Uruguay: Yamandú Orsi défend l'intégration sud-américaine lors de son investiture

Par Leonardo Fernandes

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

Le nouveau président de l’Uruguay, Yamandú Orsi, a été investi ce samedi 1er mars et gouvernera le pays pendant les 5 prochaines années. La cérémonie a eu lieu au siège de l'Assemblée nationale et plus de 60 délégation étrangères y ont assisté parmi lesquelles une délégation brésilienne dirigée par le président de la République Luis ignacio Lula Da Silva, qui est arrivée à Montevideo vendredi soir.

Après avoir prêté serment, dans son premier discours en tant que chef du Gouvernement uruguayen, Orsi a rendu hommage aux anciens présidents Tabare Vasquez, déjà mort, et à José Pepe Mujica, qui a assisté à la cérémonie avec son épouse, l'ancienne sénatrice Lucia Topolanski: « Je viens avec ce que Tabare Vasquez et José Mujica m'ont appris, » a dit le président qui a été interrompu par un long applaudissement.

Le nouveau président a souligner les 40 années ininterrompue de processus démocratique et d'alternance au pouvoir, depuis 1985, après 13 ans de dictature militaire : « Le changement de pouvoir est la preuve d'un pays dans lequel la confiance continue à être un élément central de son fonctionnement. Et l'Uruguay fonctionne. »

«Éloignons-nous le plus possible du cynisme de la frivolité pour ne pas devoir regretter l'incrédulité dans la politique et ses conséquences. Personnellement, je me révolte contre ce soi-disant pays partagé en deux, », a dit Orsi. «Sachez que je ne me suis jamais bien entendu avec les murs, pas même avec les idéologiques » , a-t-il ajouté.

Toutefois, le nouveau président uruguayen a défendu la poursuite des cas de disparitions politiques pendant la période militaire. « La démocratie se portera mieux le jour où toutes les familles uruguayennes sauront où se trouvent leurs proches disparus », a déclaré le président, qui a également appelé à une plus grande croissance économique, à davantage d'investissements dans la production de connaissances et dans la qualité du travail, ainsi qu'à des salaires décents et à une bonne répartition des revenus.

Changement climatique

Orsi a réservé une partie de son discours au problème du changement climatique et de ses effets sur la population, en particulier, sur la plus vulnérable : « Les changements climatiques évidents nous avertissent que nous devons créer des stratégies de développement dans un point de vue soutenable et humain, en respectant les limites de la nature et en assurant un avenir meilleur aux générations futures. Face à des phénomènes météorologiques extrêmes, la planification, l'investissement et l'engagement sont une nécessité inévitable. »

« Nous devons renforcer nos infrastructures, améliorer les systèmes de réponse et donner la priorité aux politique de diminution et d'adaptation pour protéger nos gens. Dans le même sens, il est impératif d'avancer dans un plan hydrique national pour garantir la fourniture de la production et la protection de nos ressources les plus précieuses. Et développer le blé comme stratégie pour ajouter de la valeur à no gens. »

Intégration Sud-américaine

Yamandú Orsi à souligner sa volonté d'approfondir des processus d'intégration et de renforcer des mécanismes multilatéraux de coopération.

« L'avancé des actions et des accords du MERCOSUR, le renforcement de la CELAC [Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens], la participation de plus en plus active à l’OEA [Organisation des Etats Américains], l'approfondissement de la coopération Sud–Sud, la multiplication des accords avec les grands pays de référence de notre monde, au niveau bilatéral ou multilatéral, seront certains des drapeaux que nous brandirons pendant ces cinq années, », a affirmé le nouveau président, président de l’Uruguay.

« Une de nos principales responsabilités eszt que cette région continue à être un continent de paix, avec plus de stabilité, d'équilibre social et économique, qui nous permette un meilleur processus d'intégration, » a-t-il ajouté.

Sécurité

Le nouveau président a abordé le problème de la sécurité comme l'un des principaux défis destinés à garantir les droits de l'homme de la population et a souligné qu'il n'y aura pas de solution suffisante qui ne passe pas par attaquer les racines du problème.

