Cuba : Le chargé d’affaires des Etats-Unis et le réseau anti-cubain
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
La politique agressive du Gouvernement des États-Unis envers Cuba s'est déroulée en plusieurs chapitres, quelques fois plus explicite, d'autres fois moins mais toujours en soutenant l'essence de l'interventionnisme. L'arrivée d'un nouveau représentant au « siège diplomatique » de La Havane suppose un retour en arrière aux années où les groupes contre-révolutionnaires étaient organisés à partir de là de la manière la plus flagrante.
Mike Hammer, un « diplomate » expérimenté ayant plus de 30 ans de service au département d'État, a comme carte de visite ses réussites dans la déstabilisation de plusieurs pays africains, encore aujourd'hui en plein chaos grâce à son action.
Il prend son poste dans le but de concrétiser une politique étrangère des États-Unis plus agressive contre Cuba et son ordre du jour le démontre.
Rien ne pourrait être plus parlant que le fait que sa première rencontre officielle à La Havane, ait été une rencontre rencontre avec Petr Kavan, ambassadeur de la République tchèque à Cuba, un État qui a prêté ses installations diplomatiques sur l'île à l'organisation d'activités subversives et à organisé plusieurs actions contre Cuba depuis l'Union européenne.
L'un des points de tension les plus aigus entre les deux pays s'est produit en 2001, après l'arrestation des citoyens tchèques Ivan Pilip (alors député au Parlement de son pays) et Jan Bunbenik. Ceux-ci, en violent leur statut de touristes et en obéissant aux indications de l'organisation contre révolutionnaire basée aux États-Unis, Freedom House (financée par l’USAID) ont eu des réunions de conspiration avec des membres de petits groupes subversifs résidant dans la province de Ciego de Ávila.
Sa réunion à Miami avec l'amiral Alvin Holsey, commandant du Commandement Sud des États-Unis, pour discuter du problème de Cuba et de la « sécurité nationale dans l'hémisphère occidental », confirme le fait qu'il met en œuvre une politique du garrot beaucoup plus active et visible qui coïncide avec l'attitude de du nouveau Gouvernement de Washington.
Quand il s'est rendu en Floride, il a également visité les bureaux de Radio et TV Marti et établi des contacts avec le mécanisme de médias et « de journalistes », ouvertement financé par les budgets de plusieurs millions du Gouvernement des États-Unis pour la subversion de Cuba. Il faut signaler qu'en mars 2024, le Bureau des Transmissions vers Cuba a reçu directement 25 000 000 de dollars de budget.
Ses « rencontre » indiquent trois axes d'intérêt fondamental dans l'organisation de l'activité subversive : renflouer, la contre-révolution traditionnelle des « partis politiques », revenir sur le problème religieux à cause de sa forte sensibilité sociale et manifester un soutien inconditionnel à la nouvelle génération « d'agents de changement », en provenance de « la société civile » et « de médias de la presse alternative. »
Le problème religieux…
Le Gouvernement des États-Unis a mis Cuba dans la liste noire des pays qui violent la liberté religieuse, sous prétexte d'une soi-disant persécution et d'un soi-disant harcèlement des fidèles et des dirigeants religieux qui ont été rejetés même par des institutions religieuses des États-Unis, ce qui démontre le véritable caractère politique de cette désignation en tant que mécanisme de pression.
Par contre, c'est la visite de Hammer à La Chapelle, de la patronne de Cuba, la vierge de la charité del Cobre n'a rien d’étonnant, si on prend en compte son symbolisme pour le peuple cubain. En même temps, il a rendu publiques ses entrevues avec des dirigeants des églises protestantes ainsi que des communautés hébraïques et juives, bien que sa priorité la plus importante soit l'église catholique pour laquelle il a eu des réunions avec les évêques de Santiago et de Matanzas, et avec l’l'archevêque de La Havane.
Renflouer, la contre révolution traditionnelle, des « partis politiques »
Dès l'arrivée du nouveau « chargé d'affaires » à La Havane, les réseaux sociaux de l'ambassade des États-Unis ont rendu publics les intérêts concernant l'image de José Daniel Ferrer, dirigeant de « l'Union Patriotique de Cuba » (UNPACU), l'une des si nombreuses organisations financées par la NED et l'USAID pour « organiser », la contre-révolution dans de soi-disant « partis politiques d'opposition » à Cuba.
Ces organisations, discréditées à l'intérieur de la société cubaine, survivent à peine grâce à ces financements directs du Gouvernement des États-Unis et cherchent à essayer de soutenir dans la politique étrangère yankee l’argument que sur l’île, il existe une opposition organisée et active.
Ferrer est un personnage connu pour cette scène déprimante (diffusée par les médias nationaux, dans le cadre d'une dénonciation de l'État cubain) dans laquelle il se frappait la tête contre une table pour simuler, grâce à une auto-agression, une maltraitance de la part des membres du ministère de l’intérieur.
Son tour des anciennes organisations contre-révolutionnaires l'a également conduit à Félix Navarro et Oscar Elías Biscet, membres du « groupe des 75 », comme les appellent certains secteurs de la dissidence : une génération de mercenaires dénoncés et poursuivis en 2003 pour avoir collaboré avec les services secrets nord-américains et des groupes terroristes basés à Miami.
