Colombie : Gustavo Petro, s'est-il agenouillé devant Trump ?
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Il y a eu ce dimanche 26 janvier, un grand choc entre le président Gustavo Pétro–président d'un petit pays d'Amérique latine–et Trump, le président de la plus importante puissance impérialiste du monde actuel. C'estun évènement sans précédent dans l'histoire politique et institutionnel de la Colombie, à part l’affrontement, en 1967, de l'ancien président Carlos Lleras Restrepo avec le Fonds Monétaire International (FMI) qui voulait imposer des mesures économiques à ce dirigeant libéral et progressiste, associé à la bourgeoisie réformiste et protectionniste engagée dans la réforme et dans l'industrialisation pour la substitution des importations.
Dans un long tweet, indigné et bien argumenté, Pétro condamne la déportation de dizaines de Colombiens transportés dans des conditions humiliantes dans des avions Yankees, menottés et entravés, ce qui viole les droits les plus élémentaires de ces personnes qu'ensuite le Yankees de la Maison-Blanche, a qualifié de délinquant, d'assassin, de trafiquant, de drogue, sans aucune raison judiciaire,de la manière dont il gère habituellement son exercice politique et gouvernemental, chargé de toute la symbolique néo-nazie qui devient très courante dans les sphères gouvernementales, comme dans le cas du techno-millionnaire Elon Musk.
Petro n'a pas tarder à répondre à la référence offensive anti immigration de Trump qui, depuis le 20 janvier, a été mise en place avec des dizaines d’ordres exécutifs qui donnent suite au récit d’extrême-droite du programme électoral qui a battu les démocrates Biden et Kamala Harris en novembre dernier, lorsque les républicains ont obtenu une victoire écrasante sur le vote populaire, dans le Collège électoral, dans les chambres législatives, ajouté à la domination absolue de la Cour suprême de justice. Il a interdit aux avions militaires yankees avec des migrants menottés d’atterrir dans son pays.
La forte réaction de Pétro ne peut pas être isolée de l'actuel contexte mondial, caractérisé par l'ascension vertigineuse de l’extrême-droite dans le domaine international avec son ordre du jour ultra-libéral agressif dans lequel prédomine une tendance très agressive, prête à imposer une dictature de tendance techno-fasciste à l'époque actuelle.
Immédiatement, Washington, a répondu violemment, en qualifiant Petro de socialiste, et en insistant sur sa soi-disant impopularité parmi les citoyens colombiens. C'est cette histoire que les Uribistes dépassés utilisent pour préparer leur retour au pouvoir en 2026, à l'occasion des élections présidentielles.
Ensuite, les réseaux médiatiques ont glissé le paquet Trumpiste de menaces contre la Colombie et le Gouvernement de Petro, annonçant d'énormes augmentations (50%) des tarifs douaniers sur les exportations colombiennes (café, huile, fleurs, fruits), la suspension massive des visas pour Petro, les ministres, les fonctionnaires et les membres du Pacte historique ; la fermeture des services consulaires à Bogota pour les visas ; des sanctions économiques ; la décertification sur les drogues et une autre série de mesures scandaleuses pour notifier que ses mesures anti-immigrés seront exécutées à la lettre. Dans le sang et le feu. Sans trêve.
Il ne manquait pas grand-chose pour qu'on annonce le stationnement de porte-avions dans les océans colombiens, qu'on envoie des navires de guerre et d’autres engins de guerre (drones) comme ceux qui sont utilisés en ce moment dans la guerre d'Ukraine et contre le peuple palestinien à Gaza.
Le paquet impérialiste archi-connu qui a servi à bloquer Cuba, la Russie, le Venezuela, la Bolivie, l'Iran et le Nicaragua.
Et qui a dit peur ! Immédiatement, tous les pions de l'establishment colombien se sont mis en branle, faisant un énorme scandale pour qualifier Petro de fou et de malade, faisant pression sur lui avec tout l'appareil d'État, en particulier le ministère des affaires étrangères et son ministre Murillo, qui s'est coordonné avec Richard Grenell, l'agent de la CIA chargé des relations de Trump avec la Corée du Nord et le Venezuela, pour revenir sur les actions et les ordres du chef de la Maison de Nariño.
Un tel virage, impulsé et dirigé par Murillo, Sarabia (nouvelle chancelière), l'ambassadeur aux États-Unis García-Peña, et dans les coulisses par Álvaro Uribe Velez , les conglomérats patronaux, d’explorateurs et de banques de la droite et les puissants réseaux militaires/policiers, impliquait un recul par rapport à la position initiale du président.
Il a été marginalisé dans la chaîne de mesures, à la manière d'un coup d'État bureaucratique momentané que les grands médias de droite (Semana, Blu radio, El Tiempo, Reuter) ont présenté comme une défaite, un agenouillement et un « recul » de Petro, qui, selon les positions ultérieures, n’en n’était pas un parce que le président a progressé dans son point de vue souverain pour lancer le réseau international de résistance face à la nouvelle réalité de l'imposition impérialiste brutale, qui a apparemment déjà des ennemis à gauche et à droite, y compris d'autres États, d'autres communautés et, évidemment, les travailleurs et les masses populaires des périphéries contemporaines.
Pétro ne s'est pas agenouillé et sa position le place à l'avant-garde dans le rejet de l’assaut de l’empire par l'Amérique latine. Et on a déjà convoqué une réunion de la CELAC au Honduras, qui comprendra le Mexique, le Brésil, le Venezuela (Maduro), Cuba (Diaz-Canel) et le Nicaragua, pour coordonner une stratégie régionale qui sur la lutte destiné à vaincre la démence néo-fasciste du Yankee provocateur et agressif du suprémacisme blanc.
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