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Argentine:  $Libra, le  principal danger pour les plans du FMI

21 Avril 2025, 16:41pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Daniel Ponzo

 

Traduction Françoise, Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

L’aventure $Libra menace de jeter par-dessus bord tous les plans des États-Unis dans l'économie argentine et c'est à peine le bout d'une pelote certainement volumineuse.

 

Il semble étrange et pour le moins suspect qu'au moins 6 organismes étasuniens et d'autres organismes internationaux, en plus de la justice argentine et de ses pairs de quatre pays soient en train d'enquêter sur l’escroquerie $Libra mise en œuvre par le président Javier Milei sans qu'il se soit soi-disant rien passé. Et il est encore plus étonnant qu'au lieu de parler de cela, les journalistes argentin se trouve submerger dans une polémique née d'une soi-disant plainte concernant un réseau de pédophilie.

 

Le FBI, la division des fraudes du département de la justice, le Trésor, la commission de la bourse et des valeurs, la commission fédérale des communications et le département de la sécurité nationale, sans compter la direction nationale du renseignement dont dépend la CIA, qui ne sont pas tous des amis du président Donald Trump, sont les visages les plus visibles et les plus connus de ces organismes qui, seulement aux États-Unis et sans compter la justice elle-même, enquêtent sur Milei.

 

Il est presque incompréhensible que le FMI prête 12 000 000 000 de dollars à un Gouvernement dont plusieurs de ses principaux membres sont soupçonnés d'escroquerie, avec l'aval explicite des États-Unis eux-mêmes. La raison pour laquelle il le fait doit être beaucoup plus éclairante que les dizaines ou les centaines de millions de dollars dont ont profité quelques personnes liées au président, comme on le soupçonne. La dette extérieure argentine, l'importante liste d'entreprises de l'État que le FMI cherche à privatiser et l'exploitation des impressionnantes ressources naturelles du pays constituent une partie de l'explication qui, il faut le dire, ne concerne ni des dizaines ni des centaines mais des milliers de millions de dollars.

 

L’aventure $Libra menace de jeter par-dessus bord tous les plans des États-Unis dans l'économie argentine, au-delà d'une possible négligence personnelle face à l'ampleur du négoce en jeu, est à peine le bout d'une pelote certainement volumineuse. L'affaire des crypto-monnaies n'est pas anodine. La société argentine Adecoagro (propriétaire de Tres Niñas, entre autres marques) vient d'être rachetée pour 600 millions de dollars par le groupe Tether, le géant de la cryptographie à l'origine du stablecoin USDT, qui cherche également à racheter Bioceres, une autre société argentine de développement technologique et de brevets qui, comme par hasard, a enregistré une baisse de 24 % de ses revenus en février.

 

Le problème des brevets n'est pas un petit problème. Ceux qui ont de la mémoire se souviennent de l'ambassadeur des États-Unis en Argentine sous le Gouvernement de Carlos Menem, Terence Todman, embarqué dans une dure guerre pour défendre le paiement de brevets sur les produits de son pays. Ce n'est pas un hasard si ce problème revient aujourd'hui avec une forte intensité. Et ce n'est pas un hasard si son homme de confiance, l'ancien agent de la CIA Franck Holder, réapparaît sur la scène au premier plan en lançant une « organisation sans but lucratif », le Forum Economique International des Amériques (IEFA) destiné à encourager les investissements étasuniens dans les privatisation des entreprises de l'État, des ressources naturelles liée au champ, au pétrole, au gaz, au lithium, à l’or, aux terres rares, etc.… Ici, dans ce forum, c'est là que le chef des conseillers économique de Milei, Damian Reidel, s'est immortalisé grâce à cette phrase à présent emblématique : « Le problème de l'Argentine, c'est qu'elle est pleine d'Argentins. »

 

La participation de Holder ne s'arrête pas là. Parmi ces investisseurs qu'il cherche à attirer se trouvent aussi le cryptomane Hayden Davis et ses amis, qui ont parcouru le pays à bord d'un avion appartenant à une société liée à l'associé de Holder, l'ancien agent de Side Leonardo Scaturicce. Également patron de Luján Belén Arrieta, l'ancienne hôtesse de l'air qui a tenté de faire passer 10 valises à l'aéroport sans les déclarer, Scatturice finance gentiment les réunions de la Conférence argentine d'action politique conservatrice (CPAC), que Trump préside au niveau mondial, et celles de la Chambre de commerce des Etats-Unis en Argentine (AMCHAM). Davis lui-même, qui dit avoir « l'argent des Argentins, produit par  l’escroquerie $Libra, a reconnu que le but de ces voyages était d'analyser des investissements. Il a traversé à la vitesse record de 6 jours 4 provinces et le Paraguay. Le pays voisin, le dernier dans lequel s'est rendu officiellement Milei il y a deux semaines, offre plusieurs avantages attractifs pour le marché des cryptomonnaies : il a l'eau et l’énergie de Yacyretá est suffisante pour fournir le marché des cryptomonnaies dans la région. Mais c'est une question presque sans importance, si on veut, bien que dans un même contexte.

