Économie : Les terres rares, une arme de la Chine contre la guerre économique de Trump
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Dans la guerre commerciale mondiale déclarée par le président des États-Unis, Donald Trump, pour imposer l'hégémonie économique des États-Unis, la Chine dispose d'une arme qui pourrait mettre à genoux la principale économie du monde. Pour le moment, Pékin pense l'utiliser pour ramener le calme sur les marchés et empêcher un chaos commercial international plus important.
Il s'agit de ça position de force dans le secteur des terres rares, ces minerais stratégiques indispensables à la confection de composants électroniques de dernière génération. La Chine est dans une position dans laquelle elle pourrait obliger n'importe quel pays à se mettre à genoux et à négocier dans ce domaine, pendant les prochaines années.
Ces minerais stratégiques sont utilisés dans des éléments technologiques militaires, dans le transport, et surtout dans la communication, en particulier dans la téléphonie mobile. La réponse chinoise à la guerre commerciale déclarée par Trump avec ses droits de douane, en plus d'élever ses propres taux à l'importation, a limité les exportations de ces terres rares.
La Chine produit 61 % des terres rares extraites dans le monde mais contrôle 92 % de leur traitement. C’est-à-dire qu’après 30 ans de travail silencieux dans ce secteur, Pékin domine sa chaîne de fourniture et peut décider à quelles entreprises on fournira ces éléments.
Les États-Unis et beaucoup d'autres pays ont été dépendants de la Chine pour la fourniture de ces minerais traités et maintenant, ils mesurent l'abîme qui les sépare de Pékin. Entre 2020 et 2023, les États-Unis étaient dépendants de la Chine pour 70 % de leurs importations de tous les composants et les métaux de terres rares.
C'est pourquoi les restrictions chinoises à l'exportation de ces éléments peuvent être une torpille sous la ligne de flottaison de la technologie étasunienne, en particulier dans des domaines clés comme l'industrie de la Défense.
La guerre commerciale avec la Chine ne fonctionne pas bien pour Trump
En ce moment, les États-Unis et la Chine sont à couteaux tirés dans leur dispute pour les droits de douane, déclenchée par la décision de Trump d'imposer des droits de douane commerciaux pratiquement à la planète entière. Le problème est qu'avec Pékin, ils ont voulu donner une leçon exceptionnelle en identifiant la Chine à un ennemi à abattre et en essayant de soumettre les produits chinois au scénario que Trump voulait pour l'économie des États-Unis. Il l’avait déjà tenté pendant son précédent mandat présidentiel entre 2017 et 2021, sans grand succès.
Maintenant, totalement déchaîné par son contrôle semi despotique des principaux ressorts de pouvoir aux États-Unis, Trump a pensé et qu'il pouvait faire pression sur les Chinois et les soumettre à ses caprices commerciaux, sans que ceux-ci ne sourcillent Il n’en a pas été ainsi, et après des marchandages qui se sont intensifiés pendant ces dernières semaines, actuellement, les droits de douane imposés pas Washington aux produits chinois se monte à un exorbitant 145 % alors que les taux chinois sur les biens étasuniens s’élèvent à 125 %.
Dans ces circonstances, les dégâts sur les économies mondiales, en commençant par l'économie des États-Unis et de la Chine, pourraient être incalculables. La corde est extrêmement tendue et pourrait en venir à se rompre.
Bien que les institutions financière mondiales écartent l’idée d'une récession générale, si les choses tournaient mal, nous serions face à une crise économique qui rappellerait les pires moments de la guerre en Ukraine et de pandémie de COVID.
Une crise majeure
Il y a une semaine, Trump a décidé de faire une trêve dans l'imposition des droits de douane à ses partenaires commerciaux, des droits qui, sans être aussi démesuré, comme dans le cas de la Chine, sont toujours insupportables. Cette bouffée d'air n'inclura pas la Chine, qui a commencé à se mobiliser commercialement et politiquement pour résister.
Le temps joue contre lui, le Gouvernement Trump cherche à avoir le contrôle et à fermer les négociations avec ses partenaires et ses adversaires le mois prochain. À propos de l'Union européenne, la visite de la premier ministre italienne Giorgia Meloni à Washington cette semaine semble avoir débloqué des portes qui pourraient s'ouvrir avec certaines cessions du commerce européen.
Dans le cas de la Chine, Trump insiste pour qu'il y ait des conversations entre les deux mais les avancées importantes n’arrivent pas. Et les menaces de plus d'inflation et de chute de la croissance du PIB sont réelles pour les États-Unis en premier lieu. Pékin se limite à souligner l'erreur que Trump est en train de commettre et à prévenir qu'il prendra les mesures opportunes.
Et il est déjà en train de le faire à la panique des explorateurs étasuniens et de la classe politique de Washington elle-même qui craint que les produits chinois très bon marché n'envahissent les marchés. Ils savent que la Chine a assez de force pour résister à cette vague et à la suivante.
Le double critère des États-Unis
Dans un acte acte de double critère et de très grande nervosité, c'est la Maison-Blanche qui accuse la Chine d'employer des « stratégies agressives » et de causer des dommages à l'économie des États-Unis. Mais aux États-Unis même, on commence déjà à remettre en question la stratégie de Trump et on se souvient que c'est lui-ci qui a lancé, en proclamant son « jour de la libération », la première bordée d'une guerre que personne ne peut gagner.
