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Équateur : Ce qui se cache derrière la nouvelle base militaire des États-Unis aux Galapagos

28 Décembre 2024, 16:57pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Le Gouvernement d'Équateur dirigé par le président Daniel Noboa a finalement obtenu l'installation d'une base militaire des États-Unis sur les îles Galapagos et Washington étend son déploiement d'environ 750 bases militaires dans environ 80 pays du monde et aura un nouveau point pour déployer ses presque 200 000 troupes dans 159 nations, comme l’a prouvé de façon exhaustive le professeur David de l'Université Américaine à Washington.

 

Cette mesure, approuvée par le conseil de gouvernement des Galapagos sur la base de traités de coopération militaire avec les États-Unis, surtout des « accord sur le statut des forces » (SOFA) a été officialisé le 10 décembre dernier et permettra le déploiement de bateaux, d'avions et de personnel militaire dans l’archipel.

 

L'argument du gouvernement pour justifier cette action et la lutte contre le trafic de drogue, la pêche illégal et d'autres activités illicite dans la région. Mais la situation géostratégique et le contexte mondial dans lequel elles se déroulent sont signalés, entre autres arguments, comme une nouvelle remise de la souveraineté par le Gouvernement aux États-Unis, dans une table de négociation.

 

Le précédent immédiat et l'installation de la base dans la ville côtière de Nantes, ou pendant 10 ans, un groupe de soldats étasuniens c'est installé pour mener à bien démission militaire sur mer et dans les airs coordonnées par le plan Colombie.

 

Mais, malgré l'objectif déclaré de lutte contre le trafic de drogue, la violence n'a pas diminué pendant cette période et le taux d'homicides qui, au moment de l’installation de la base, en 1999, était de 13,55 pour 100 000 habitants, et après que les militaires  étasuniens soient restés sur place pendant 10 ans, a atteint 17,74. On a aussi documenter 21 affaires d'abordage, de destruction et de naufrages d'embarcations qui, dans certains cas, transportaient des migrants qui utilisaient la route maritime par l'Amérique centrale pour atteindre les États-Unis.

 

Une violation de la Constitution de 2008.

 

La constitution de l'Equateur, en vigueur depuis 2008, interdit explicitement l'installation de bases militaires étrangères sur le territoire national.

 

Ce principe a été inclus pendant le fossé us constituant qui a eu lieu sous le gouvernement de Rafael Correa et a impliqué la fermeture de la base étasunienne de la ville côtière de Manta après le non renouvellement d'un accord similaire en 2009.

 

Face à l'interdiction exprimée dans la Constitution, Noboa a présenté une proposition à l'Assemblée nationale pour éliminer l'article qui restreint la présence militaire étrangère. Le parlement a refusé d'en discuter mais l'installation de la base s'est poursuivie comme si l’aval de la justice constitutionnelle avait été obtenu.

 

Pour donner son autorisation, le tribunal s'est basé sur les caractéristiques des accords SOFA signés d'abord en 2023 par le président Guillermo Lasso et cette année par Daniel Noboa.

 

Selon le sociologue mexicano-équatorien Miguel Ruiz Acosta, cette sorte de traités « représente le renoncement de l'Equateur à exercer sa souveraineté totale sur des choses très délicates comme la sécurité et le territoire national lui-même. »

 

Pour Ruiz Acosta, seule cette remise explique « des épisodes, comme l’invasion sournoise de l'ambassade du Mexique ordonnée par Noboa, le mois dernier, une action qui aurait difficilement pu être réalisée dans le dos des organes de pouvoir des États-Unis. »

 

L'ancien vice-chancelier Fernando Yépez a qualifié cette décision de « servilité coloniale » mettant en danger la souveraineté nationale : « Il n'y a pas de conscience des intérêts de l'Equateur ni des expériences négatives avec des bases étrangères, » a-t-il déclaré à des médias locaux.

 

Les organisations sociales ont dénoncé le fait que cette mesure a été approuvée sans que la communauté soit consultée, en violant le régime spécial des Galapagos qui donne la priorité à la conservation du patrimoine naturel et au bien-être de ses habitants.

 

L'impact et les intérêts en jeu

 

Les îles Galapagos, célèbres pour leur biodiversité unique et leur rôle dans les études de Charles Darwin, affrontent de nouveaux défis environnementaux avec l'arrivée du matériel militaire.

 

Bien que les traités de coopération assurent des contrôles rigoureux pour éviter les dommages à l'écosystème, des activistes environnementalistes ont exprimé leur scepticisme : « Les expériences préalables ont démontré que les opérations militaires ne respectent pas les normes minimales de conservation, a déclaré l'activiste environnementaliste Cristina Cely.

 

De plus, l'installation d'infrastructures supplémentaires dans les ports et les aéroports locaux pour que la base fonctionne pourrait altérer encore plus cet équilibre délicat. Des secteurs sociaux ont alerté sur le fait que ces mesures pourraient faciliter des activités qui contredisent les règles de protection environnementale et portent atteinte gravement à l'écosystème marin de la réserve.

 

Malgré les promesses du Gouvernement disant que la base contribuera à combattre le trafic de drogue et la pêche illégale, les critiques disent que cette mesure bénéficiera principalement aux intérêts stratégiques des États-Unis dans la région.

 

L'accord signé par Noboa le 15 février 2024 avec Washington accorde au personnel militaires des États-Unis des privilèges et des exemptions identiques à  ceux accordés aux missions diplomatiques, y compris l'immunité juridique. Selon certains analyses, cela crée un dangereux précédent pour la souveraine nationale et expose le pays à de nouveaux conflits juridiques.

 

Pour Andrés Arauz, ancien candidat, la présidence pour le corréisme, la base militaire des États-Unis, est loin d'être installée pour combattre le trafic de drogue. Son emplacement obéit à l’intérêt de Washington « d’avoir une base pour la troisième guerre mondiale contre la Chine, dans le cadre de sa stratégie de contrôle du Pacifique. Les États-Unis ont déjà eu leur base militaire à Baltra, Galapagos, pendant la seconde guerre mondiale, précisément pour les mêmes raisons. »

 

Arauz indique aussi février 2025 sera une date décisive, étant donné que les citoyens du pays choisiront le prochain président et, par conséquent, celui qui écrira le prochain chapitre du déploiement militaire des États-Unis sur le territoire souverain de l’Equateur.

 

Source en espagnol :

https://www.telesurtv.net/lo-que-hay-detras-de-la-nueva-base-militar-estadounidense-en-galapagos/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/12/equateur-ce-qui-se-cache-derriere-la-nouvelle-base-militaire-des-etats-unis-aux-galapagos.html