Cuba : Impact des programmes subversifs de l'USAID et de la NED et leurs liens avec les services de renseignement nord-américains (I et II)
Par Pedro Etcheverry Vázquez
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Pandent plus de 60 ans, le Gouvernement des États-Unis et ses services de renseignements ont exécuté une énorme opération subversive en Amérique latine destinée à démanteler l'unité et l'intégration latino américaine pour isoler, discréditer et détruire les processus révolutionnaires.
Depuis le triomphe de la Révolution Cubaine, le 1er janvier 1959, le Pentagone et l'Agence Centrale de Renseignement ont investi des millions dans le financement d'organisations contre-révolutionnaires, de groupes terroristes sauvages, de groupuscules, de centaines de stations de radio, comme Radio Swan, une Radio Martí qui, très peu écoutées, leur donnaient du crédit et une Télé Martí que personne ne pouvait voir à cause de l'intervention opportune de nouvelles techniques: tout cet échafaudage subversifs dans une veine tentative pour renverser le Gouvernement révolutionnaire.
Aujourd'hui, le peuple cubain se souvient encore de la brutal escalade yankee qui s'est déroulée dans les années 1989 à 1991, pour détruire la révolution cubaine après la chute du camp socialiste européen et la désintégration de l'Union Soviétique.
À l'époque où les organes de sécurité cubains neutralisaient l’explosion, dans des hôtels et des centres touristiques de La Havane, de bombes placées par des mercenaires d'Amérique centrale dirigés par des terroristes comme Luis Posada Carriles et Francisco Chávez Abarca, et faisaient échouer de nouveaux plans d'assassinat de notre commandant en chef Fidel Castro Ruz lors de ses visites dans d'autres pays, un nouveau programme de déstabilisation contre Cuba, qui a été révélé en 1996 avec la signature par le président William J Clinton de la loi Helms-Burton, s'est déchaîné.
En réalité, cette situation a duré plus longtemps puisqu’elle avait débuté en 1985 et a duré jusqu'en 2013 quand les stations de Radio et TV Marti ont reçu un budget de plus de 500 000 000 de dollars dont une partie était fournie par les contribuables nord-américains. Jusqu'à présent, personne ne sait comment cette énorme somme d'argent a été partagée entre les deux stations, et quelle partie est réellement arrivée à leurs collaborateurs sur le territoire cubain.
Les activités subversives développées sous les auspices de ce qu'on appelle l'Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) et du Fonds National pour la Démocratie (NED) ont joué un rôle important dans la réception et la distribution des ressources financières.
Entre 2014 et 2017, le Gouvernement nord-américain a assigné des millions à des centaines d'organisations non gouvernementales (O.N.G.), à travers l'USAID et la NED, pour qu'elles développent quelques 1500 programmes contre Cuba, le Nicaragua et le Venezuela, la plupart interventionnistes, estimés à plus de 596 000 000 de dollars.
Seulement pendant l'année fiscale 2018–2019, l'USAID a investi plus 679 000 000 de dollars en Amérique latine pour exécuter des programmes liés aux problèmes du « Gouvernement et de la société civile », ce qui est une expression du haut niveau de priorité attribué à ces programmes subversifs et interventionnistes.
Ces chiffres, en eux-mêmes, permettent de percevoir plus clairement l'ampleur de cette conspiration continentale qui met Cuba au premier plan des priorités du travail secret et de l'activité subversive que les services de renseignement nord-américains mènent à bien a bien sur le continent.
Tout au long de ces années, ce qu'on appelle le « programme Cuba » de l'USAID en collaboration étroite avec la NED a été le bailleur de fonds principal de la subversion anti-cubaine dans la stratégie séditieuse contre notre peuple.
Jusqu'à octobre 2019, ce programme a approuvé quelques 900 projets et activités de nature largement subversive et contre-révolutionnaire et leur a assigné plus de 300 000 000 de dollars, non sans susciter de scandales à cause des manifestations continuelles de corruption et de détournement d'argent qui se sont produites au sein des organisations non gouvernementales nord-américaines qui ont profité de ces fonds.