Il a également donné la priorité dans les médias au nom moins discréditées « dames en blanc », un groupuscule créé en tant que soi-disant « mouvement citoyen » pour réunir les femmes et les autres membres des familles des « prisonniers politiques. », Il s'agit d'un maigre montage scénique qui était destiné à copier la formule des Mères de la Place de Mai, en Argentine, d’authentiques combattantes pour la mémoire de leurs enfants et de leurs petits enfants torturés et assassinés, alors qu'il y a ni tortures ni assassinats.
On les a vêtues de blanc –une couleur associée à la paix et à la pureté– on leur donne un glaïeul et on les amène à l’église catholique la plus proche, qui est le cadre idéal pour qu’elles soient vues en Europe. Et quand elles sont prêtes, elles disent : "Caméras, action!" et voilà par hasard CNN, EFE et d’autres "médias libres". C’est un film de fiction dans lequel il y a toujours, sur le trottoir d’en face, hors écran, les diplomates européens et étasuniens qui sont, en définitive, les financiers et les producteurs.
Les Dames en Blanc et José Daniel Ferrer lui-même, comme une grande partie de ce qu'on appelle « l'opposition » à Cuba ont reçu de nombreux prix et de nombreuses reconnaissances internationales, surtout en Europe. L'objectif de ces « prix » est double: ils servent à la fois à financer les groupuscules d'opposition, et leur construisent une façade de légitimité dont ils ne dispose pas à Cuba, devant le public et les médias occidentaux.
Soutien inconditionnel à la nouvelle génération d’ « agents de changement »
Si Miami est l'endroit inévitable, quand on parle d'un groupe anti-cubain, Madrid a été un autre de leurs places favorites: des secteurs actionnaires de la politique madrilène y ont accueilli toutes sortes d'individus et de salariés de l’USAID qui agissent contre Cuba et le Venezuela.
Lors de sa visite dans la capitale espagnole, il a rencontré la nouvelle génération « d'agents du changement » en provenance de soi-disant « mouvements de la société civile » et « de la presse alternative », tous « librement dépendants » des subventions du Gouvernement des États-Unis.
Citoyenneté et Liberté est l’une des organisations avec lesquelles Mike Hammer est entré en contact. Fondée à Madrid en 2023, elle est censée être dédiée à la "promotion et protection des droits d’association, de réunion pacifique et de participation politique". Mais il ressemble davantage à un dépôt d'"opposants" venus en Europe qui fonctionnent comme un mégaphone criant dans les institutions européennes selon les indications qui leur parviennent de Miami ou de Washington.
Cette organisation rassemble des individus comme Magdiel Jorge Castro, membre du défunt, groupuscule « Archipel », expulsé de Bolivie pour avoir enfreint les lois du pays concernant les activités subversives à travers les réseaux sociaux et associés à un autre média USAID–dépendant comme CiberCuba, Amelia Calzadilla, une construction des médias destinée à représenter la soi-disant lutte d'une mère cubaine, qui s'est effondrée peu après sa mise en scène et Anet Hernández, une « activiste intellectuelle » chargée de superviser et d'évaluer les programmes. Tous sont dirigés par Carolina Barrero, venue de « l’Archipel » dont on a déjà parlé.
La présence de Jon Piechowski dans les activités de Hammer, à Madrid, confirme l'importance que le gouvernement des États-Unis accorde à ses individus qui résident à l'étranger dans leur plan subversif contre Cuba, individu, dont ils prennent soin à travers le ambassade en Espagne. Piechowski, l'un des principaux conseillers du siège diplomatique des États-Unis, a occupé précédemment le poste de sous-secrétaire adjoint du département d'État pour l'Amérique latine et a été un acteur clé de la politique agressive contre Cuba, le Nicaragua et le Venezuela.
Lázaro Mireles, du mouvement action pour la démocratie, Yanelis Núñez, de l‘Observatoire de Genre de la revue féministe Alas Tensas; Iliana Hernández, journaliste de Clic Cuba; Luz Escobar, de Journal de Cuba; et Angélica Garrido, du directoire du front féminin du parti républicain, ont aussi répondu à l'appel du nouvel administrateur public de l'activité subversive contre Cuba.
Mike Hammer poursuit son agenda sous les projecteurs de la diplomatie étasunienne comme si le scénario de la guerre froide avait trouvé un nouveau protagoniste. C'est un nouveau chapitre dans la longue histoire de l'interventionnisme des Etats-Unis à Cuba, une stratégie qui, loin de s'affaiblir, s'adapte à de nouveaux visages et à de nouvelles tactiques. Des petits groupes financés sur l'île aux agents de changement à l’étranger, Hammer incarne la persistance d'une politique qui cherche à déstabiliser à tout prix, mais qui ne parviendra pas à infléchir la trajectoire d'un peuple qui, malgré les pressions, continue à résister et à construire un projet de société socialiste et souveraine.
Source en espagnol:
http://www.cubadebate.cu/especiales/2025/03/11/tejiendo-la-red-anticubana-la-agenda-de-hammer/
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