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Cuba: Les tentacules des satellites de Musk arrivent à Cuba

27 Mars 2025, 17:11pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos

 

Le milliardaire Elon Musk a créé la société X.AI, selon le Wall Street Journal et est prêt à affronter des entreprises du secteur comme OpenAI.

 

Le double commandement des États-Unis laisse ses premières séquelles sur le territoire cubain. Donald Trump et Elon Musk - l'ordre des facteurs ne modifie pas le produit - fonctionnent en tandem contre l'île de deux manières. Avec l'aggravation et l'extension des sanctions économiques et l'utilisation de dispositifs satellites ou électroniques pour déstabiliser le pays depuis des années le plus puni dans l'histoire de l'hémisphère occidental.

 

Aux mesures annoncées contre La Havane par le secrétaire d'État Marco Rubio, reflétées ce week-end par les médias internationaux, s'ajoute l'ingérence controversée de Starlink à Cuba. C'est la multinationale de l'homme d'affaires qui dirige le Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) aux États-Unis qui a réussi à pénétrer la nation des Caraïbes malgré les restrictions contre l'importation de ses équipements. Une mesure souveraine qui répond en partie aux dommages causés par la batterie de sanctions économiques que la grande puissance applique à son voisin depuis le début des années 60.

 

Le 6 avril 1960, les États-Unis ont exposé, selon un fonctionnaire de l'époque, leur véritable but envers Cuba. Le secrétaire d'État adjoint adjoint aux affaires interaméricaines, Lester D. Mallory, a déclaré : « La majorité des Cubains soutient Castro et le seul moyen prévisible de lui ôter son soutien interne est le désenchantement et l'insatisfaction découlant du malaise économique et des difficultés matérielles. Tous les moyens possibles doivent être utilisés rapidement pour affaiblir la vie économique de Cuba. Une ligne d'action qui, aussi habile et discrète que possible, réalise ses plus grands progrès en privant Cuba d'argent et de fournitures pour réduire ses ressources financières et ses salaires réels, provoquer la faim, le désespoir et le renversement du Gouvernement ».

 

65 ans se sont écoulés depuis ce moment - dans quelques jours, cet anniversaire sera célébré - de ce que le journaliste cubain Edelberto López Blanch appelle « L'obsession maladive contre Cuba. » Cette politique unilatérale, qui viole le droit international et s'enfonce dans des abus d'extraterritorialité, a aussi un contexte géopolitique.

 

Les États-Unis sont en tête de liste en tant que pays au monde qui applique le plus de sanctions avec 38 %, selon le Center for a New American Security (CNAS), un groupe de réflexion yankee. Il est suivi, avec 15%, par l'Union européenne, composée de 27 pays. Partout dans le monde, des entités civiles et commerciales d'une centaine de pays ont reçu des sanctions des Etats-Unis. Cela représente plus de la moitié des 193 pays reconnus par l'ONU.

Cuba signale qu'avec l'arrivée de Trump à la Maison Blanche, Rubio a déjà mis en place 7 mesures clés pour renforcer le siège économique de l’île.

 

Ce sont :

- La réintégration du pays dans la liste des États qui soutiennent le terrorisme.

- Le rétablissement de la liste des entités cubaines avec lesquelles les États-Unis interdisent d'effectuer toute transaction.

  • La réactivation du titre III de la loi Helms-Burton qui permet aux citoyens étasuniens de porter plainte devant les tribunaux de ce pays contre des entreprises étrangères qui investissent dans des propriétés nationalisées par la Révolution Cubaine depuis 1959.
  • La suspension de la licence d'exploitation de la société cubaine Orbit SA qui recevait des envois de fonds des émigrés cubains aux États-Unis.
  • La suspension du programme humanitaire sur parole et du regroupement familial grâce à laquelle des milliers de Cubains pourraient être expulsés en vertu des nouvelles dispositions prises par le Gouvernement républicain.
  • La suspension des visas pour des échanges et la restriction des visas des collaborateurs des programmes de coopération cubains dans des pays tiers. Cette dernière mesure vise à discréditer les missions médicales de La Havane et entrave la possibilité d'offrir une assistance médicale dans de nombreux pays pauvres.

