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Mexique : Ce qu’il en coûte de regarder vers le nord

11 Février 2025, 17:20pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Adrián Sotelo Valencia

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Comme on s'y attendait de la part de l'impérialisme nord-américain, par décret, Donald Trump a décidé d'imposer des droits de douane de 25 % aux exportations du Mexique et du Canada et de 10 % à celle de la Chine.

 

Le Gouvernement nord-américain justifie cette agression sur ses réseaux sociaux en évoquant « la loi internationale sur les pouvoirs économique d’urgence » « à cause de la grosse menace des immigrés illégaux et des drogues mortelles qui tuent des citoyens étasuniens, même le fentanyl, »

 

Sous la protection de la « doctrine Monroe » (1823) et du « destin manifeste » (1845), les États-Unis ont payé dominés les nations souveraine tout au long de leur histoire. En tant qu'hégémon impérialiste, ils se sont imposés à d'autres impérialismes plus petits, tels que les  impérialisme européens ou le japonais.

 

Après la seconde guerre mondiale, ils ont supplanté l'hégémonie de la Grande-Bretagne et proclamé leur unilatéralisme dans les relations internationales. Ils ont imposé le dollar comme monnaie mondiale et contrôlé l'économie capitaliste grâce au Fonds Monétaires International et à la Banque Mondiale. Ils ont créé l’OTAN (1949), l'Agence pour le Développement International (USAID, 1961) qui a été un instrument d'intervention des États-Unis et d’organisation de coups d'Etat dans le monde, l'Accord Général sur les Droits de Douane et le Commerce (GATT) en 1947, et, plus tard, l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1995.

 

À travers l’ONU (1945) et l'OEA (1948), ils ont exercé leur influence et empêché la prise de décisions qui auraient profité à des pays ou des Etats qui ne sont pas proches de leurs intérêts géostratégiques. Le monde a été divisé en centres et en périphéries, en métropoles et en satellites, en renforçant la dépendance, le sous-développement, le retard et le colonialisme. Ce nouvel ordre international a dévasté des pays et des régions au profit des métropoles et de leurs entreprises transnationales; il a désengorgé les premiers, provoqué guerres et répressions dans le monde entier, sapé les souverainetés, imposé des coups d’Etat, des régimes sanglants et des interventions d’armées étrangères et de mercenaires.

 

Le cycle des dictatures militaires en Amérique latine, qui a débuté avec le coup d'Etat militaire de 1950 contre le Gouvernement constitutionnel de Jacobo Arbez, Guzman au Guatemala, a duré des décennies, pendant les années 60, 70 et jusqu'au milieu des années 80 du siècle dernier, sous la conduite du Gouvernement nord-américain, de la CIA, de la droite et des militaires contre-révolutionnaires.

 

Pendant cette période, les guérillas, les mouvements populaires et les mouvements de travailleurs ont été vaincus ou démantelés, ce qui a conféré au grand capital national et étrangers, et au groupe soumis de la lupen-bourgeoisie dépendante un pouvoir presque absolu.

 

Le cycle des dictatures a été remplacé par le cycle néolibéral à partir des années 80, renforcé par des événements comme l'invasion militaire du Panama par les États-Unis en 1989, la défaite du Sandinisme aux élections de 1990, au Nicaragua, la chute du mur de Berlin (1989), la désintégration de l’URSS (1991) qui l’a suivie et l'enracinement du néolibéralisme avec ce qu'on appelle le Consensus de Washington (1989).

 

La soi-disant démocratisation de l'Amérique latine à partir du milieu des années 1980 a profité à l'impérialisme américain car, contrairement à ce que pensaient certains intellectuels organiques du système et d'autres, prétendument de gauche, elle n'a servi qu’à renforcer les intérêts du néolibéralisme et des bourgeoisies dépendantes et sous-développées, qui ont agi en alliance constante avec les principales forces des États-Unis pour maintenir le modèle impérialiste de dépendance et les politiques néolibérales au cours des décennies suivantes.

