Brésil : Ce qui, dans les positions de Trump, met le Brésil en alerte
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Le nouveau Gouvernement de Donald Trump aux États-Unis ne provoque pas « une grande inquiétude » parmi les membres du cabinet de Luiz Ignacio Lula Da Silva, au Brésil, qui considèrent que les relations entre les deux pays ont toujours été guidées par le pragmatisme, même avec des dirigeants de tendance politique opposée.
Selon la journaliste brésilienne Natuza Nery, Trump a une position « d'indifférence » envers le Brésil, en cohérence avec les déclarations du républicain sur l'Amérique latine :
« Ils ont besoin de nous, nous, nous n'avons pas besoin d'eux. Tout le monde a besoin de nous, » a déclaré Trump lors d'une interview dans laquelle il a également dit qu'il espère que les relations bilatérales avec le Brésil seront « excellentes. »
La secrétaire générale du ministère des affaires étrangères du Brésil, Maria Laura Da Rocha, a minimisé ce commentaire : « II [Trump] peux dire ce qu'il veut, c'est le président élu des États-Unis… Nous analyserons chaque pas de son Gouvernement mais, comme nous sommes un peuple qui a foi dans la vie, nous chercherons à soutenir et à travailler, non pas les divergences mais les convergences. »
Mais les analyses pensent que l'influence du magnat Elon Musk pourrait altérer cette dynamique et certains secteurs du Gouvernement brésilien considèrent que, si le patron de X décide d'affronter le Brésil, comme c'est arrivé dans son récent différend avec le magistrat Alexandre de Moraes, du tribunal suprême fédéral, Trump pourrait adopter une attitude plus agressive.
Le non-respect par Elon Musk de la législation brésilienne locale a provoqué la suspension au Brésil du réseau social X qui lui appartient. Après de nombreuses batailles avec la justice, le magnat a payé une amende de 5 000 000 de dollars pour que la plate-forme fonctionne à nouveau après 40 jours d’inactivité.
Récit bolsonariste
Avec l'arrivée de Trump à la présidence, selon O Globo, certains alliés de l'ancien président Jair Bolsonaro, grand admirateur du président des États-Unis et du magnat d'origine sud-africaine, ont alimenté les attentes de représailles contre De Moraes, à la tête d'importantes investigations sur l’ancien président d’extrême-droite brésilien comme l'affaire des bijoux saoudiens, la tentative de coup d'Etat et les fausses informations.
Le journal affirme que le refus du tribunal suprême d'accepter la demande de restitution du passeport pour que Bolsonaro puisse assister à l'investiture de Trump a aidé à renforcer le récit bolsonariste de persécution judiciaire parmi ses alliés des États-Unis.
La police a confisqué le passeport de Bolsonaro, disqualifié politiquement, en février de l'année dernière, lors d'une méga-opération pour les attaques du 8 janvier 2023 contre le siège des trois pouvoirs à Brasilia. En novembre, la corporation l’a accusé officiellement d'être responsable de ces attaques.
La question de l’environnement
Malgré le contexte actuel, certains observateurs pensent que Lula souhaite avoir une relation identique à celle qu'il a eu avec George W. Bush en 2002, marquée par la cordialité malgré leurs différends idéologiques.
Le président brésilien, qui n'a pas été invité à l'investiture de Trump, a déjà précisé qu'il ne veut de différends « ni avec Trump ni avec personne. » « Nous, nous voulons la paix, nous voulons l'harmonie, nous voulons avoir une relation dans laquelle ce soit la diplomatie qui soit la chose la plus importante et non, la mésentente. »
Mais mardi, le Brésil, qui, en novembre, sera le siège de la conférence environnementale de l'ONU, COP30 en Amazonie a déjà exprimé son inquiétude à cause de la décision de Trump de retirer les États-Unis de l’accord de Paris.
« Nous sommes encore en train d'analyser les décisions du président Trump, mais il n'y a pas le moindre doute sur le fait qu'elle aura un impact significatif sur la préparation de la COP et sur la manière dont nous allons devoir tenir compte du fait qu'un pays aussi important s'est dégagé de ce processus, » a commenté le diplomate André Aranha Corrêa do Lago, secrétaire pour le climat, l'énergie et l'environnement du ministère des affaires étrangères du Brésil.
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