« Ils se sont mis en contact avec des mercenaires français et de l'Europe de l’est pour attaquer notre pays, » a dit Cabello en montrant les profils des individus arrêtés. Parmi eux se détache un soldat des forces spéciales des États-Unis, Wilbert Joseph Castañeda, employé dans diverses missions à l'étranger, en Afghanistan, en Irak et en Colombie.
Le Pentagone a confirmé que Castañeda appartenait bien à l'armée des États-Unis mais a nié toute participation à l'opération de déstabilisation. Le Gouvernement espagnol s'est également considéré comme étranger à cette opération et a rejeté « toute insinuation » sur son implication dans celle-ci, en affirmant qu’il soutenait une résolution « démocratique et pacifique » de la situation au Venezuela.
Mais pendant ce temps, le premier ministre, Pedro Sanchez, a accueilli à bras ouverts celui qu’il considère comme un « héros » : l'ancien candidat de la Plate-forme Unitaire de Machado, Edmundo Gonzalez Urrutia, et a ainsi éveillé les espoirs de la droite espagnole que, par une résolution non contraignante approuvée par le Parlement, l’a invité à reconnaître officiellement l'ancien candidat « comme président légitime du Venezuela. »
Pendant ce temps, les "défenseurs des droits humains" se sont déchaînés pour présenter les détenus comme des anges et accuser le Gouvernement d’une "nouvelle escalade de la répression". De leur côté, ils ont les puissants médias dirigés par l’OTAN, qui se consacrent à discréditer la gravité et la portée d’un plan déstabilisateur, digne de ceux organisés par la CIA au siècle dernier (le siècle du plan Condor et des coups d’Etat, directs ou par procuration).
Une opération annoncée, d'autre part, par EriK Prince, fondateur de l'entreprise militaire privée Blackwater, tristement célèbre pour les crimes commis contre les Irakiens. Dans une vidéo, Prince avait anticipé le fait que, le 16 septembre, il y aurait « des informations importantes de Blackwater », et que le Venezuela était sur le point de «changer de direction. »
Fin juillet, l'ambassadeur Samuel Moncada avait dénoncé la lettre dans laquelle Prince demandait au Gouvernement des États-Unis, d'augmenter le prix mis par Trump sur la tête de Maduro.
Dans son émission Con el Mazo dando, Cabello avait montré les précédents et le financement du projet de Prince « déjà presque Venezuela », dont le but, dit-il, « est de voler de l'argent grâce à des dons. »
L'enquête du Gouvernement bolivarien a aussi révélé la participation d'un autre mercenaire européen appartenant au commando Z qui, de sa prison, avec d'autres membres de la grande criminalité, contrôlait le trafic d'armes découvert.
« Préparons-nous à lutter sur tous les fronts pour que le monde sache que le Venezuela continue à être assiégé par les États-Unis, que son territoire est utilisé pour le trafic d'armes en vue d'un coup d'État. Le monde doit savoir que le centre national de renseignement de l'Espagne est mouillé jusqu'au cou dans cette opération. »
Ensuite, le ministre de l'Intérieur vénézuélien a dénoncé le fait que, parmi les individus arrêtés certains ont Lens et des grenades sur l'ambassade d'Argentine où s'étaient réfugié certains « terroristes d'opposition » pour en rendre responsable le Gouvernement bolivarien.
Mais ce qui aurait été une information de premier plan dans le monde entier, dans ce cas, est occulté ou minimisé et on remet en question, ce plan en qualifiant de « soi-disant plan » organisé par « des mercenaires présumés. » Comme on l'a déjà vu précédemment, la tactique est de ne pas aller jusqu'au fond pour éviter que la preuve des faits, montée avec force détails par Cabello à la presse internationale, ne démontre le contraire.
Pour les médias de guerre, ce qui est important, c'est de ne pas reconnaître comme interlocuteur égaux ceux qui n'acceptent pas de se soumettre à « la voix du maître » occidental, qui s'adaptent au cri de Machado prononcés dans les meetings fascistes mais ne peuvent supporter la diplomatie de paix et de justice sociale menée à bien par le socialisme bolivarien.
Il ne faut pas oublier qu'avec Bolsonaro fils et le chef de l’extrême-droite espagnole, Santiago Abascal, Machado a signé la lettre de Madrid, un document fondateur de l'international fasciste, pour contrecarrer par n'importe quel moyen la construction d'une alternative au capitalisme par les classes populaires. Le fait que les « démocraties » européennes fassent passer une putschiste avec un curriculum vitae tellement de toute évidence d’extrême-droite pour une défenderesse de la démocratie et des « droits de l'homme » montre combien l'ennemi que nous affrontons aujourd'hui est insidieux.
Le « congrès mondial contre le fascisme, le nazisme, mais d'autres expressions similaires » qui s'est achevé à Caracas ami, a mis cela en évidence en invitant à l’unité et à la construction d'une nouvelle internationale qui contrecarre l'avancée de l’extrême-droite dans tous les coins de la planète et qui sache également démasquer la complicité de cette « gauche » impérialiste qui lui aplanit le chemin.
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