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Venezuela : Hugo Chavez et l'hypocrisie de l'Union européenne

7 Mars 2025, 11:41am

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Geraldina Colotti

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Le 5 mars, dans certaines villes d'Europe, des organisations populaires ont rappelé la disparition physique du commandant Hugo Chavez, il y a 12 ans, plus particulièrement définie comme une « semence », parce que ses idées, ses mots, son message de paix et de justice sociale résonnent plus que jamais comme un avertissement et un espoir pour les peuples du monde. Chavez n'est pas mort, il s'est multiplié, continuent à crier les rues du Venezuela. Et, en brandissant sa « morale » et son héritage, ils continuent à marcher vers la transition vers de socialisme, sous la direction du président Nicolas Maduro et d'un groupe de dirigeants qui a été capable de se renouveler et de transmettre la mémoire historique aux générations les plus jeunes : à travers l'action d'un parti–le PSUV–conscients qu'une révolution ne doit être « ni un calque, ni une copie, mais une création héroïque » dans sa situation, comme disait Mariátegui.

 

Avec l'hypocrisie qui la caractérise, l'Union européenne, par la voix de ses présidents aussi bien progressistes que conservateurs, a exprimé ses condoléances au vice-président de l'époque, Nicolas Maduro : « l'Union européenne a reçu la nouvelle avec peine. Le Venezuela s'est distingué par son développement social et par sa contribution à l'intégration régionale de l'Amérique du Sud, » ont dit le président du conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la commission européenne, José Manuel Barroso, le lendemain de la mort du commandant, dans un message de condoléances adressé à Maduro.

 

Pour sa part, le chef du Gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a exprimé au Venezuela sa peine pour la mort du président Hugo Chavez qu'il a qualifié de « l'une des figures les plus influentes de l'histoire contemporaine » au Venezuela. Le gouvernant conservateur espagnol a déclaré, de plus : « En ces moments de deuil », la volonté de son Gouvernement de continuer à travailler avec le pays latino-américain dans le renforcement des liens bilatéraux » et dans des relations « de profonde d'amitié » entre les deux pays.

 

Le président français, François Hollande, a aussi envoyé ses condoléances au peuple vénézuélien pour la mort de son président, et il a fait l'éloge de « son inégalable volonté de lutter pour la justice. » Le président « socialiste » a ajouté, en outre, que Chavez passerait dans l'histoire comme un personnage qui «  a marqué profondément l'histoire de son pays » et s'est montré « convaincu » que « le Venezuela saura gérer ce moment difficile démocratiquement et pacifiquement. »

 

Mais il n'a pas fallu longtemps pour que l'Union européenne prenne peur, après leur exécutif d'Obama de 2014 qui qualifiait le Venezuela de « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité des États-Unis », aplanissant le terrain pour l'étranglement croissant qui allait suivre. Et ce sont 19 pays européens qui, en février 2019, ont reconnu le président autoproclamé Juan Guaido que personne n'avait élu, au nom de la « démocratie. » Un court-circuit qui se poursuit encore aujourd'hui, comme le démontre la transformation belliqueuse des économies européennes et le paradoxe qui se crée avec le changement de direction de la Maison-Blanche : le requin Trump, allié du criminel Netanyahu, qui veut transformer Gaza en une station balnéaire de luxe après en avoir expulsé tous les Palestiniens est en train de négocier la paix avec Poutine pour avoir la voie libre pour ses affaires en Ukraine. Et l'Union européenne, avec toute sa rhétorique hypocrite sur la paix, voit tous les oxymores utilisés jusqu'à présent pour masquer les intérêts du complexe militaro-industriel exposés sans appel : guerre humanitaire, aide humanitaire, etc…

 

La paix de la tombe pour la classe ouvrière, comme disait Chavez, quand elle n’est pas combinée avec la justice sociale. Et, en effet, le sommet de Lancaster House à Londres a conduit à établir officiellement une « coalition d'États européens prêts » à adhérer à un plan en 4 points pour « assurer la paix en Ukraine » : à condition d'augmenter les dépenses militaires à au moins 3,5 % avec des perspectives de 3% à 4% ou même à 5 % à long terme. Tout cela, au prix de la dépense publique, déjà réduite drastiquement, en ce qui concerne les services de base.

 

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen, a suggéré que les investissements dans la dépense pourraient être sortis du calcul du ratio déficit/PIB, mais pour changer le pacte de stabilité et de croissance, il faut l'unanimité des 27 Etats membres. Par conséquent, l'industrie de la guerre européenne ne s'est jamais aussi bien portée. L'investissement dans la défense, dans l'Union européenne, a augmenté de 30 % entre 2021 et 2024 avec une dépense totale de 102 000 000 000 d'euros en 2024, dont plus de 80 % sont destinés à nouveaux équipements.

 

Cette évolution positive a conduit le secteur à produire une facturation de 158 000 800 000 000 d'euros en 2023 (+16,9 %). La production d'armes est un augmentation : en 2024, on a dépensé plus de 80 000 000 000 d’euros en nouveaux équipements. L'investissement en investigations et développement a augmenté de 6 % en 2023 et atteint 13 000 000 000 d'euros en 2024. Et en Italie, le Gouvernement d'extrême droite envisage sérieusement de transformer l'industrie automobile  en industrie de guerre.

 

Le « plan » en question impliquerait naturellement aussi les ministres de l'économie, de l'entreprise et de la défense. L'Allemagne semblerait déjà être en train d'avancer dans cette direction et l'Italie a aussi l'intention de faire la même chose pour éviter le risque de perdre la chaîne de fourniture. Et pour mettre encore plus de chaînes au cou des secteurs populaires.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/03/06/venezuela-hugo-chavez-y-la-hipocrita-ue/

URL de cet article :

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/03/venezuela-hugo-chavez-et-l-hypocrisie-de-l-union-europeenne.html