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International : De la guerre à la diplomatie des affaires

12 Mars 2025, 17:45pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Alejandro Marco del Pont

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Alors que le Gouvernement des États-Unis a été traditionnellement dominé par les élites, Donald Trump a entouré son second mandat d'une nouvelle cohorte de corporations et de fonctionnaires. Bien que l'une de ses promesses de campagne ait été de renverser les « élite corrompues » qui, selon lui, ont inondé la politique des États-Unis, son Gouvernement à créé une espèce « d’ anti-élites » pour lutter contre les élites traditionnelles. Mais ce qui est clair, c'est qu'il n'y a pas aujourd’hui de négociations stratégiques véritables mais des accords entre corporations gagnantes et corporations perdantes qui cherchent leur propre bénéfice sous la façade d'accords multilatéraux.

 

Cette dynamique a été évidente dans les négociations pour la paix en Ukraine. Récemment, les États-Unis et la Russie se sont réunis en Arabie Saoudite pour discuter d'éventuelles solutions au conflit et renouer les relations bilatérales.  Mais ce qui attire l’attention, ce n'est pas seulement le contenu des conversations mais la composition des délégations.

 

Pour le côté russe, la délégation comprenait le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le conseiller en politique étrangère, Yuri Ushakov. Mais la personnalité qui a le plus intrigué, et Kirill Dmitriev, directeur exécutif du Fonds Russe d'Investissements Directs (RDIF). Diplômé de Stanford et Harvard, né à Kiev, et avec une expérience à Goldman Sachs et McKinsey, Dmitriev représenter les intérêts économiques derrière la diplomatie russe.

 

Pour le côté États-Unien, la délégation était composée par le secrétaire d'État Marco Rubio, le conseiller à la sécurité, Mike Walz et Steve Witkoff, un magnat immobilier partenaire de golf de Trump. Witkoff, fondateur d'une entreprise de développement immobilier qui possède des propriétaires à Manhattan, à Los Angeles et à Miami, n'a pas exactement le profil typique d'un envoyé diplomatique. Sa présence dans cette réunion suggère que les intérêts commerciaux ont joué un rôle central dans les négociations.

 

10 jours après cette réunion, le Financial Times a révélé ce qui est connu sous le nom de « plan de warnig » , une initiative de Matthias Warnig, CEO de maison mère de Nord Stream 2, le gazoduc qui relie la Russie à l'Allemagne. Avec une capacité de 27 500 000 000 de mètres cubes de gaz, ce gazoduc n'a jamais été utilisé à cause des sanctions imposées à la Russie. Le plan propose de lever ces sanctions en échange de compensations pour les entreprises États-Uniennes qui perdraient leur exclusivité dans l'exportation de gaz naturel liquide en Union européenne.

 

Nord Stream 2 AG, la maison mère du gazoduc, s’est vue accorder en janvier une suspension exceptionnelle des procédures de faillite pour quatre mois. Selon les documents judiciaires, le nouveau Gouvernement Trump et les élections allemandes pourraient avoir un impact significatif sur l'avenir du gazoduc. Bien que Gazprom soit le propriétaire de 100 % du gazoduc, 5 compagnies énergétiques européennes (Shell, Uniper, OMV, Engie et Wintershall) ont financé la moitié de sa construction. Ces entreprises ont annulé ses dettes mais la propriété du gazoduc pourrait donner aux investisseurs États-Uniens un levier pour contrôler les flux de gaz russe en Europe, un marché clé pour les exportations de gaz naturel liquide des États-Unis.

 

Le XXe siècle siècle a été l'ère de la rébellion des masses. » mais le XXIe siècle, selon l’anthropologue Arjun Appadurai, se caractérise par la rébellion des élites. Le succès du populisme de Trump qui se présente comme une révolte des États-Uniens de la rue contre les élites occulte le fait qu'une nouvelle élite a expulsé du pouvoir l'élite démocrate qui a gouverné pendant presque quatre ans. Cette « élite alternative » cherche à remplacer les élites traditionnelles et à redéfinir le pouvoir aux États-Unis.

 

Le soutien de l'Union européenne à la guerre en Ukraine est un exemple évident de la façon dont les élites européennes et les corporations perdantes du mondialisme, en particulier dans le secteur de la banque et de la guerre, cherchent à conserver leur influence. Ces élites, composées par des patrons, des dirigeants de l'industrie, des célébrités, des enseignants et des médias ont influé sur les élections et sur la politique en général.

 

Les élites qui soutiennent les démocrates comprennent le secteur technologique (Silicon Valley), avec des entreprises comme Google, Apple, Facebook (Meta) et Amazon, qui ont manifesté leur soutien sur des sujets comme l'innovation et le changement climatique. Mais beaucoup de ces entreprises se sont « reconverties » dans ce qu'on a appelé la « Musk oligarchie » en s’alignant t sur des intérêts plus larges.

 

D'autre part, les élites qui soutiennent Donald Trump comprennent le secteur des combustibles fossiles avec des entreprises comme ExxonMobil et Chevron qui ont bénéficié des politiques de dérégulation environnementale. Le secteur immobilier de la construction, ainsi que les médias conservateurs comme Fox News et Breitbart, ont aussi été des alliés important pour Trump.

 

Les élites perdantes comme BlackRock, la banque Rothschild et Emmanuel Macron représentent les groupes qui n'ont pas réussi à s'adapter aux changements politiques et économiques. BlackRock, par exemple, à vue diminuer son influence dans certains secteurs tandis que Macron et les élites technocratiques de l'Union européenne a affrontent des critiques à cause de leur déconnexion totale avec les citoyens.

 

Le complexe industriel et militaire continue à être un acteur clé dans des conflits comme la guerre en Ukraine, dans laquelle des entreprises occidentales fournissent des armes et de la technologie aux forces ukrainiennes. Des entreprises comme Lockheed Martin, Raytheon Technologies et Northrop Grumman dominent le marché des États-Unis tandis que en Europe, Airbus, B A. Systems, Leonardo et Rheinmetal sont des leaders dans la production de systèmes de défense.

 

Bruxelles, à 842 000 000 000 d'euros à renforcer l'Europe militaire, sur lesquelles environ 70 % (584 000 000 000) ira à l’industrie Etats-Unienne  de la guerre. c'est accord n'est pas un mépris pour l'Europe mais une complicité à créer une dette et à financer le commerce de la guerre. Le siège que l’Europe a perdu dans cette discussion est celui des affaires des édites qui, à présent, incluent la Russie et la Chine.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/03/10/internacional-de-la-guerra-a-la-diplomacia-a-los-negocios/

URL de cet article :

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/03/international-de-la-guerre-a-la-diplomatie-des-affaires.html