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Argentine: Milei et la crypto-escroquerie : Procès politique, commission d'enquête ou interpellation ?

18 Février 2025, 18:25pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Sébastien Cazòn

 

L'Union pour la Patrie présentera ce lundi la demande de procès. La Coalition civique et les radicaux dissidents proposent de mener une enquête parlementaire. Le Front de gauche  lui demande de s’expliquer sur la chaîne nationale. Le PRO, mal à l'aise, a défendu le président et a visé son "entourage".

 

La Liberté Avance avait tout préparé pour affronter la dernière semaine des sessions extraordinaires avec une relative tranquillité jusqu'à ce que Javier Milei s’arrange pour tout gâcher. Avant que le président ne fasse la promotion d’une  crypto-escroquerie sur son compte X, le parti gouvernemental travaillait à approuver la suspension des PASO et les projets de récidive et de procès par correspondance. Le tweet présidentiel, cependant, a complètement bouleversé les plans. L'agenda a été monopolisé par le scandale impliquant la Maison Rose et les dirigeants du pan-officialisme ont été pris entre les silences et les justifications absurdes. L'opposition, en revanche, est passée en tête avec un ensemble d'initiatives pour faire face à la situation : l'Union pour la Patrie travaille (UxP) sur un demande de destitution, la Coalition civique (CC) et des radicaux dissidents promeuvent la création d'une commission d'enquête et le Front de gauche a l'intention de l'interpeler sur la chaîne nationale. Le PRO, désorienté, a tenté de détourner le regard du président et a visé son « entourage".

 

Milei, dehors !

 

Le premier à prendre le flambeau a été Union pour la patrie. Samedi matin, les membres de la commission du budget et de la législation pénale ont mis en place un Zoom d'urgence avec les autorités du bloc et ont décidé d'opter pour la procédure de destitution. « L'implication de Milei dans un crime d'escroquerie virtuelle est d'une énorme gravité. C'est un scandale sans précédent », a déclaré le groupe dirigé par Germán Martínez, après la réunion. Aujourd'hui à 17 h, ils se réuniront à nouveau et feront la présentation. Les causes qu'ils devraient invoquer seraient « mauvaise exécution des fonctions » et « commission d'un délit dans l'exercice de ses fonctions » pour avoir participé à l’escroquerie.

 

Comme l'établit la Constitution nationale, le processus pour que le Congrès enquête et juge le président commence à la chambre des députés et se termine au Sénat. La Chambre basse présente l'accusation devant la Chambre haute. Toutes deux ont besoin du soutien des 2/3 des personnes présentes pour avancer. L'étape préalable, cependant, est d'obtenir une déclaration de la Commission des procès politiques, qui est actuellement sans chef. « J'espère que nous progresserons dans la désignation des autorités de la commission et qu'ils se lanceront dans l'enquête. Ce qui s'est passé est très grave », ont déclaré les députés de  Rencontre fédérale Esteban Paulón et Mónica Fein, qui s'accordent à promouvoir le procès.

 

Procès, commission ou interpellation

 

La position de la Coalition civique au Parlement va part dans d'autres voies. Le parti dirigé par Elisa Carrió a invité à créer, d'urgence, une commission d'enquête. « Le président pourrait avoir violé la loi sur l'éthique publique et la loi sur les institutions financières. En outre, cela pourrait constituer des délits de blanchiment d'argent, de fraude et d’escroquerie, »  a expliqué le député Maximiliano Ferraro à Página/12. Entre aujourd'hui et demain, le parti déposera une plainte au pénal pour porter à la connaissance du pouvoir judiciaire toutes les informations sur l'affaire qu'ils ont systématisées. Ils si tu situent Milei comme un participant présumé nécessaire à la manœuvre.

 

Parallèlement, la CC – en phase avec les radicaux de Démocratie Pour toujours– envisage l'enquête parlementaire. Les questions à révéler, selon Ferraro, sont les suivantes : que veut dire Hayden Davis - fondateur de la société qui a créé la crypto-monnaie - en disant qu’ils étaient "associés" avec Milei ? Quel type de soutien le président et les fonctionnaires nationaux ont-ils apportés ? ; Davis était-il ou est toujours conseiller du président ? ; qui sont les bénéficiaires des 70 000 000 à 100 000 000 de dollars? Comment se fait-il que personne dans son équipe juridique et technique ne lait averti qu’il risquait d'enfreindre la loi ? ; entre autres points.

 

En ce qui concerne le procès de destitution, la CC considère qu'il s'agit d'une erreur stratégique qui permettrait à la Maison Rose de se faire passer pour une victime et de dénoncer des manœuvres de destitution. Chez UxP, ils pensent le contraire. Ils soulignent que la procédure comporte de nombreuses instances et implique une enquête qui peut ou non conduire à une accusation. En outre, ils remettent en question la création d'une commission car « elle n'a pas d'effets concrets ». « Elle a plutôt un caractère littéraire », affirment-ils et ils rappellent que la commission qui a traité la visite des députés libertaires aux génocidaires à Ezeiza « s'est terminée par le néant ».

 

« Va-t-il montrer son visage ou se cacher comme le ministre Caputo ? » a lancé le député du Front de gauche Nicolás del Caño pour anticiper le fait qu'ils vont demander l'interpellation de Milei au Congrès et - pour que tout le monde le voie - qu'elle soit diffusée sur la chaîne nationale. « C'est un scandale qui reconnaisse qu'il a fais la promotion d’une arnaque de plusieurs millions et qu'il dise ensuite qu'il n'avais pas compris, » a conclu Del Caño.

 

Les alliés, mal à l’aise

 

Après un week-end d'inconfort, le PRO a rompu le silence. La stratégie de Mauricio Macri pour défendre Milei est d'attaquer « l’entourage » du président. « Ce qui s'est passé est grave. Non seulement en raison de l'impact économique sur ceux qui croyaient en cet investissement, mais aussi en raison de la crédibilité du pays et de la responsabilité de l'entourage, de la figure présidentielle », a-t-il déclaré dans une allusion claire au « triangle de fer ». Dans un communiqué extrêmement pâle, il a exigé une « enquête approfondie et transparente » afin que « tous les doutes soient dissipés. » Le secteur de l'UCR qui répond à Rodrigo De Loredo, qui a demandé au président d’enquêter sur lui-même en le menaçant, dans le cas contraire, de le faire au Congrès avait le même ton.

 

Source: Page 12

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/02/17/argentina-milei-y-la-cripto-estafa-juicio-politico-comision-investigadora-o-interpelacion/

URL de cet article :

 

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/02/argentine-milei-et-la-crypto-escroquerie-proces-politique-commission-d-enquete-ou-interpellation.html