« La sécurité est l'un de nos droits de l'homme fondamentaux. Il n'y aura pas d'observation du délit. Nous avons très bien que la solution sera insuffisante, et même démagogique si nous n'abordons pas avec décision les multiples causes de la violence. »

Sur la même ligne, alors si a demandé la coopération internationale pour combattre le crime organisé : « Notre engagement dans la lutte frontale contre le crime organisé, le trafic de drogue et le blanchiment d'argent reste intact, et nous sommes convaincus qu'un engagement de cette ampleur ne peut être réalisé qu'avec la collaboration et la coopération entre les pays. »

Quelle liberté ?

Sans donner de noms, le président récemment l'investi a critiqué ce qu'il a appelé « une conception ultra-individualiste » de la liberté dans laquelle la loi du plus fort prévaut : « Ce ne sera jamais notre conception de la liberté, » a-t-il souligné, et il a remis en question le limite de la liberté dans un système inégale : « Quelle liberté un compatriote peut-il exercer ou de quelle liberté peut-il jouir s’il doit se rendre chaque semaine dans un centre de santé pour obtenir ses médicaments? Quelle est la liberté de quelqu’un qui souffre de graves problèmes de logement ou de travail?  Combien de femmes se sentent violées dans la rue ou devant les portes des maisons? » a-t-il demandé.

Retard

La cérémonie d'investiture au Parlement a débuté avec quelques minutes de retard, même avec le président et le vice-président élus déjà à l’intérieur. La presse du pays attribue cet incident au retard du président Lula, qui est arrivée quelques minutes avant l'hymne national. Devant le Palais Législatif, Lula a été reçu par des citoyens qui suivaient la session de l’extérieur.

Orsi et Lula s'étaient rencontrés avant la cérémonie d'investiture, le vendredi soir, quand le président Lula avait donné un dîner à l'ambassade du Brésil, à Montevideo, dîner auquel ont assisté également les présidents du Chili, Gabriel Boric et de la Colombie. Gustavo Pétro.

Samedi matin, Lula a rencontré le président de l'Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, et a reçu la candidate à la présidence de l'Équateur, Luisa González, à la demande de l'Équatorien. Dans un communiqué de presse, la présidence de la République a indiqué qu'ils ont discuté de questions importantes dans le contexte politique de l'Amérique du Sud.

« Nous avons exprimé notre accord sur l'importance de renforcer la démocratie et la justice sociale sur le continent. « J'espère que le second tour des élections en Équateur se déroulera de manière pacifique et normale et que la volonté du peuple équatorien prévaudra », indique le communiqué.

Le président Lula rentrera à Brasilia vers 17 heures. Auparavant, il rencontrera l'ancien président uruguayen José Pepe Mujica, qui est un de ses amis.

Relations commerciales

Le Brésil et l'Uruguay sont des partenaires important aussi bien en quantité quantité qu'en qualité avec des flux commerciaux élevés, particulièrement en ce qui concerne les produits manufacturés. En 2024, le flux commercial était de 4 965 000 000 de dollars US, la valeur la plus élevée de la série historique. Le Brésil a eu un excédent de 450 000 000 de dollars, résultat de 2 700 000 000 dollars d'exportations et de 2 250 000 000  dollars d'importations.

En outre, le Brésil est le quatrième émetteur d'investissements directs étrangers en Uruguay, avec une part de 10 %, derrière l'Espagne (17 %), la Finlande (13 %) et l'Argentine (13 %). Les investissements brésiliens s'élèvent à 4 520 000 000 de dollars.

Cela fait de ce petit pays d'Amérique du Sud qui compte un peu plus de 3 000 000 d'habitants l'un des principaux partenaires commerciaux du Brésil. En outre, les deux pays partagent plus de 1 000 kilomètres de frontière.

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/03/01/uruguay-yamandu-orsi-llama-al-dialogo-y-defiende-la-integracion-sudamericana-en-su-primer-discurso-como-presidente/

URL de cet article :

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