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Venezuela : Guantanamo, Trump et la criminalisation de la migration vénézuélienne

22 Février 2025, 16:21pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

« Ils nous ont sorti de l'enfer, », ont dit les rapatriés en posant le pied sur le sol vénézuélien après avoir été retenus sur la base navale étasunienne de Guantanamo, en territoire cubain, considérée comme l'un des principaux centre de torture du monde.

 

Le passage récent de migrants vénézuéliens par Guantanamo fait partie d'une action de guerre cognitive organisée par Donald Trump et amplifiée par la presse occidentale.

 

Le président des États-Unis, Donald Trump, a présenté la déportation massive de migrants vénézuéliens comme une partie d'une purge des membres de bandes et d’autres criminels étrangers bien que les migrants retenus à Guantanamo et finalement rapatriés n’aient aucun antécédent judiciaire, ou aient été considérés « à faible risque », par le bureau de l'immigration et du contrôle des douanes (ICE).

 

Les migrants vénézuélien ont été déportés massivement sur la base navale des États-Unis, au moment même où l'organisation criminelle d'origine vénézuélienne intitulée « train d'Aragua » était déclaré organisation terroriste bien qu’elle ait été totalement démantelée par les forces de sécurité vénézuéliennes.

 

Ces deux faits simultanés ont accentué ce que le Venezuela dénonce comme une politique migratoire qui criminalise la pauvreté et la mobilité des personnes.

 

À propos de ses actions, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a déclaré que ce récit de criminalisation  a été mis en place par le Gouvernement Biden à cause de l'extrême droite vénézuélienne : « ils ont dit, nous allons les amener là, et ensuite, ils ont dit qu’ils faisaient partie du train d'Aragua et de mille façons,  que c'étaient des délinquants. » Non, ce ne sont pas des délinquants, ce sont nos enfants, ce sont nos compatriotes, ce sont des gens bien et la Révolution les ramène, c'est le regroupement familial ».

 

Le récit anti-migrants

 

Le discours de criminalisation de Trump s'assoit sur un schéma d'opinion diffusé et amplifié par les médias hégémonique selon l'analyste géopolitique Luis Delgado Arria à l’antenne de Telesur.

 

Dans son intervention, Delgado Arria signale que la manipulation de l'information répond à une stratégie de « guerre cognitive », un mécanisme de désinformation destiné à imposer une perception négative du Venezuela et de son Gouvernement.

 

« Alors que dans le Sud, nous célébrons le retour à la maison de personnes qui étaient retenues sans avoir commis de délit, dans le Nord, on insiste pour criminaliser la migration et en déformer la réalité, », explique l’analyste.

 

Le traitement de ce problème dans les médias occidentaux a renforcé un récit dans lequel les migrants sont considérés comme problématiques et dangereux, sans mentionner la crise économique et les sanctions internationales qui ont forcé beaucoup de Vénézuéliens à quitter leur pays à la recherche de meilleures opportunités.

 

« On cherche à faire croire que le Venezuela est un Etat en faillite, et que ceux qui s'en vont le fond par désespoir, alors que la réalité est beaucoup plus complexe, » indique Delgado Arria.

 

La stratégie de la guerre cognitive

 

Selon l'expert, la guerre cognitive ne se limite pas à la couverture médiatique, mais influent aussi sur la perception interne des citoyens vénézuélien : « C'est une grande opération psychologique qui cherche à convaincre la population que son pays n'a pas d'avenir, en encourageant la migration et la démoralisation collective. »

 

Pour contrecarrer cette sorte de manipulations, Delgado Arria souligne l'importance de renforcer une communication alternative qui reflète plus fidèlement les faits et le contexte des informations : « Nous avons besoin d'un journalisme qui informe de façon responsable et qui ne reproduise pas de récit qui profit aux intérêts géopolitiques des puissances. »

 

Pour sa part, le Gouvernement vénézuélien a dénoncé le fait que les médias occidentaux ont utilisé la situation des migrants pour justifier des politiques restrictives en matière de migration : « On a poussé un récit qui occulte les causes réelles qui forcent nos compatriotes à émigrer: les sanctions économiques imposées par les États-Unis et l'Union européenne, » écrit la chancellerie dans un communiqué.

 

Depuis 2018, le Gouvernement du Venezuela, à travers le plan Retour dans la Patrie, a permis le retour de plus de 918 000 Vénézuéliens qui avaient quitté le pays à la recherche de meilleures conditions de vie, face à l'impact des mesures coercitives unilatérales. Selon le Gouvernement, ce programme cherche à contrecarrer la désinformation sur la situation au Venezuela et à offrir des possibilités de retour à ceux qui ont été touchés par des campagnes médiatiques opposées.

 

« Puissent les pays du monde comprendre que le Venezuela a toujours été prêt à recevoir ses citoyens sans tenir compte des difficultés. La migration vénézuéliennes a été politisée et manipulée mais notre priorité continue à être le bien-être de notre peuple, » a déclaré le ministre Cabello  en recevant les rapatriés à l'aéroport international Simon Bolivar de Maiquetía.

 

Source en espagnol :

https://www.telesurtv.net/guantanamo-trump-y-la-narrativa-para-criminalizar-la-migracion-venezolana/

URL de cet article :

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/02/venezuela-guantanamo-trump-et-la-criminalisation-de-la-migration-venezuelienne.html