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Argentine : Milei dépasse les bornes

22 Octobre 2024, 16:46pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Le président a déclaré qu'il voulait voir le kirchnérisme  dans un cercueil « avec Cristina à l'intérieur ». « Il ne s'agit pas d'une crise de colère, ni de l’accès de rage d'une personne déséquilibrée. Il s'agit d'une construction élaborée qui vise ceux qu'il considère comme son véritable ennemi et qu'il rêve d'assassiner », a répondu Leopoldo Moreau. Les répercussions dans le péronisme.

 

Un Javier Mille débridé –plus que d’habitude– a utiliser ce soir, le mot « morbidité » pour évoquer les élections internes du Parti Justicialiste. C'était juste avant de laisser tomber l'une des phrases les plus agressives de son déjà long répertoire de violences verbales : « J'aimerais mettre le dernier clou au cercueil du kirchnérisme avec Cristina à l'intérieur », a laissé tomber le libertaire, fier de son ton grossier et provocateur.

 

Une phrase pour le moins malheureuse pour un chef d'État, et qui a ravivé une partie du passé récent : on a tiré à quelques centimètres de la tête de l’ancienne vice-présidente il y a un peu moins de deux ans dans une tentative d'assassinat dont les auteurs matériels sont en train d'affronter un procès oral et ont reconnu, à plus d'une occasion, précisément, avoir agi sous l'influence de discours de haine, en plus d'être d'accord avec certaines idée comme celles que propages le président lui-même.

 

On se souviendra de cette phrase pour son ton malheureux et pour  la charge de violence explicite envers quelqu'un qui, non seulement a occupé par deux fois la même charge que lui, élue par le peuple, et qui, de plus, paraît devoir être dans le futur immédiat l'une des références de l'opposition à ce même Gouvernement libertaire.

 

Les réponses n'ont pas tarder à arriver : « ce n'est pas une crise de colère  ni de l’accès de rage d'une personne déséquilibrée. Il s'agit d'une construction élaborée qui vise ceux qu'il considère comme son véritable ennemi et qu'il rêve d'assassiner », a répondu Leopoldo Moreau. Les répercussions dans le péronisme

 

 

« Il ne s'agit pas d'une crise de colère, ni d'un accès de rage d'un fou qui insulte de temps à autre des opposants, des législateurs, des étudiants, des retraités ou des journalistes. Il s'agit d'une construction élaborée qui vise ceux qu'il considère comme son véritable ennemi et qu'il rêve d'assassiner. Le parlement et le pouvoir judiciaire devraient se demander si cette « maladie » n'a pas été partagée depuis longtemps avec Bullrich et la famille Caputo », a déclaré le député Leopoldo Moreau. « Cela m'a rappelé la photo que Milei et Bullrich ont prise avec Hernán Carrol, à qui Sabag Montiel, depuis la prison, a demandé de lui désigner un défenseur », a-t-il ajouté.

 

« Assez d'incitation à la violence, » a dit, pour sa part, le chef du groupe UxP, German, Martinez, qui a affirmé qu'il « est urgent de mettre un frein » à Milei pour « toutes les forces politiques. » « Cess déclarations ne visent pas seulement Cristina ou les péronistes, » a-t-il ajouté.

 

« Par des déclarations comme celle-là, condamnables et perverses, le président continue à inciter à la violence contre CFK, », a dit pour sa part le sénateur Eduardo « Wado » de Pedro. « Non, seulement il le fait pour exprimer son rêve d'une Argentine sans péronisme, mais aussi pour détourner l'attention est caché l'échec de son modèle économique, », a-t-il déclaré.

 

Milei a fait ses déclarations dans le cadre d'une interview accordée à la chaîne d’information TN. Interrogé sur les élections internes du péronisme qui choisira ses autorités entre la liste de Cristina Kirchner et celle du gouverneur de La Roja, Ricardo Quintela, le 17 novembre prochain– Milei a dit que c'était « un problème de l'opposition ». Mais ensuite, il a ajouté que pour lui, ce qui pourrait arriver dans cette élections « est morbide » et c'est alors qu'il a commencé à dire qu'il aimerait mettre « le dernier clou » dans « le cercueil du péronisme » et « avec Cristina à l'intérieur ». L'idée d'éliminer l'adversaire nous ramène également aux heures sombres de la dernière dictature militaire génocidaire. Milei lui-même avait déjà prévenu ses opposants : « Ne revenez pas plus tard pour pleurer sur l'humanité ».

 

Plus d’insultes

 

Un Milei déchaîné avait déjà décoché plusieurs dards gratis à l'opposition : « ceux qui, par exemple étaient en train de manger du pochoclo en attendant que nous tombions en avril doivent être gros, en surpoids. J'espère qu'ils ont des réserves pour continuer à manger du pochoclo, » À fanfaronner le président, en faisant allusion à une phrase d’Enrique Albistur, le mari de la député Victoria Tolosa Paz.

 

Il y a quelques jours, à l'occasion de la mort de l'ancien ministre de la santé, Ginés, Gonzalez Garcia, il avait dit : « Aujourd'hui est parti l'un des politiciens les plus sinistres de notre histoire. » « Il a été complice et responsable de la quarantaine la plus longue du monde. Son incompétence a coûté la vie à plus de 100 000 Argentins, » a-t-il affirmé sans aucun argument rationnel.

 

Milei qui, sur la quatrième de couverture, de l'un de ses livres publié en Espagne, a menti en affirmant avoir été diplômé de l’UBA–une chose qu'il n'est jamais arrivée–, a évoqué le conflit universitaire et son véto à la loi de financement. « Ici, l'université publique n'est pas en jeu, les frais de scolarité ne sont pas en  jeu. La seule chose que nous voulons, c'est pouvoir les contrôler. Le problème, c'est que tous les politiciens qui volent aux dépens des universités ne veulent pas être contrôlés, c'est ça le problème. Ce sont des discussions mensongères pour cacher la manière dont les politiciens volent les universités », a-t-il déclaré.

 

« De façon perverse, les politiciens utilisent ces causes nobles pour cacher le vol. Ils ont fait la même chose avec les plans sociaux, ils se cachent derrière les plans sociaux pour les personnes vulnérables pour voler. On a fait tomber brutalement l'image des universités, », a-t-il dit. Les enquêtes démentent largement ses dires.

 

Il a aussi menti sur le nombre de personnes qui se sont mobilisées pour condamner son veto : « Selon les forces de l'ordre, il y a eu 230 000 personnes et à la seconde 60 000. Avec tout l’appareil péroniste et syndical supplémentaire et tout le train fantôme. Dans la seconde marche, il n'y avait presque pas d'étudiants. Quand j'ai mis mon veto au Congrès, ils ont lancé un appel à manifester et il y a eu très peu de gens, ce qui veut dire que les étudiants se sont rendus compte qu'on était en train de les utiliser pour défendre le vol des politiciens. »

 

Enfin, il a visé les étudiants en lutte : « dans les prises d'universités, les étudiants qui veulent aller étudier sont frappés par les kirchnéristes, par la gauche ou par les radicaux. Ainsi, les gens sont en train de se révéler. L'université est toute fragmentée. »

 

source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/10/21/argentina-discurso-de-ultraderecha-fuerte-repudio-a-milei-que-hablo-de-meter-el-ultimo-clavo-al-cajon-del-kirchnerismo-con-cristina-adentro/

URL de cet article:

/2024/10/argentine-milei-depasse-les-bornes.html