Cuba : La panne de l'éthique journalistique
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar Infos
Les médias corporatifs non seulement éliminent l'élément essentiel pour comprendre l'effondrement du système électrique de Cuba : la guerre économique des États-Unis contre toute ses sources de devises et les sanctions contre les navires qui transportent le combustible, incluant l'existence d'une liste noire de compagnies qui, auparavant, osaient le faire. Mais il y a des médias qui vont beaucoup plus loin.
Dans le journal, 24 heures de la télévision espagnole (un média public!), la reporter,M. J. Gurrola, a publié un reportage vidéo absolument infâme dans lequel, pour dramatiser un peu et montrer « la présence policière à La Havane » avaient été incluses des images de la police… de l'Équateur !
Mais ce n'est pas tout :
- Elle passe absolument sous silence le blocus criminel des États-Unis et rendait le gouvernement cubain responsable de cette situation critique.
- Elle construit une réalité : celle d'un soi-disant « peuple dans la rue. » « Plus de trois pannes totales en moins de 72 heures ont fait se soulever la population, qui est descendue dans la rue, casseroles en mains, pour protester. » Bien sûr, il y a eu (et il y a) des protestations, c'est normal dans une telle situation mais « la population dans la rue » ne se trouve que dans l'imagination de la reporter.
- Elle dramatise les témoignages. Le seul, évidemment, est celui d’une femme qui, avec un message standard de la contre révolution de Miami, s’exprime en termes agressifs contre le Gouvernement cubain : « Ma fille n'est pas allée au collège, ma fille est une enfant dont la vie a été paralysée, son enfance, comme scène de tant d'enfants cubains. » Et pourquoi ne raconte-t-elle pas cela à Joe Biden ? Pourquoi ne montre-t-on pas des citoyens qui dénoncent la guerre économique qu'ils subissent ?
- La reporter, de plus, de façon scandaleuse, en disant que « le président Duncan qualifie les manifestants d'indécents et de vandales. la révolution ne va jamais tolérer cette sorte de conduite. » un mensonge absolu, parce que le président cubain évoquait non pas les protestations, mais les actes de violence (vols, agressions). Personne n'est en prison à Cuba pour avoir tapé sur une casserole, madame M. J. Guerola.
- Elle l'utilise comme expert source T ? « L'O.N.G. Justice 11 J. » établie au Mexique et directement lié à la contre-révolution, à la politique et au récit du gouvernement des États-Unis. Pourquoi n'utilise-t-elle pas d'autres experts comme sources (des enseignants ou du milieu de la solidarité, il y a tant) ?
- Et elle fait même de la science-fiction, parce que, nous dit-elle, cette soi-disant « O.N.G. », « prévient du danger d'une nouvelle vague d'arrestations arbitraires. » C'est-à-dire que l'information n'est pas ce qui se passe, mais ce que quelqu'un dit qu’il pourrait se passer.
- Et enfin, elle rapporte comme extraordinaire, ce qui est normal : « La présence de la police est évidente depuis vendredi à La Havane, il y a des agents à tous les principaux coins de rue et des patrouille qui parcourent les rues. » Dans quel pays, avec une panne totale, n’y aurait-il pas de police surveillant d’éventuel vols ou des pillages éventuels ?
Tu t'es surpassée, Télévision Espagnole !
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/10/23/cuba-el-apagon-de-la-etica-periodistica-video/
URL de cet article :
http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/10/cuba-la-panne-de-l-ethique-journalistique.html