Amérique latine: Rubio rêve de donner à Trump le joyau de la couronne
traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
Rubio a en sa faveur quelque chose que les autres personnes du groupe qui gouverne nommées par Donald Trump n’ont pas: son mépris et sa rage contre Cuba, le Venezuela, le Nicaragua et d’autres pays qui contestent dans la région les desseins de l’empire. Rubio a été celui qui a mené la danse et organisé les mesures punitives.
« Petit Marco » a été l’un des termes utilisés par Donald Trump pour se poquer de Marco Rubio pendant les primaires du parti républicain, en 2016. Il l’a aussi traité de « bouffon ». Méprisant la capacité de Rubio en tant que sénateur, il a dit: « C’est un poids léger que je n’engagerais pas pour diriger l’une de mes plus petites entreprises. » Rubio lui a répondu par d’autres insultes.
Dès le début de cette première présidence, Trump s’est comporté comme s’il était un propriétaire terrien et que les Etats-Unis étaient sa ferme. Alors que le monde lui devait obéissance ou il menaçait de toutes sortes de chantages, y compris l’option de la puissance militaire, qu’il présentait comme si c’était son pistolet de « cowboy ». Rubio s’est rendu compte que Trump pouvait détruire celui qui s’opposerait à lui, c’est pourquoi il a cherché à lui prouver qu’il voulait être son allié et que les offenses de la campagne étaient oubliées en mettant à son service les possibilités qu’il avait en tant que président du Comité du Renseignement et de membre du Comité des Relations Extérieures du Sénat, au niveau international. En 2024, pendant la campagne présidentielle, Rubio a failli se mettre aux pieds du patron et lui jurer allégeance.
Cela, et la possibilité de le manoeuvrer selon son bon vouloir a amené Trump à le nommer chef du Département d’Etat. D’autres personnes avaient plus de qualités et de capacités pour assurer cette charge mais elles n’étaient pas malléables.
Trump a nommé plusieurs « envoyés spéciaux » pour des problèmes très délicats de politique étrangère qui ne doivent pas rendre de comptes à Rubio mais seulement à lui-même, dont Keith Kellogg, général à la retraite, envoyé spécial pour arrêter la guerre entre l’Ukraine-OTAN et la Russie, Mauricio Claver-Carone, d’origine cubaine, qui a été destitué en tant que président de la Banque Inter-américaine de Développement (BID), envoyé spécial pour l’Amérique latine don t la fonction est de « rétablir l’ordre » dans la région.
L’autre envoyé spécial que Rubio doit supporter est Richard Grenell, ancien ambassadeur en Allemagne, directeur par interim du Renseignement National, envoyé spécial aux négociations de paix entre la Serbie et le Kosovo sous le premier mandat de Trump. De plus, il a été pendant 8 ans porte-parole des Etats-Unis au Conseil de Sécurité de l’ONU sous le gouvernement de George W Bush. Trump a en lui une immense confiance: « Ric travaillera dans certains des endroits les plus conflictuels du monde dont le Venezuela et la Corée du Nord »; « Ric continuera à lutter pour la paix grâce à la force et il mettra toujours les Etats-Unis en premier », a-t-il dit en le nommant. Et sa première mission a été d’aller négocier plusieurs choses avec le Gouvernement du président du Venezuela, Nicolás Maduro. Il faut noter qu’entre ces deux pays, il n’y a aucune relation.
Rubio a aussi en face de lui d’autres personnes qui pourraient discuter les décisions qu’il prendrait pour son compte ou leur mettre un frein: la stratège Susie Wiles, chef de cabinet, qui a travaillé avec le président Ronald Reagan et qui est la première femme à occuper ce poste dans l’histoire des Etats-Unis, le député conservateur Mike Waltz, nommé conseiller à la sécurité nationale dont l’entreprise de mercenaires a formé les forces spéciales en Afghanistan et qui a de l’expérience dans les comités de la sécurité nationale et en relations internationales. Ces deux personnes sont également de Floride, comme Rubio.
