Argentine: Milei transforme la Banque Nationale en Société Anonyme

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

Le BNA avait été exclue de la possibilité de privatisation au Congrès. Les employés de banque se sont déclarés « en état d'alerte et de mobilisation » et ont averti : « Un président dénoncé pour escroquerie a l'intention de nous arracher la banque par la force. Ils n'ont pas de plan de gouvernement, ils ont un plan d’affaires. »

Avant de se rendre aux États-Unis, le président Javier Milei a signé le décret qui transforme la Banque Nationale en société anonyme.

Cela a été annoncé par le porte-parole présidentiel, Manuel Adorni, sur les réseaux sociaux, dans un message qu'il a complété par la phrase « Dieu bénisse la République argentine » et son traditionnel « Fin ».

À minuit, la décision a été publiée au Journal officiel. Le décret établit « la transformation de l'entité autarcique Banque Nationale Argentine en Banque de la Nation Argentine Société Anonyme (BNA S.A.) ». Il approuve également « le modèle de statut social » de l’entité.

Selon ce qui a été déterminé, « les actionnaires de BNA SA seront l'État national, qui détiendra 99,9 % du capital social et exercera tous ses droits par l'intermédiaire du ministère de l'Économie et de la Fondation Banque de la Nation Argentine qui détiendra 0,1 % du capital social ».

Depuis l'Association bancaire, ils ont exprimé leur "rejet absolu" et ont souligné : "La Banque Nationale a les meilleurs chiffres en termes de rentabilité du système financier, elle concentre le plus grand nombre de clients, de dépôts, d'octroi de crédits et d'assistance aux entreprises et aux particuliers, c'est la plus grande banque du pays. Il est contradictoire de vouloir vendre ce qui fonctionne, sauf si le seul objectif est une négociation fallacieuse et une nouvelle arnaque ».

Dans un communiqué, les travailleurs de la banque ont rappelé que l'année dernière, plus d'un million de signatures ont été réunies contre sa privatisation après une grande mobilisation au Congrès national et que « enfin le BNA a été exclue de la possibilité de privatisation, partielle ou totale, dans la soi-disant loi de base, et pourtant le président insiste pour la transformer en S.A. pour ensuite la privatiser. »

Ils ont également averti: « Un président dénoncé comme escroc, qui peut se retrouver en prison à cause des enquêtes menées à la fois en République argentine, à la Commission des Valeurs des États-Unis et par le F.B.I. lui-même, a l'intention de nous arracher la banque par la force. Comme nous l'avons toujours dit, ils n'ont pas de plan de gouvernement, ils ont un plan d'affaires. Nous ne leur permettrons pas de détruire le patrimoine national qui appartient à tous les Argentins. »

« Nous nous déclarons en état d'alerte et de mobilisation. Aujourd'hui, il y aura une réunion des corps organiques du Syndicat pour déterminer le plan d'action à suivre », affirment les travailleurs dans le texte qui s’achève par les slogans : « Non à la société anonyme, non à la privatisation, c'est une autre escroquerie! »

Sergio Palazzo explique point par point la mesure controversée de Milei

Le député de l'Union pour la Patrie et secrétaire général de l'Association bancaire a avancé qu'un plan de lutte à long terme est attendu pour éviter la privatisation. En outre, il a mis en garde contre les irrégularités du processus et a appelé l'opposition à s'opposer au décret signé par le président Javier Milei.

« Au petit matin, bien dans le style des ténèbres de ce Gouvernement, un décret a été publié dans lequel le président transforme la Banque nationale en une société anonyme », a averti le secrétaire général de l'Association bancaire et député de l'Union pour la patrie, Sergio Palazzo.

L'annonce a été faite mercredi vers minuit par le porte-parole présidentiel, Manuel Adorni, et, comme l'a expliqué Palazzo, elle peut clairement se traduire par une tentative de privatisation. Une idée qui n'est pas très folle étant donné que la première attaque du Gouvernement contre cette entreprise a été avec le méga DNU de 2023.

En outre, cela se produit dans le cadre du scandale de l'escroquerie avec $Libra qui a éclaboussé le président il y a près d'une semaine et qu'il ne peut pas effacer. « C'est le même qui est dénoncé comme escroc, qui est l’objet d’une enquête du FBI, qui a fait fuir l’or et personne ne sait où il se trouve, et dont - selon les journalistes - l’entourage fait payer les audiences. »

« C'est ce président qui vient d'émettre un décret pour faire avancer la privatisation d'une banque, d'un bien national d'une valeur de 30 000 000 000 de dollars, » a-t-il déclaré succinctement, dans un bref résumé de la gravité de ce qu’on affronte.

Et il a expliqué ce qui se cache derrière cela : « C'est pourquoi nous comprenons qu'il s'agit clairement d'une négociation. Une de plus, dans laquelle nous devrons sûrement compter sur la volonté de nombreux législateurs pour rejeter toute tentative de privatisation partielle ou totale. »

Après quoi il a ajouté : « Cela se produit parce qu'il a les pouvoirs délégués par la loi de base, et ils le disent dans le fondement du décret. nous présentons, nous, un projet pour que cette délégation soit annulée, compte tenu de toute cette escroquerie que représente le crypto-gate dans lequel il est impliqué en tant que participant nécessaire.

Alors que, à propos de la négociation, il a précisé : « C'est la deuxième étape. La semaine dernière, il y a eu une réunion aux États-Unis avec les autorités de la banque pour essayer de placer une obligation négociable ».

Il a expliqué : « C'est un titre que la banque publie et qui dit qu'elle a besoin d'un milliard de dollars. Quelqu'un achète cette émission et elle a des échéances. Si vous ne payez pas, ils exécutent la garantie ».

Dans le cadre de toute cette manœuvre, a déclaré Palazzo, ils vont placer la Banque Nationale comme une société anonyme « pour mettre en garantie les actions de la banque. »

Une claque de noyé

Selon Eduardo Berrozpe, dirigeant bancaire et coordinateur du Forum de l'économie et du travail, ce mouvement est une "claque" du président Javier Milei dans le cadre de son nouveau voyage aux États-Unis pour rechercher des fonds.

« Tout d'abord, Milei, dans son désespoir à cause de l'escroquerie à la crypto-monnaie, devait apporter quelque chose aux États-Unis et a donné cette gifle pour privatiser la Banque Nationale, ignorant que le Congrès avait exclu cette possibilité », a-t-il déclaré.

Et il a précisé : « Il l'a fait parce qu'il doit apporter quelque chose aux États-Unis. Il a donné cette gifle. Et il doit le faire parce qu'il doit l'offrir aux grands fonds d'investissement pour qu'ils gardent leurs dollars dans le pays et que l'escroquerie de la bicyclette financière ne soit pas interrompue et qu'il a besoin de leur soutien pour l'accord avec le FMI ».

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/02/20/argentina-milei-transformo-el-banco-nacion-en-una-s-a-y-los-trabajadores-denuncian-que-es-otra-estafa/

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