Seulement entre 2015 et 2019, le montant de ces projets a atteint 400 000 000 de dollars, suite à l'énorme offensive subversive des Gouvernements de Barack Hussein Obama et de Donald J. Trump, ce qui représentait presque 40 % du chiffre total. Pendant ces cinq années, les assignation financières ont atteint le montant exagéré de 67 000 000 de dollars.
Le « programme Cuba » de l'USAID a été une menace permanente pour le peuple cubain. Certains idéologies nord-américains comme Thomas Carothers —membre de la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale— l'un des spécialistes les plus renommés du thème de la « promotion de la démocratie », qui, à ce moment-là, constituait l'objectif stratégique central des programmes de l'USAID à l'échelle mondiale, a déclaré que l'impact politique des programmes dirigés contre Cuba devait se mesurer à long terme car ils étaient conçus pour semer dans la société cubaine les fondements d'une transition, et que par conséquent, ils ne pouvaient pas être mesurés pendant leur « phase de mise en place. » Carothers ajoute que beaucoup des résultats importants de ces programmes sont « psychologiques, moraux, subjectifs et indirects », c'est pourquoi leurs effets seront retardés dans le temps.
Cette « phase de mise en place » dont parle l'enseignant nord-américain comprend le travail systématique de l'Agence Centrale de Renseignement qui identifie et recrute des candidats sur le terrain lors de chacune des différentes étapes de la « mise en place du programme », et crée les conditions pour semer des agents secrets déguisées en action humanitaire qui ne constituent apparemment aucune agression contre le pays, mais rendent peu visible l'action de ses exécutants.
Une partie des organisations non gouvernementales impliquées ont eu des liens permanents avec ces programmes pendant plusieurs années, ce qui montre la « capacité » de leurs émissaires à pénétrer l'environnement cubain sans être découverts. Certaines de ces organisations sont devenues de véritables antres de la subversion comme le « Centre pour une Cuba libre », qui a une longue histoire contre-révolutionnaire et des liens étroit avec la CIA dont elle reçoit de plus en plus de millions d’année en année.
Évidemment, ces projets subversifs ne vont pas ouvertement vers Cuba. L'USAID et la NED utilisent des voies alternatives très bien masquées pour essayer d'éviter la bonne réponse des autorités cubaines et des organes de sécurité qui ont toujours eu le soutien du peuple.
Certaines organisations non gouvernementales cachent leurs liens en utilisant des visas touristique pour pénétrer sur le territoire cubain, en s’appuyant sur la couverture d'organismes internationaux, de licences humanitaires, en intégrant des initiatives solidaires envers Cuba, ou en infiltrant leurs agents dans des projets économiques et culturels depuis l'étranger grâce aux liens qu'ils ont avec des institutions cubaines de différentes sortes.
Les liens avec les services de renseignement nord-américains (II)
Les programmes subversifs de l'USAID de la NED contre Cuba on agi fortement pendant la période 2018–2019. Selon les données recueillies par le docteur Manuel Hevia Frasquieri, à cette époque directeur du Centre d'Enquête Historique de la Sécurité de l'État, le département d'État nord-américain a mis en place à travers l'USAID quelques 70 programme et activités d'administration et de supervision de ses « unité d'opération » qui ont nécessité 14 000 000 de dollars de financement pour 70 organisations non gouvernementales.
Pendant cette période, plus de 2 500 000 $ ont été remis à la « fondation famille Bacardi », à l'entreprise de télécommunication “Canyon Comunications” et au « Centre pour une Cuba libre », pour augmenter la conscience locale et internationale sur le problème des soi-disant violations des droits de l'homme à Cuba et impliquer le plus grand nombre de citoyens dans une revendication de meilleurs droits de l'homme et plus de liberté civile. La plupart de ces programmes ont été mises en place par la NED qui agit aussi comme une organisation privée sans but lucratif, ce qui couvre la participation des services de renseignement nord-américains dans l’exécution de ces projets et leur dangerosité.
Contenu était en relation avec la problématique politique et idéologique du peuple cubain, en particulier, des secteurs de la jeunesse, des femmes, des noirs et des membres du groupe, LGTBIQ+ et, avec le renforcement de leur autorité dans toutes les sphères, y compris les communautés de base et des quartiers les plus humbles.
