Venezuela : Maduro reçoit l'envoyé de Donald Trump

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a reçu au palais de Miraflores Richard Grenell, envoyé spécial du Gouvernement de Donald Trump qui avait sollicité une « audience officielle. »

Un peu tôt, le ministre vénézuélien de l'information et de la communication, Freddy Ñáñez, avait confirmé que c'était Grenell qui avait demandé cette rencontre, et que Maduro avait proposé un « ordre du jour zéro. »

Cela signifie que Caracas et Washington pourraient laisser de côté leurs différends et commencer à écrire une nouvelle page de leur relation bilatérale, basée sur le respect, l'égalité et sans conditions préalables, a précisé le bureau de presse de Maduro.

Pendant ce temps, la secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, disait aux médias que Grenell avait été envoyé dans la capitale vénézuélienne pour coordonner le rapatriement de migrants et pour obtenir la libération de citoyens étasuniens emprisonnés dans le pays.

Dans un commun postérieur diffusé par le chancelier vénézuélien Yvan Gil, on confirmait ce qui avait déjà été dit à propos de cette visite, et on notait que les parties étaient d'accord sur « la nécessité de réaliser un tournant dans les relations », très dégradées ces dernières années.

Ordre du jour zéro

Ensuite, lors d'une cérémonie réalisée pour le début de l'année judiciaire 2025, le président Maduro a évoqué la visite de Richard Grenel. En parlant de lui comme d’un ambassadeur, le président a expliqué que cette réunion s'était déroulée dans une ambiance de respect et de hauteur : «Nous, nous pratiquons la diplomatie de paix. À celui qui frappe à la porte, nous ouvrirons toujours, », a affirmé le président.

Le chef de l'État a présenté la proposition d'un « ordre du jour zéro », qu'il a défini comme « un nouveau début dans des relations historiques qui rétablissent ce qui est nécessaire, toujours dans des termes d'égalité. » De plus, il a rappelé le respect et l'admiration que le peuple vénézuélien a pour le peuple des États-Unis et confirmé son désir d'avoir des relations basées sur le respect et le progrès conjoint.

« Nous ne sommes pas anti-Etasuniens, nous sommes anti-impérialistes. Nous croyons à un monde dans lequel les petits valent autant que les grands, » a souligné le dirigeant bolivarien et il a confirmé que le Venezuela est ouvert au dialogue, mais toujours en défendant à souveraineté nationale et la vérité.

Le président a qualifié la réunion de positive et a souligné que certains accords initiaux ont été conclus, ce qui pourrait ouvrir la voie à de futurs accords bénéfiques, tant pour le Venezuela que pour la région. « J'espère que nous y parviendrons par la voie des paroles vraies et de la diplomatie bolivarienne de paix », a-t-il déclaré.

Message à Trump

Maduro a aussi envoyé un message au président Donald Trump : « Nous avons fait un premier pas. Puisse-t-il être soutenu. » Il a aussi affirmé qu'il ne pratique pas la diplomatie des microphones, », sauf quand on nous attaque. » Et il a ajouté : « Dans la diplomatie, si l'un veut que ça fonctionne, il doit toujours dire la vérité, avoir une parole, respecter les accords et parler peu. »

Et il a annoncé que le président de l'Assemblée nationale, le député Jorge Rodriguez, qui est le chef de la délégation vénézuélienne à la table de dialogue avec les États-Unis, donnera des informations dans les prochains jours sur les pas  qui ont été faits pendant cette rencontre, toujours dans la transparence et le respect.

Défense de la souveraineté et de l'histoire glorieuse du Venezuela

Dans un geste symbolique, le président Maduro a partagé avec Grenell des détails sur l'histoire de l'indépendance du Venezuela en lui montrant le sable que Simon Bolivar a utilisé à la Bataille de Carabobo et l'épée originale que le Libérateur a reçue au Pérou : « Nous parlons de notre histoire et de notre héritage. Il est essentiel de la partager pour comprendre notre lutte pour la liberté et la souveraineté, », a-t-il affirmé.

Il a à nouveau affirmé que son pays de pression étrangère et agit avec la clarté que lui donne son engagement envers le peuple vénézuélien et sa foi dans l'histoire de la Patrie : « Je suis entre les mains de Dieu et je suis clair comme de l'eau de roche. Je crois en l'histoire de notre Patrie et en notre peuple », a déclaré le dirigeant révolutionnaire.

Lutte contre les mercenaires

Maduro a aussi raconté à Richard Grenell l'histoire du combat et de la victoire du Venezuela contre les groupes mercenaires qui cherchaient à saper la stabilité et la paix du pays : « Il y a beaucoup de choses à expliquer, et je les explique en public en privé à ceux qui souhaite l'entendre, y compris aux visiteurs qui aujourd'hui sont venus au Venezuela. Je partage avec eux l'histoire de notre combat et de notre victoire contre le train d'Aragua en apportant la vérité à la Colombie et aux États-Unis. La vérité prévaut toujours. »

Dans son discours, le président a évoqué la façon dont le mercenaire étasunien Jordan Goudreau, déclare dans une interview que le plan destiné à envahir le Venezuela, qui est connu sous le nom d'opération Gédéon, a été conçu, soutenu, et financé par Álvaro Uribe Velez et Ivan Duque. « Celui qui y est impliqué le dit, et il dit que pour le Venezuela, il y avait Léopoldo Lopez et Juan  Guaido. »

Et le président a évoqué le fait qu'à ce moment-là, l'objectif était d'attaquer le pouvoir par la violence. Il a déclaré que justice soit faite « au Venezuela, en Colombie, et puisse-t-elle être faite aux États-Unis et qu'on juge les gens qui ont eu des plans criminels contre un pays pacifique comme le Venezuela. »

6 Etasuniens libérés

Après sa réunion avec le président Maduro, Richard Grenelle a publié sur son compte X un message disant : « Nous nous mettons en marche et nous rentrons à la maison avec ces 6 citoyens étasuniens. Ils ont parlé avec Donald Trump et ne cessaient pas de le remercier. »

Le contexte

Caracas avait rompu les relations avec Washington en 2019, après que le précédent Gouvernement de Trump ait exprimé son soutien à l'ancien député Juan Guaido qui s'était autoproclamé « président en charge » du Venezuela cette année-là. Après cet adoubement de l'opposant par Washington, les tensions entre les deux pays avaient augmenté et les États-Unis avaient imposé plus de sanctions pour exercer une « pression maximale » pour obtenir un changement politique au Venezuela.

Les deux pays avaient eu certains rapprochements pendant les années suivantes et des accords politiques et concernant le rapatriement de migrants vénézuéliens sur le territoire des États-Unis avaient été obtenus. Mais la relation n'était pas stable et est passée par des hauts et des bas entre plaintes des deux parties pour non-respect des accords établis.

Source en espagnol :

https://albaciudad.org/2025/02/maduro-recibio-richard-grenell-enviado-donald-trump/

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