Tous ces gens, et d’autres moins connus, travailleront sur les formulations et les décisions de Trump en politique étrangère. Et comme cela semble être le dessin du président, Rubio ne doit pas participer aux discussions et aux décisions concernant la politique internationale, mais seulement à leur exécution.
Car aux yeux de ce groupe principal du pouvoir réel à Washington, le chef de la diplomatie porte un stigmate qui ne joue pas en sa faveur dans une administration raciste et xénophobe : quels que soient ses efforts, Rubio n'a pas cessé d'être latino. Le « petit Marco » n'est pas d'origine européenne, et il n'est même pas millionnaire. Il n'appartient pas au « suprémacisme blanc ».
Face à ce qui semble être le principal problème de ce Gouvernement, les migrants, Rubio a trouvé cette sortie: le 2 février, il est parti pour sa première tournée en tant que chef du Département d’Etat. Deux jours plus tard, il a fait une démonstration d’ignorance, réelle ou volontaire, de la réalité historique du continent. Il a dit à San José, capitale du Costa Rica: « A mon avis, ces trois régimes qui existent au Nicaragua, au Venezuela et à Cuba sont des ennemis de l’humanité et ont créé la crise migratoire. S’il n’y avait pas ces trois régimes, il n’y aurait pas de crise migratoire dans. l’hémisphère. Ils l’ont créée parce que leurs systèmes ne fonctionnent pas. »
On n’a pas appris à Rubio et il n’en a rien à faire, que ceux qui cherchent à aller aux Etats-Unis ont pour objectif, sans le savoir, d’où tenir par leur travail quelques miettes de ce que Washington a volé depuis le XIXème siècle en Amérique latine et dans les Caraïbes. La pauvreté de centaines de millions d’êtres humains est due aux rapines des Etats-Unis unis aux oligarchies locales.
Le blocus économique que Washington a imposé à Cuba et au Venezuela qui empêche leur développement normal, cherche à les faire s’agenouiller pour vaincre ces peuples par la faim, est l’autre facteur qui a créé la crise migratoire. Il ignore, semble-t-il, qu’arrêter ces crises migratoires est très simple: laisser les peuples vivre de leurs propres richesses. Si les Etats-Unis en ont besoin, qu’ils les paient à leur juste prix.
Il est certain que Rubio et sa bande ne peuvent pas comprendre qu’il existe un seul ennemi de l’humanité entière car ils en font partie: le système des Etats-Unis d’Amérique du Nord.
Depuis la fin du siècle dernier, quand Marco Rubio a eu besoin des votes à Miami pour ses aspirations électorales il a fait main basse sur le discours "anticastriste", contre le "régime" et la "dictature" à Cuba. Ses parrains de la Fondation nationale cubano-américaine et le clan Bush lui ont dit, et il l’a fait. La révolution cubaine est alors devenue pour lui un médicament pour vivre. Mais ensuite sont arrivés Hugo Chávez au Venezuela, Ortega au Nicaragua, Lula au Brésil, Correa en Équateur, Kirchner en Argentine, Evo en Bolivie... Alors le "bouffon" a parlé plus fort et les intérêts du pouvoir à Washington se sont rendu compte qu’il existait.
Cuba continue à être son obsession et une façon d’accumuler les voix et l’argent, ce qui a atteint un sommet lorsque le président Barak Obama et le dirigeant cubain Raúl Castro ont annoncé le rapprochement entre les deux pays, le 17 décembre 2014. En 1961, Washington avait rompu les relations avec l’île révolutionnaire. Ainsi, une petite partie, mais importante, du blocus avait été levée.
Quand Trump est arrivé à la Maison Blanche, en janvier 2017, il avait déjà dans ses carnets de nombreux décrets à signer. Parmi les premiers, qu’il avait déjà annoncés, qu’ils devaient faire marche arrière concernant les avancées d’Obama avec Cuba : ils avaient été rédigés par Marco Rubio et son groupe de cubano-américains extrémistes de Floride.
