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Mexique : L'empereur n'est pas content

25 Février 2025, 16:13pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par  Eduardo Ibarra Aguirre

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Le premier empereur néo-fasciste - au sens strict du terme - à occuper le poste de président des États-Unis, pionnier également dans le passage du statut de criminel condamné à la Maison Blanche, a déclaré à ses camarades - dans l’acception de l'Italie de Benito Mussolini - lors de la Conférence politique d'action conservatrice : « Je ne suis pas content du Mexique ni du Canada », après avoir rappelé qu'il y a quelques semaines, il avait imposé des droits de douane - le mot, jure-t-il, qu'il préfère - de 10 % sur toutes les marchandises en provenance de Chine parce qu'ils « envoient du fentanyl dans notre pays via le Mexique ». 80 % de ce fentanyl est introduit par des citoyens des États-Unis.

 

Il a tenu ces propos  la veille de la première réunion entre le ministre mexicain de l'économie et le directeur du département du commerce des États-Unis pour discuter de la politique tarifaire du magnat de l'immobilier à l'encontre du Mexique, qui inclut tous les pays qui se dressent sur son chemin, mais la plupart d'entre eux, notamment le Brésil, le Canada, la Chine et l'Union européenne (27 nations), lui rendront la pareille de manière ponctuelle. Il a adressé à la Russie un timide avertissement auquel elle n'a même pas répondu, pressé comme il est de s'emparer des « terres rares » et des minerais de l'Ukraine.

 

Pas un mot n'a été prononcé, ni dans le bureau ovale, ni à l'extérieur, sur les questions posées par la présidente Claudia Sheinbaum le 7 février : « Ils ont beaucoup à faire aux États-Unis. Comment le fentanyl entre-t-il aux États-Unis ? Que se passe-t-il après la frontière (mexicaine) ? Qui s'occupe de la distribution de la drogue ? Qui vend la drogue qui a provoqué tant de tragédies dans les villes des États-Unis? Où va l'argent de la vente de cette drogue aux États-Unis ? Comment se fait-il qu'il y ait au Mexique des armes à l'usage exclusif de l'armée les États-Unis? Qui les a vendues ? Comment sont-elles entrées dans notre pays ? » Pas un mot en réponse à la “femme incroyable”.

 

C'est là que se trouve le nœud gordien du récit de l'empire à la bannière étoilée en déclin mondial, qui consiste à rendre responsables d'autres États et Gouvernements de ses insuffisances et de ses crises en tout genre. Et l'éventail des responsables présumés change en fonction du groupe qui les dirige et des querelles politiques, idéologiques et expansionnistes à l'ordre du jour.

 

Mais l'extraordinaire propagandiste et démagogue qu'est le magnat qui fait les plus grosses affaires privées de sa vie avec sa famille et ses associés depuis la présidence des États-Unis, démantèle en même temps le peu ou le plus qui reste de démocratie dans les institutions yankees, attise les haines de classes, xénophobes et suprémacistes pour emballer son projet très excluant de nation.

 

Et face aux maigres résultats de son premier mois du gouvernement ouvertement ploutocratique, en particulier l'expulsion de 37 660 sans-papiers contre les 57 000 expulsions et retours par mois en moyenne de la dernière année de Joseph Biden, la reprise de l'inflation, la baisse du soutien des citoyens, ce qui en termes de gestion économique représente une perte de 10 %, le narcissique numéro un de la Terre a choisi de s'évader dans le futur et de jurer devant ses camarades du CPAC que le parti républicain dont il est le chef « formera une nouvelle et durable majorité politique qui stimulera la politique des États-Unis pendant les générations à venir ».

 

Que tous les dieux qui ont été et seront nous prennent par les cornes ! Et surtout, que les sujets sociaux étasuniens aient la capacité, la clairvoyance et la volonté collective de l'empêcher. Et en attendant, que la menace de Trump sur les « groupes terroristes de trafic de drogue », dont six cartels mexicains, « bandes de meurtriers assoiffés de sang », que son Gouvernement aurait désormais « tout le pouvoir d’éradiquer », soit en phase avec l'annonce de Marco Rubio : dans le cas du Mexique, « la préférence est toujours de travailler ensemble avec nos partenaires » et de leur fournir « beaucoup d'informations sur qui ils sont et où ils se trouvent ». Amen.

 

Source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/02/24/mexico-el-emperador-no-esta-contento/

URL de cet article:

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/02/mexique-l-empereur-n-est-pas-content.html