Tous ces programmes, sans exception, étaient destinés à faire un travail d'influence politique contre l'idéologie révolutionnaire, à provoquer des conflits, à déformer des idées, à créer des valeurs négatives, à encourager des troubles et une activité contre-révolutionnaire interne, ce qui était complété par l'énorme barrage de propagande contre Cuba aussi bien sur Internet qu'à travers le complexe échafaudage des réseaux sociaux.
En 2019, le thème des médias est celui qui a eu le plus de poids avec une assignation de plus de 3 000 000 de dollars, ce qui met en évidence l'importance pour les services de renseignement nord-américains, de maintenir un blocus rigoureux autour de la Révolution Cubaine.
Dans ces programmes, on avait structuré ce qu'on appelle des « observatoires de conflits », publié des textes à profil subversif, organisé des évènements « sans censure », donné plus de pouvoir à ce qu'on appelle, les « journalistes indépendants », créé des liens avec un « réseau régional international de liberté d'expression », tout cela pour diffuser un schéma d'opinion centré sur la soi-disant violation des droits de l'homme sur toute l’île.
Ils avaient prévu de réaliser un système de documentation sur les violations de « la liberté d'expression à Cuba, au Guatemala et au Honduras. » Ils avaient formé les « journalistes indépendants » dont on a déjà parlé sur des mécanismes de protection et de documentation légale, « face aux agressions et aux menaces. » et enfin, ils se proposaient de réunir « des organisations locales associées » pour créer un réseau de journalistes qui chercheraient à échanger des expériences et augmenteraient leur « auto-protection. »
L’un de ces programmes prévoyait de documenter des soi-disant « violations »pour les inclure dans une « Carte d’agressions contre la presse ». D’autres ont encouragé les « journalistes indépendants » et les membres des communautés religieuses à renforcer leurs capacités de dénoncer les violations présumées de la « liberté de religion ou de conviction » . Ils ont mis en place trois programmes intitulés « démocratie digitale » auxquels ils ont assigné presque un quart de million mais ils ont caché l'identité de « l'organisation non-gouvernementale » désignée pour mener cette tâche à bien et n’ont pas révélé leurs objectifs.
La thématique liée à la soi-disant « liberté d’expression et d’information » est traditionnellement la plus organisée et celle qui a la plus grande portée et l’impact le plus négatif sur ces programmes.
Seulement entre 2014 et 2017, ils ont assigné plus de 6 000 000 de dollars à 39 programmes. Il faut souligner qu'à cette occasion, la NED n'est pas resté en arrière et a apporté 2 000 000 de dollars de plus.
Les objectif de ces programmes vers l'intérieur partaient d'une connaissance antérieure, résultat d'une activité de recherche intense et des informations obtenues sur le terrain (espionnage), ce qui leur permettait de sélectionner les problèmes à traiter et de définir les endroits dans lesquels se rendraient leurs émissaires ou contre lesquels ils dirigeraient leurs actions de propagande depuis l’étranger.
Pendant les six dernières années, c'est-à-dire entre 2018 et 2024, les étiquettes traditionnelles de « droits de l'homme, aide humanitaire, société civile, liberté de l'information, liberté d'expression et liberté de la presse, des idées et des valeurs démocratiques et culture civique » qui offrent aujourd'hui un large contexte pour des activités subversive dans des environnements communautaires et culturels, se répètent.
Dans la période que nous venons d’évoquer, bien que le Gouvernement des États-Unis ait travailler systématiquement contre plusieurs pays latino-américains comme Cuba, le Nicaragua et le Venezuela en installant de l'engrenage de conspirations, ils n'ont pu atteindre leur but.
Mais le peuple de Cuba, conscient de l'importance de la liberté, de la souveraineté et de l'indépendance, a résisté aux assauts d'une politique d'agressions de toutes sortes dans laquelle se détache une guerre économique qui comprend un blocus économique, commercial et financier durci qui dure depuis 63 ans grâce auquel le Gouvernement des États-Unis a essayé de provoquer la faim et le désespoir de notre peuple. Mais les révolutionnaires cubains que nous sommes dans une large majorité, continue à soutenir fermement le projet politique, économique, social et culturel de la Révolution Cubaine.
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