Le Gouvernement Trump, grâce à Marco Rubio, a mis en place des mesures économiques et politiques qu'aucun autre président des États-Unis n'avait osé contre Cuba : presque 300. Celles-ci allaient non seulement contre la santé et l'alimentation du peuple cubain mais elles allaient aussi contre les règles du commerce international, en châtiant triplement ceux qui faisaient du commerce avec Cuba. L'Europe, comme presque toujours, bien que touchée, avait préféré se taire ou soutenir Washington. La méchanceté perfide de ce Gouvernement, encouragée par Rubio et d'autres sénateurs cubano-américains en est venue à refuser à Cuba la possibilité d'acheter de l'oxygène et d'autres produits nécessaires pour affronter le COVID–19. Non content de cela, on a mis Cuba sur la liste des pays qui soutiennent le terrorisme international, ce qui lui a fermé beaucoup d'autres possibilités de relations commerciales dans le monde en commençant par l'achat d'aliments, de médicaments et de pétrole.
Joe Biden est arrivé à la présidence. Il n'a rien changé à cette cascade de décrets pris contre Cuba par Trump. Seulement six jours avant de remettre le gouvernement à Trump, il en a abrogé certains. De nouveau, en janvier 2025, Trump a signé des décrets rédigés par Rubio qui faisaient tomber le peu réalisé par Biden, qui avait sorti Cuba de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme.
En novembre 2024, déjà nommé par Trump, chef de la diplomatie des États-Unis, Rubio avait déclaré fièrement : « Pendant ces 10 dernières années, aucun sénateur n'a fait plus de dégâts au régime cubain que nous en avons fait, Mario Diaz, Balart [ un autre sénateur de Floride d'origine cubaine] et moi-même. Quand Trump a été président, tout ce qu'il a fait contre ce régime, ce qui a été les mesures les plus fortes que nous ayons vues de la part de n'importe quel président, a été un plan conçu directement par nous, assis à la Maison Blanche. »
Le malade mental, Marc, dans son désir de donner à Trump, joyau que 13 président des États-Unis, de Dwight D. Eisenhower à Joe Biden ont convoité, est prêt à faire n'importe quoi pour que les Cubains révolutionnaires se rendent à cause de la faim et des maladies.
Ses références à Cuba dans tous les médias, mais surtout aux États-Unis, sont pleines de rhétorique loquace, mais toujours truffées d'inexactitudes et de mensonges. Mais qui s'en préoccupe, si il s'agit de Cuba ? Bien que ce soit toujours le même discours. Par exemple, en 2019, quand Miguel Díaz-Canel a été élu, président, de Cuba, après avoir remplacé Raúl Castro, il a dit que c'était « le visage d'un régime oppressif qui viole les droits de l'homme et s'l'ordre démocratique dans notre région. » Après la réélection de Díaz-Canel en 2023, il a qualifié cette élection d’ illégitime et il a dit que Lille était sous une « tyrannie criminelle marxiste. » Des mots et des mots qui se répètent et se répètent depuis plus de 60 ans car ils parviennent toujours à passer dans les mêmes médias qui les répètent et les répètent depuis soixante ans.
A un journaliste de la chaîne Fox News qui lui demandait si il se rentrait à La Havane pour des négociations éventuelles, Marco Rubio a répondu qu'il n'irait pour discuter que quand la direction de la révolution « s’en irait. »
À cela, le chef, chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodríguez Parrilla, a répondu dans un communiqué : « Il restera sur sa faim. Il ne pourra pas connaître Cuba, un pays qu'il ne connaît absolument pas ».
Une réalité est et sera très certaine : avec davantage de mesures économiques telles que celles envisagées par le Gouvernement Trump contre Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, poussées par Marco Rubio, arrêter la migration vers les États-Unis ne sera qu'un rêve d'ignorant. À cela s'ajouterait les pressions déjà exercées sur d'autres pays d'Amérique latine et des Caraïbes peur accroître le néolibéralisme économique, ce qui augmenterait la pauvreté. Et les pauvres doivent aller chercher l'endroit où la nourriture semble se trouver…
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