Amérique latine : Des camps de concentration pour migrants au Salvador
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Les familles d'un groupe de Vénézuéliens déportés par le Gouvernement des États-Unis au Salvador ont exigé du président Nayib Bukele qu'il enquête sur chacun des cas, car beaucoup de personnes déportées n'appartiennent à aucune banque criminelle.
Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, un membre de la famille d’une personne déportée au Salvador explique que le groupe de Vénézuéliens s'est remis volontairement aux autorités des États-Unis pour rentrer au Venezuela parce qu'ils étaient dans le besoin et n'avaient pas les moyens de continuer à vivre aux États-Unis.
Les membres des familles de personnes déportées au Salvador affirment que la représentante de l'extrême droite vénézuélienne Maria Corina Machado a connaissance de ces faits, et ils ont exigé qu'elle intercède pour que leurs leurs parents soient libérés.
Le Gouvernement vénézuélien a condamné dimanche l'application de la loi des États-Unis de 1798 sur l'ennemi étranger en la qualifiant « d'anachronique » et en l'accusant de « violer les droits de l'homme », après avoir appris le transfert de 238 Vénézuéliens à la prison de très haute sécurité du CECOT au Salvador.
Le ministre de l'Intérieur du Venezuela, Diosdado Cabello, a élargi les accusations en indiquant que Maria Corina Machado, Juan Guaido, Leopoldo Lopez et d'autres opposants d’extrême-droite comme Julio Borges, Antonio Ledezma, Carlos Vecchio et David Smolansky gèrent « un réseau de trafic de personnes » sur la frontière entre le Mexique et les États-Unis.
« Ils ont utilisé la migration comme négoce, en profitant du blocus économique qui a poussé beaucoup de Vénézuéliens à émigrer, a déclaré le ministre Cabello.
Déportations illégales
La déportation de plus de 230 Vénézuéliens s'est produite malgré l’ordre d'un tribunal fédéral des États-Unis, qui a suspendu les déportations sous ce cadre légal remis en question par des organisations humanitaires en tant qu’ « abus de pouvoir. »
Le 15 mars, le président Donald Trump a invoqué la loi sur l'ennemi étranger pour accélérer l'expulsion de migrants accusés de faire partir du Train d'Aragua et en affirmant que les États-Unis affrontaient une « invasion de criminels » de cette bande qu’il a liée à l'exode massif de Vénézuéliens.
Mais, quelques heures plus tard, le juge fédéral James Boasberg a émis un ordre de restriction temporaire pour 14 jours, bloquant ainsi toute déportation basée sur cette loi.
Dans sa sentence, Boasberg utilise l'argument que la loi conçue en 1798 pour répondre à des menaces guerrières ne s'applique pas à ce cas : « Les termes invasion et incursion prédatrice évoquent des actes hostiles d'une nation comparables à une guerre, pas des flux migratoires. »
La décision judiciaire a mis à nu la contradiction dans le discours de Trump qui avait décrit le Train d’Aragua comme une « organisation transnationale existant dans 9 pays bien que Caracas prétende l'avoir éradiquée.
Pour le gouvernement vénézuélien, cet épisode est l'instrumentalisation d'un «faux récit », destiné à justifier des mesures répressives contre les migrants vénézuéliens.
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/venezolanos-exigen-la-liberacion-de-deportados-por-ee-uu-a-el-salvador/
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