Cuba: Dollarisation partielle de l'économie pour contrôler les devises en circulation
Lors de son intervention à l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, le chef du gouvernement a expliqué que ce phénomène est lié à l'existence d'un marché illégal des changes
Auteur: Redacción Nacional | internet@granma.cu9 janvier 2025 07:01:38
Face aux doutes et aux inquiétudes soulevés ces jours-ci sur les réseaux sociaux et autres espaces de débat populaire au sujet des mesures et des alternatives visant à attirer des devises étrangères, le compte Facebook officiel du gouvernement de la République de Cuba a publié quelques éclaircissements nécessaires.
Tout d'abord, le post rappelle que Manuel Marrero Cruz, membre du Bureau politique et Premier ministre, dans son discours à la 4e Session ordinaire de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, a fait référence à la dollarisation partielle de l'économie comme un processus « nécessaire », dont l'objectif essentiel est d’avoir un meilleur contrôle sur les devises étrangères qui circulent aujourd'hui illégalement dans l'environnement social, afin de pouvoir les « mettre au service du bien-être de la population ».
Il a également souligné : « dans tous les programmes gouvernementaux, il est confirmé que la voie à suivre est celle de la dédollarisation de l'économie, mais il nous faut emprunter d'abord cette voie ».
La publication explique qu'à cette fin, une stratégie a été approuvée pour réglementer ce processus, dans la mesure où elle établit clairement ses limites. Lors de son intervention à l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, le chef du gouvernement a expliqué que ce phénomène est lié à l'existence d'un marché de change illégal, dans lequel le dollar constitue la monnaie de référence pour la fixation du prix, même s'il est payé en monnaie nationale.
« Nous devons reconnaître qu'il y a une dollarisation sur laquelle nous n’avons pas eu de contrôle, parce qu'elle est basée sur une action illégale, qui est ce marché des changes.
En accord avec cette réalité, le Premier ministre a précisé que cette dollarisation partielle vise à réguler cette distorsion et, par conséquent, des schémas de dollarisation territoriale seront également autorisés, à titre transitoire, « notamment pour les secteurs exportateurs, afin qu'ils puissent se réapprovisionner et continuer à produire, et que cela ait également un impact sur la production en monnaie nationale pour la population ».
Parmi les mesures essentielles figurent certaines ventes en gros et au détail, en devises toujours approuvées au niveau central et à titre exceptionnel. Cela implique que personne ne peut vendre en devises sans justification et approbation préalables.
Une autre mesure est le paiement des droits de douane en devises, en particulier pour les opérations de commerce extérieur des formes de gestion privées. À ceci s’ajoute l'acceptation d'espèces en devises dans certains établissements, afin que les difficultés liées aux processus de paiement électronique ne limitent pas la rentrée de devises.
Ces mesures ont été mises en œuvre dans le secteur du tourisme, dans les boutiques de cigares, les pharmacies internationales, les magasins d'optique, les cliniques internationales, les salles d'embarquement des aéroports et d'autres lieux exceptionnellement autorisés.
Par ailleurs, des schémas de paiement direct en devises ont été approuvés pour certains producteurs, tant ceux qui produisent des biens exportables que les producteurs agricoles, afin qu'ils puissent acheter leurs intrants.