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Amérique latine : Augusto Cesar Sandino, le Général des Hommes Libres

24 Février 2025, 17:07pm

Publié par Bolivar Infos

Par: Adalberto Santana

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos

 

91 ans après l’assassinat du général des hommes libres, son héritage reste un riche patrimoine politique et culturel des peuples de notre Amérique et des pays opprimés du monde.

 

 

Le 21 février 2025 est le 91e anniversaire de la disparition physique du Général des Hommes Libres. Cependant, le martyr de Las Segovias (Matagalpa, Jinotega, Estelí, Madriz et Nueva Segovia) reste dans la mémoire des peuples comme l'un des grands personnages historiques de notre Amérique. Son idéologie est restée vivante tout au long du processus d’émancipation de l'Amérique latine mais aussi de tous les peuples du monde, puisque Augusto C. Sandino et ses idées anti-interventionnistes représentent l'un des grands bastions de la lutte anti-impérialiste dans le monde.

 

Le général des hommes libres, comme l'appelait à l’époque Maître Gabriela Mistral, reste l'une des figures emblématiques des grands héros latino-américains. Sa pensée apparaît aux côtés d'autres grands hommes qui ont forgé la grande patrie latino-américaine comme Simón Bolívar, Francisco Morazán, Benito Juárez, José Martí, Eloy Alfaro, Emiliano Zapata, Farabundo Martí, Ernesto Che Guevara, Salvador Allende, Omar Torrijos, Fidel Castro et Hugo Chávez Frías, entre autres.

 

L'idéologie de Sandino est toujours là, plus de quatre-vingt-dix ans pas dans lesquels il a été à l'avant-garde des grandes batailles anti-interventionnistes, contre la présence des marines étasuniens au Nicaragua entre 1927 et 1933. Rappelons que ses idées anti-impérialistes se sont en grande partie formées en assimilant l'expérience de la Révolution mexicaine, quand il travaillait dans les champs de pétrole mexicains de la côte du golfe du Mexique. Souvenons-nous des paroles du fondateur du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), Carlos Fonseca Amador à propos de cette étape de la vie de Sandino : « Au Mexique, il a travaillé à Cerro Azul, Veracruz, comme ouvrier mécanicien dans les installations de la compagnie pétrolière nord-américaine Huasteca Petroleum Company. Méprisant le privilège de son statut d'ouvrier qualifié, il a décidé de rentrer dans sa patrie et d'occuper une place dans la lutte.

 

En effet, le Nicaraguayen qui a vu le jour à  Niquinohomo, a assimilé, entre 1923 et 1926, les idées anti-impérialistes, agraires et syndicalistes des révolutionnaires mexicains. Lorsque la soi-disant guerre civile a éclaté au Nicaragua, menée par les libéraux et les conservateurs, Sandino a pris le chemin du retour au Nicaragua, mais il a également cessé d'être un travailleur émigré pour devenir un combattant social lorsqu'il a décidé de rentrer dans son pays d'origine. À son retour au Nicaragua, il recrute une série de mineurs de la mine San Albino et forme sa première colonne de guérilla. Sans aucun doute, dans sa mémoire, il a repris l'expérience des colonnes de Francisco Villa et Emiliano Zapata. Souvenons-nous que 1926 et 1934 ont connu de grands bouleversements politiques et militaires en Amérique centrale et dans le monde. C'est la situation qui a largement déterminé les conditions de la geste sandiniste.

 

Au cours de l'étape où il était héros de Las Segovias et où ses troupes de l'Armée défendant la souveraineté nationale du Nicaragua, il a constaté que la solidarité latino-américaine et mondiale était capitale pour vaincre l'intervention des États-Unis. Au niveau mondial, ceux qui ont soutenu la cause sandiniste étaient des étudiants, des syndicalistes, des intellectuels, des artistes, des politiciens progressistes et des secteurs populaires. Parmi les figures qui ont exprimé leur solidarité avec Auguste C. Sandino, se trouvaient des personnalités reconnues telles que Diego Rivera, Frida Kahlo, Julio Antonio Mella, Froylán Turcios, Joaquín García Monge, Andrés García Salgado, Gustavo Machado Morales, Farabundo Martí et Henry Barbusse. Tous ont montré un véritable intérêt pour ce qui se passait au Nicaragua voisin. Beaucoup d'entre eux étaient des militants anti-impérialistes qui participaient activement au Comité « Bas les pattes du Nicaragua" (MAFUENIC), à «  Solidarité Pro Sandino »  et à la Ligue anti-impérialiste des Amériques (LADLA). Mais dans une politique d’alliances, lorsque les conditions l'exigeaient, le chef suprême de l'armée défendant la souveraineté nationale du Nicaragua, voulait se rendre à Mexico pour chercher le soutien du Gouvernement intérimaire dirigé par le président Emilio Portes Gil (1928-1930) ainsi que d'autres forces politiques.