 

 

Trump a délégué à Rubio sa politique étrangère contre Cuba, dont l'accès à la technologie étasunienne, comme c’est aussi le cas pour des pays comme la Russie, la Chine, l'Iran ou le Venezuela. Surtout en ce qui concerne l'intelligence artificielle. Selon la carte géopolitique des sanctions appliquées par les États-Unis de l'Observatoire vénézuélien anti-blocus, c'est le Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC), qui dépend du département du Trésor, la principale agence au monde qui met en place des mesures coercitives unilatérales (38 %) contre trente pays. Il y en a 14 398 au total. La Russie est la principale cible de l'OFAC avec 60 % de ces sanctions.

 

Starlink

 

L'intrusion de Starlink (réseau de satellites qui permettent d'accéder à Internet sans passer par les serveurs locaux) à Cuba viole les dispositions locales qui empêchent l'importation de ces produits. Pour le faire légalement, il faut une autorisation spéciale du ministère des Communications. Pourtant, il y a ceux qui ont pu faire pénétrer cette technologie sur l'île. Le site de petites annonces Revolico, qui à Cuba signifie trouble ou émoi, a déjà publié plusieurs articles de la multinationale qui appartient au fonctionnaire, homme d'affaires et conseiller principal de Trump.

 

Chercher à pénétrer le territoire bloqué par l'empire n'est pas nouveau. Le 13 novembre de l'année dernière, la journaliste membre du Congrès du Parti républicain María Elvira Salazar a posté sur ses réseaux sociaux : « C'était génial de parler à @elonmusk ce matin sur comment apporter la connectivité à Cuba. Nous avons la technologie, nous avons juste besoin de la volonté ».

 

Des sources diplomatiques basées à Washington ont confirmé cet objectif de violer la souveraineté cubaine grâce aux « fonds qui étaient traditionnellement alloués à l’USAID »  et ont été supprimés par le Gouvernement actuel des Etats-Unis. En fait, il s'agit d'inonder l'île de ces appareils électroniques qui doivent être activés dans d'autres pays pour fonctionner. Dans Revolico, il a été détecté que le plus ancien avis publié sur ses pages remonte à septembre 2024, avant même l'arrivée du duo Trump-Musk au gouvernement.

 

Un personnage clé dans ce complot d'ingérence - un de plus venu des États-Unis - est Teo A. Babún (h), homme d'affaires cubano-américain de confession évangélique dont la famille de la classe supérieure a fui Cuba après la Révolution conduite par Fidel Castro. Il aime se définir comme un philanthrope, bien que La Havane ait révélé que son véritable objectif à travers l'organisation 'Outreach Aid to the Americas, Inc.' (OAA) est de chercher à d'introduire la technologie Starlink qui permet d’utiliser Internet à distance dans les séminaires religieux. Le Gouvernement cubain a dénoncé, bien sûr, le fait qu'il ne s'agit pas d'une mesure de bienfaisance. Cela éviterait le contrôle de la société d'État ETECSA, tout en profitant de l'espace radioélectrique cubain sans limitations.

 

Sur l'île, ils sentent la CIA à cent lieues à la ronde. Sous prétexte de contribuer au projet religieux-humanitaire proclamé par Babún et d'autres comme l'Institut Patmos, la multinationale qui se passe des antennes et met en place un projet clé de l'entreprise aérospatiale SpaceX de Musk, a déjà mis les pieds à Cuba.

 

Source: Cubadebate

 

Source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/03/27/cuba-los-tentaculos-satelitales-de-musk-buscan-penetrar-en-la-isla-starlink-la-multinacional-del-empresario-ministro-de-eeuu/

URL de cet article:

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/03/cuba-les-tentacules-des-satellites-de-musk-arrivent-a-cuba.html