États-Unis: Trump suspend les médias publics qui opèrent à l’étranger

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

Le Gouvernement de Trump a suspendu aujourd'hui les journalistes de la Voix de l’Amérique (VOA) et d'autres stations financées par les États-Unis en gelant abruptement des médias considérés pendant longtemps comme essentiels pour contrecarrer l'offensive de la Russie et de la Chine dans le domaine de l'information.

Le directeur de la Voix de l’Amérique (VOA), Michael Abramowitz, a indiqué que lui-même et 1 300 autres employés avaient été licenciés samedi sur ordre du président Donald Trump.

Des centaines de reporters et d'autres membres du personnel de VOA, de Radio Free Asia, de Radio Free Europe et d'autres stations de radio ont reçu un courrier électronique dans lequel on leur interdit d'accéder à leur bureau et on leur demande de remettre leur carte de presse, leur téléphone de bureau et d'autres matériels.

Trump, qui a déjà affaibli l'Agence des États-Unis pour le Développement International et le Département de l'Education, a émis vendredi à un ordre exécutif qui inclut l'Agence des États-Unis pour les Médias Mondiaux dans les « éléments de la bureaucratie fédérale dont le président a décidé qu'ils étaient inutiles. »

Kari Lake, fervente partisane de Trump et ancienne présentatrice des informations en Arizona, a été nommée directrice de l'agence de médias après l'échec de sa candidature au Sénat. Dans un courrier électronique envoyé aux médias qu'elle supervise, elle a affirmé que les fonds des subventions fédérales « ne répondent plus aux priorités de l'agence. »

Fonctionnaire de la presse de la Maison-Blanche, Harrison Fields, a utilisé un ton beaucoup moins officiel en écrivant sur X simplement « adieu », en 20 langues, en référence apparente à la couverture multi-langues de VOA.

Le directeur de Radio Free Europe/Radio Liberty qui a commencé à émettre dans le bloc soviétique pendant la guerre froide, a qualifié l'annulation du financement « d’ énorme cadeau aux ennemis des États-Unis. »

Les médias financés par le Gouvernement des États-Unis se sont réorientés depuis la fin de la guerre froide, laissant de côté une grande partie de leurs programmes destinés aux pays démocratiques d'Europe centrale et orientale et se recentrant sur la Russie et la Chine.

Radio Free Asia, créée en 1996, considère que sa mission est d'informer sans censure dans des pays dans lesquelles il n'y a pas de médias libres comme la Chine, la Birmanie, la Corée-du-Nord et le Vietnam.

« Il ne s'agit pas seulement de perdre nos salaires. Nous avons un personnel et des sous-traitants qui craignent pour leur sécurité : des reporters qui travaillent sous le radar dans des pays autoritaires d'Asie ou des employés aux États-Unis qui craignent d'être déportés si leur visa cesse d'être, valide, » a dit un travailleur de la chaîne.

Les membres du congrès démocrates Gregory Meeks, principal représentant de son parti au Comité des Affaires Etrangères de la Chambre des Représentants, et Lois Frankel, ont affirmé dans un communiqué conjoint que la décision de Trump « cause des dégâts durables aux efforts des États-Unis pour contrecarrer la propagande dans le monde. »

Ces médias ont une barrière éditoriale et une garantie déclarée d’indépendance bien qu'ils reçoivent un financement du gouvernement des États-Unis.

Cette politique a causé de la gêne dans certains secteurs proches de Trump, qui menace sans arrêt la presse. Sous son premier mandat, il avait suggéré que les médias financés par le Gouvernement des États-Unis devaient promouvoir ses politiques.

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/03/17/estados-unidos-trump-congela-medios-publicos-que-operan-en-el-extranjero-entre-ellos-la-voz-de-america/

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