 

Dans ce cadre, la visite du secrétaire au Trésor Bessent n’est ni innocente ni gratuite. Elle a servi à deux choses : dissimuler le fait que Trump ne veut pas s'occuper de Milei pour ne pas être coincé par l’imminence de l'avancée de l'enquête sur l’affaire $Libra et ne pas unir le sort du président aux relations entre les États-Unis et ceux qui sont en charge de l'Argentine au cas où certaines affaires sur lesquelles on enquête aboutiraient. C’est que Trump a également opéré de manière similaire avec au moins deux crypto ou memecoin, créés par le même Davis, qui a également développé le moins célèbre $Milei : $Trump et $Melania. Les affaires, pour les États-Unis, le FMI, ne peuvent être liées au nom des présidents, liés à des opérations suspectes, c'est pourquoi elles doivent se faire entre nations. C'est le message clé qu'a donné à entendre Bessent à Milei lors d'une rencontre aussi brève que privée. Cette réunion, très secrète, avait pour but de s'assurer la première place dans la vente aux enchères argentine et éviter que la Chine, par hasard, ne les devance.

 

L'endettement inexplicable envers le FMI fonctionne de la même manière. La dette sert à créer la dépendance et à affaiblir le Gouvernement et les patrons argentins ou d'autres pays. L'objectif est de créer des opportunités qui permettent de faire de gros bénéfices aux capitaux étasuniens et pour le flux de ces capitaux, la prolifération des cryptomonnaies, la tokenisation de l'économie et le blanchiment d'argent de ces actifs et d'autres provenant du paiement de commissions, sont idéaux. Ce n'est pas en vain que Trump permet à ses fonctionnaires par décret de recevoir des pots de vin.

 

L'objectif politique et économique des États-Unis du FMI est aussi de des industrialisés, l'Argentine pour échanger ses produits manufacturés par nos matières premières. Quand cela arrivera, beaucoup s'enrichiront avec la bicyclette financière et la population sera pressuré par la vidange de l'État, la politique de choc, le chômage, la fin, l'abandon, des politiques sociale, etc.… Pour que cette dynamique ne s'interrompent pas. Et pour cela, ils font diversion. Beaucoup et intentionnellement. Comme si il s'agissait d'un rideau de fumée très calculé, la même semaine pendant laquelle s'est formé une commission d'enquête du congrès, et où Mila a été appelé à témoigner devant la justice dans l’affaire $Libra, la même semaine, pendant laquelle s'est produit une évaluation secrète, et pendant laquelle il y a eu une explosion des prix qui a accompagné un rebond de l’inflation et la semaine où le Gouvernement s’est à nouveau endetté extraordinairement auprès du FMI et où ses nouveaux ajustements commençaient à être connus, la journaliste Viviana Canosa du groupe Clarín, ami secret des Gouvernements Milei et Trump, a dénoncé un réseau de pédophilie sans presque aucune preuve, dans un bêtisier qui vise déjà à devenir historique.

 

Au-delà du bruit supplémentaire très calculé qu’implique ce scandale, il a comme ingrédient central une donnée clé qui révèle jusqu'où cette dénonciation est plus proche d'une opérette que d'une véritable enquête journalistique : sa source. Il s'agit ni plus ni moins que de Tim Ballard, un dénonciateur en série de cas de pédophilie, qui a déjà opéré dans différents pays, fait un film et même collaboré avec la police fédérale, celle de Buenos Aires et avec la justice dans des opérations à Mar del Plata et dans les banlieues bien que Patricia Bullrich le condamne à présent et prévienne de sa dangerosité. Proche de Trump, également membre de la CPAC d'extrême droite comme Milei, Balard a d'autres coïncidences intéressantes: il est mormon et il a été pompier et agent de la CIA comme son ami, l'ancien agent Holder, celui-là même qui travaille pour les opportunités d'affaires des États-Unis, en Argentine.

 

Il y a une phrase qui se répète dans presque tous les films ou tous les romans d'espionnage : Marines, FBI, policiers, soldats, détectives ou même pompiers, personne ne quitte jamais la CIA, on continue toujours à travailler pour elle.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/04/20/argentina-libra-el-peligro-principal-para-los-planes-del-fmi/

URL de cet article :

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/04/argentine-libra-le-principal-danger-pour-les-plans-du-fmi.html