Équateur : Noboa dénonce une fraude mais l'union européenne et l'OEA la démentent
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Les missions internationales d'observation des élections ont souligné que la journée s'est déroulée normalement et tranquillement avec une participation supérieure à 80 %.
Le président de l'Équateur, candidat à sa réélection, Daniel Noboa, a dénoncé mardi de soi-disant irrégularités dans le processus de dépouillement des élections générales de dimanche dernier mais les missions d'observation des élections de l'Union européenne (UE) et de l'Organisation des Etats Américains (OEA) ont écarté l'existence d'une fraude et ont donné leur aval aux résultats officiels en indiquant que le processus a été transparent.
Noboa, qui a brisé son silence en accordant une interview à la chaîne Radio Centro après ne pas s'être montré publiquement depuis l'annonce des résultats qui ont dissipé ses espoirs de gagner au premier tour, a affirmé qu'il devrait avoir plus de voix que celles données officiellement par le Conseil National Electoral (CNE).
« Nous continuons à compter, nous continuons à revoir dans certaines provinces, parce qu'il y avait des choses qui ne quadrillant pas, qui ne cadrer même pas avec le décompte rapide de l'OEA, qui nous donnait de meilleurs chiffres, », a dit Noboa, qui devra affronter au second tour la candidate du corréisme Luisa Gonzalez qui lui dispute la première place au premier tour.
La réponse de Gonzalez
Sur 96,6 % des bulletins dépouillés, Noboa avait 44,16 %, des voix et Gonzalez 43,94 %. Quand le décompte était presque achevé, Noboa a affirmé qu'il avait gagné au premier tour alors que Gonzalez affirmait qu'elle avait 2 % de voix de plus que le président.
Le président, né aussi venu affirmer sans donner de preuves bien qu'il affirme en posséder, que, dans certaines zones, les électeurs étaient menacés par des groupes armées pour qu'ils votent pour la corréiste: « Il y a des dizaines et des dizaines de cas dans lesquels ils menaçaient les gens pour qu'ils votent pour la Révolution Citoyenne, nous en avons la preuve. »
Face à ces déclarations, Gonzalez, qui a également exprimé sa méfiance envers le décompte des voix en signalant qu'il y a eu des intermittences et des interruptions du scan des procès-verbaux dans plusieurs provinces, a répondu à Noboa sur les réseaux sociaux en signalant que les électeurs de la Révolution Citoyenne, « ne sont ni des trafiquants de drogue ni des délinquants. « J'exige que tu respectes les Equatoriens et la patrie que tu n'as pas dans l'âme, parce que tu ne sais même pas notre hymne national, » a-t-elle ajouté.
Transparentes, bien organisées
Plus de 13 700 000 Equatoriens étaient appelés aux urnes et la participation a dépassé les 83 %. La mission de l'Union européenne a écarté l'idée d'une fraude.
Dans une comparution publique à Quito, pour la présentation de son rapport préliminaire, le chef de la mission, le député européen espagnol Gabriel Mato, a conclu que les élections ont été « transparentes, bien organisés et pacifiques », même s’il y a des défis en attente comme la publicité sur les réseaux sociaux, l'utilisation des médias publics et l'absence de séparation entre les activités électorales de Noboa et ses activités au Gouvernement.
Ouvre guise doux, nous n'avons pas un seul élément objectif, disant qu'il y ait qu'il y a eu eu une fraude, », à affirmer Mato. « Je regrette profondément que, à la désinformation, se soit ajouté un certain récit de fraude dans ces élections, qui était en principe dirigé par le candidat Révolution citoyenne et qui est aujourd’hui fait par le président lui-même. Aucun élément objectif ne vient étayer cette accusation ou ce récit », a-t-il déclaré.
Le rapport préliminaire de la mission de l'Union européenne rapporte les inquiétudes de plusieurs organisations politiques face au refus de Noboa de renoncer à sa charge pendant toute la période de la campagne électorale (du 5 janvier au 6 février) et de déléguer la présidence, pendant ce temps-là, à sa vice-présidente, Véronica Abad avec qui il est en conflit. Par contre, Noboa a nommé par décret une vice-présidente par intérim à qui il fait confiance, Cynthia Gellibert, à qui il a délégué la direction de l'État seulement pendant les jours pendant lesquels ils se consacre à des activités électorales, une chose qui a été déclarée anticonstitutionnelle par la Cour Constitutionnelle.
Le décompte de l’OEA
La mission d'observation des élections de l'OEA a contredit Noboa en signalant que les données de son décompte rapide coïncidaient avec les résultats officiels partiels présentés par le CNE et étaient compris dans la marge d’erreur de son échantillon. « La mission, jusqu'à présent, n'a ni identifié ni reçu des indices d’irrégularité généralisées qui auraient pu altérer les résultats de cette élection. En même temps, elle invite à présenter toute plainte aux autorités compétentes, » dit un communiqué.
La mission de l’OEA a rappelé que les résultats officiels sont ceux qui sont émis par le CNE et précise que les missions de l'OEA « ne remplacent pas les autorités électorales nationales et n'interfèrent pas dans leurs attributions. »
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