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Pensée critique: La page est-elle tournée entre le Venezuela et les États-Unis ?
Par Marcos Salgado
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Le président Nicolás Maduro a reçu l'envoyé spécial de Donald Trump, Richard Grenell, au palais de Miraflores. C'était la première visite d'un haut fonctionnaire du nouveau Gouvernement des États-Unis en Amérique latine.
Pour la première fois depuis très longtemps, le drapeau des États-Unis est apparu lors d'une activité protocolaire au palais de Miraflores. Et ce n'était pas à cause d'un changement de régime, pas du tout. C'est le président Nicolás Maduro qui a reçu l'envoyé spécial de Donald Trump, Richard Grenell, dans le bureau numéro 1 du siège du Gouvernement.
C'était la première visite d'un haut fonctionnaire du nouveau Gouvernement des États-Unis en Amérique latine. La nouvelle a commencé à circuler dans les salles de rédaction, propulsée par les États-Unis, alors que Grenell volait déjà vers l'aéroport de Maiquetía, et a surpris les siens et les autres.
Vers midi, avec l'envoyé ayant atterri et ayant été reçu reçu discrètement par le chancelier Yvan Gil et le président de l'Assemblée nationale, pièce maîtresse des dialogues de haut niveau, Jorge Rodríguez, la nouvelle et la décision du président Maduro d'accepter une réunion à ordre du jour ouvert ont été confirmées par des sources du Gouvernement bolivarien.
« Ordre du jour zéro », répétaient les porte-parole. Ensuite, Maduro lui-même expliquera qu'il faut repartir de zéro, car la Maison Blanche n'a pas respecté ses engagements lors de négociations précédentes. « J'ai vu passer devant moi trois présidents des États-Unis », a rappelé Maduro lors de son discours à l'ouverture de l'année judiciaire, pour remettre les choses à leur place.
Il a également déclaré que la visite de Grenell a permis de parvenir à « un premier accord ». Alors que Maduro commentait la réunion, l'envoyé de Trump a publié sur les réseaux sociaux une photo de l'avion de retour, avec six citoyens américains libérés, certains d'entre eux encore dans la tenue bleu clair des prisonniers au Venezuela. « Nous avons décollé et sommes rentrés chez nous avec ces six Etasuniens, », a écrit Grenell sur X. Wilbert Castañeda, un militaire mexicano-étasunien arrêté l'année dernière, n'apparaît pas parmi les personnes libérées.
Ainsi, chaque partie a pris la photo qu'elle voulait. La rencontre est très utile à Nicolás Maduro car elle montre qu'au-delà du récit des médias occidentaux et de certains présidents et porte-parole, c'est lui qui exerce le Gouvernement et la prétendue présidence d'Edmundo González n'est rien de plus qu'un mirage qui s'estompe, maintenant encore plus. Une mention particulière pour les porte-parole de l'opposition, la plupart silencieux, comme María Corina Machado et ceux qui ne le sont pas comme Juan Guaidó, qui publiait des tweets et les supprimait immédiatement à mesure que les événements les dépassaient et leur confirmaient amèrement qu'ils ne sont rien du tout.
Et le Gouvernement Trump fait preuve de vitalité et de résultats avec la libération des six prisonniers. Il jette également un pont vers la politique agressive des déportations massives, principal drapeau de la nouvelle période de Trump. Le nouveau Gouvernement a annulé une décision du Gouvernement Biden qui protégeait environ 600 000 migrants vénézuéliens, dont une bonne partie risquerait d'être expulsée des États-Unis dans les deux prochains mois, selon l'agence AP.
La Maison Blanche a assuré que les expulsions étaient la principale question à traiter lors de la réunion Maduro-Grenell. Du côté vénézuélien, le chancelier a confirmé dans un communiqué que la « migration » faisait partie des « questions d’intérêt » avec « l'impact négatif des sanctions économiques » et la « nécessité de donner un tournant aux relations ». Sur la question pétrolière (les États-Unis extraient 280 000 barils par jour au Venezuela), rien n'a été dit.
« Nous disons au président Donald Trump, nous avons fait un premier pas, j'espère qu'il pourra être soutenu. Nous voulons le soutenir. Que ce soit le nouveau départ d'une relation historique », a déclaré Maduro dans la nuit d'un vendredi plein de surprises.
Source en espagnol :
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