 

Au début des années 2000, suite à une série d'événements, en Amérique latine et dans le monde, des Gouvernements progressistes ont surgi avec la victoire aux élections du commandant Hugo Chavez Frias au Venezuela et les Gouvernements et mouvements qui ont suivi et qui ont coïncidé avec ce nouveau modèle de développement et de régime politique. Mais à partir du renforcement de la droite et de l'extrême droite est apparue une époque de reculs et d'avancées du progressisme et une sorte d'alternance des cycles politiques en Amérique latine entre conservatisme dur et progressisme réversible, une chose dont le régime nord-américain a bien profité pour imposer à nouveau sa domination et perpétrer, cette fois, des coups d'Etat qualifiés de doux, de parlementaires ou de judiciaires.

 

En particulier, à Cuba, au Venezuela et au Nicaragua, l’impérialisme s’est efforcé d’imposer des sanctions et des blocus économiques et militaires pour saper leurs gouvernements sous leur domination par les mécanismes que la droite néolibérale pousse intérieurement, et ils servent leurs intérêts mondiaux.

 

C'est par ce contexte qu'on explique la politique actuelle régressive et pro-impérialiste contre le Mexique, qui a décrété, en marge du Congrès mexicain, d’imposer des droits de douane de 25 % pour faire pression sur le Gouvernement fédéral et qu'il résolve  un problème que les Nord-Américains eux-mêmes n'ont pas résolu: le problème de l'émigration croissante, du trafic d'armes et du passage des drogues.

 

Vers les États-Unis

 

A cause des fortes pressions exercées par Washington sur le Gouvernement mexicain pour qu’il accepte d’envoyer 10 000 soldats mexicains à la frontière avec les Etats-Unis, les Gouvernements des deux pas sont arrivés à un accord grâce auquel les droits de douane décrétés par Trump ont été suspendus pour un mois.  L’accord stipule que le Mexique renforcera la frontière nord avec 10 000 membres de la Garde Nationale pour éviter le trafic de drogue et en particulier celui du fentanyl, vers les Etats-Unis.

 

Quelques jours plus tard, en appliquant sa célèbre politique d’ingérence dans la politique du Mexique, Trump déclarait aux médias que les soldats mexicains resteraient là en permanence bien que le Gouvernement mexicain ne se soit pas prononcé à ce sujet mais considérait que cette mesure serait seulement temporaire. D’une certaine façon, la politique n ord-américaine fait à nouveau de nous le « troisième pays sûr » pour nous obliger à recevoir toutes sortes de migrants qui se dirigeaient vers les Etats-Unis en attendant les démarches douanières et administratives nécessaires pour entrer dans le pays du nord.

 

Même si la politique officielle du Gouvernement fédéral mexicain a été complètement tiède extractive face aux agressions impérialistes, nous supposons que l’acceptation d’une trêve par Trump et l’ajournement de ses droits de douane pour 30 jour est due à « l’effet boomerang » (identique à celui qui s’est produit en imposant des sanctions à la Russie) qu’ils auraient, tôt ou tard, sur l’économie nord-américaine elle-même et sur ses citoyens.

 

Mais il ne faut pas chanter victoire comme l’ont fait, évidemment, la présidente en personne et les membres de son cabinet et du parti au pouvoir (MORENA) pour avoir obtenu cet ajournement des droits de douane. Seules les forces du peuple, des travailleurs et des citoyens, des étudiants et du grand prolétariat mexicain  exploité et opprimé par le capital pourront mettre un frein à la politique agressive de l’impérialisme nord-américain et obliger le Gouvernement moreniste à de service à regarder, dans ses futures politiques d’intégration, vers l’Amérique latine et les Caraïbes et vers es pays qui sont en train de s’intégrer dans les nouveaux bloc multipolaires et polycentrés du Sud Mondial comme l’ALBA et les BRICS.

 

Source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/02/10/mexico-el-costo-de-mirar-hacia-el-norte/

URL de cet article:

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/02/mexique-ce-qu-il-en-coute-de-regarder-vers-le-nord.html