 

Notre Amérique à cette époque était très différente de celle de notre époque, où aujourd'hui les partis et les forces progressistes gouvernent en Bolivie, au Brésil, à Cuba, au Chili, au Honduras, au Mexique, au Nicaragua et au Venezuela. Au contraire, au cours des trois premières décennies du XXe siècle, des troupes étasuniennes étaient intervenues à Cuba, au Mexique, en République dominicaine au Honduras, et dans d'autres pays, elles soutenaient les dictateurs en place. C'est pourquoi, 10 ans après le triomphe de la révolution au Mexique, c'était un espace stratégique pour générer de nouvelles alliances et briser l'isolement de la lutte anti-interventionniste au Nicaragua et renforcer la vision anti-impérialiste et latino-américaine du sandinisme.

 

Par conséquent, le général des hommes libres et certains membres de son état-major sont arrivés secrètement au Mexique en avril 1929 et sont retournés au Nicaragua le 16 mai 1930. C'est le moment où de nouvelles dictatures comme celle de Jorge Ubico (1931-1944) au Guatemala ; celle de Maximiliano Hernández Martínez (1935-1944) au Salvador ; celle de Tiburcio Carias Andino (1935-1949) au Honduras commencent à apparaître avec le soutien des États-Unis. Une époque où la guerre du Chaco a débuté entre le Paraguay et la Bolivie (9 septembre 1932 au 12 juin 1935). En Europe, les hordes hitlériennes ont triomphé aux élections générales en Allemagne et l'Angleterre a reconnu l'indépendance de l'Irak. Ce sont des moments qui ont bouleversé la scène internationale. Mais à la fin des années vingt éclate la crise économique de 1929. Dans ce contexte, les impérialistes étasuniens vont subir la grande défaite militaire infligée par le sandinisme. Ainsi, les Marines de la Maison Blanche doivent quitter le Nicaragua le 1er janvier 1933. Cependant, avant d'être vaincus, ils ont nommé le général Anastasio Somoza García premier directeur nicaraguayen de la Garde nationale.

 

Ainsi, au début de l'année 1934, l'ambassadeur des États-Unis et Somoza s'accordent sur la décapitation du mouvement sandiniste. La guerre contre l'intervention de la Maison Blanche a montré qu'il s'agissait d'une guerre patriotique et anti-interventionniste et qu'elle pourrait vaincre l'armée la plus puissante du monde. L'impérialisme avait également appris la leçon et cherchait à prendre de l'avance et à porter un coup dur à l'avant-garde sandiniste. Il devait, dans sa logique, donner l'exemple à d'autres peuples et nations d'Amérique latine et du monde. Ainsi, il a prévu de décapiter le mouvement révolutionnaire en assassinant Sandino et les principaux dirigeants. Et l'ambassadeur des États-Unis Arturo Bliss Lane et le général Somoza García ont orchestré l’assassinat qui a eu lieu à Managua le 21 février 1934.

 

91 ans après l’assassinat du général des hommes libres, son héritage reste un riche patrimoine politique et culturel des peuples de notre Amérique et des pays opprimés du monde. De nos jours, l'idéologie d'Auguste C. Sandino continue d'orienter le Nicaragua contre l'interventionnisme des États-Unis et est un riche rempart idéologique face aux assauts de la droite radicale de l'opposition qui vise à déstabiliser la patrie même de Sandino et d'autres peuples d'Amérique latine et des Caraïbes, par exemple, avec Javier Milei en Argentine et Daniel Noboa en Équateur, parmi les acteurs politiques latino-américains les plus radicaux de l'extrême droite latino-américaine. Une politique néofasciste qui est en constante recul en raison de la consolidation du Nicaragua et de l'avancée de la révolution sandiniste, ainsi que des conquêtes des forces progressistes et révolutionnaires de Notre Amérique, comme en Bolivie, au Brésil, au Chili, en Colombie, à Cuba, au Honduras, au Mexique et au Venezuela.

 

Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/blogs/augusto-c-sandino-general-de-hombres-libres/

URL de cet article :

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