Les derniers droits de douane et les limitations au transport maritime chinois avec des taxes sur les bateaux construits et exploités par la Chine qui arrivent dans des ports des États-Unis pourraient faire augmenter le coût du transport maritime mondial, perturber la stabilité de la chaîne de fourniture et augmenter l'inflation, surtout aux États-Unis, comme l’a déclaré le porte-parole des affaires étrangères, chinois, Lin Jian.
Il ne semble pas que ce délai de « trois ou quatre semaines », dont a parlé Trump ce jeudi, pour atteindre des accords sur les droits de douane avec le monde entier, fonctionnera, et encore moins avec la Chine. La trêve partielle de 90 jours déclarée la semaine dernière est déjà en cours et l'horloge tourne. Tout le monde sait, cependant, que sur ces accords est suspendue l'épée de Damoclès de l'affrontement entre les États-Unis et la Chine.
La Chine bouge avec prudence, aux États-Unis, la nervosité augmente
L'inquiétude règne à la Maison-Blanche : « La balle est dans le camp chinois, c'est la Chine qui va devoir faire le premier pas, », affirment à Washington les hommes de Trump. Pékin, pendant ce temps attend. Attends et espère même que le président des États-Unis demandera un sommet avec le dirigeant chinois. Xi Jinping pour régler les choses au plus haut niveau. Ce serait une victoire chinoise incontestable et très évidente aux yeux du monde entier.
La visite que le président chinois vient d'achever dans le sud-est asiatique n'est pas un hasard. C'est ce mouvement que demandait Trump, seulement, Xi Jinping l'a fait dans une direction contraire à celle qu’espérait le président des États-Unis. Le message est évident : la Chine offre la stabilité là où les États organisent le chaos.
Que cette visite ait été faite dans l'une des zones commerciales les plus importantes du monde, de plus, voisine de la Chine montre la force du message dans une région, l'Asie Pacifique, dans laquelle Trump a souvent déclaré qu'il voulait hisser le drapeau des États-Unis sans qu’aucun autre ne lui fasse ombre.
L'échec et mat chinois des terres rares
Maintenant, il reste à voir l'impact que peut avoir dans cette guerre, des doigts de douane la décision de la Chine, de mêler le commerce des terres rares à la au conflit. Les 17 éléments chimiques qui composent ce qu'on appelle les terres rares ne sont pas si rare, ni si difficile à trouver. Le problème est qu’elles ne se trouvent presque nulle part dans les volumes nécessaires pour qu’elles soient extraites, exploitées, manufacturées et commercialisées en vue de la fabrication de composants de téléphones mobiles intelligents, d’écrans, de technologie médicale, de lasers, de voitures électriques, de tableaux de bord des avions de combat les plus avancés, de circuits pour sous-marins, de mécanismes sophistiqués pour satellites et de bien d’autres utilisations.
Ces terres rares sont le scandium, l'yttrium, le cérium, le lanthane, le néodyme, le praséodyme, le promethium, l'europium, l'holmium, l'erbium, le terbium, l'ytterbium, le thulium, le lutécium, le samarium, le gadolinium et le dysprosium.
Et c'est la Chine, comme on l'a indiqué, qui détient presque tout le potentiel pour sa production et son traitement, au grand déplaisir de Trump, qui semble avoir pris conscience seulement maintenant et soudainement, du dérapage qu'il peut avoir commis en déclarant sa croisade des droits de douane contre le géant asiatique.
La Chine a les mines les plus importantes au monde d'au moins sept de ces éléments chimiques rares et produit 270 000 tonnes métrique par an face aux 40 823 tonnes métriques extraites aux États-Unis.
D'important fabricant, de l'industrie, de la défense et de l'Aero spatiale des États-Unis, comme Lockeed Martin ou Boeing assiste, très inquiet, au bras de fer entre Péni Washington, après avoir déjà souffert des restrictions chinoises. Les empires de la voiture électrique, des communications et de l'informatique tremblent encore plus, si c’est possible.
Si, grâce a cette guerre des droits de douane mondiale, Pékin impose son monopole dans ces minerais stratégiques, la Chine pourrait mettre les États-Unis échec et mat et les conséquences n’en seraient pas seulement économiques.
Le risque de guerres régionales pour les ressources
À la chasse de ces terres rares et d'autres métaux stratégiques comme le cobalt, le coltan ou le tantale, Washington est déjà en train d'évaluer une présence militaire en Afrique pour se déployer dans des pays riches dans ces réserves, comme la République démocratique du Congo et déplacer là-bas les entreprises chinoises qui commercialisent ces minerais.
La semaine où Trump a lancé sa guerre des droits de douane mondiale, son conseiller spécial pour l'Afrique, Massad Boulos, s’est rendu au Congo pour négocier l'aide militaire que peut prêter les États-Unis à ce Gouvernement afin de le libérer de la guérilla du M23 et du soutien du Rwanda à celle-ci en échange de l'acquisition de ses réserves de minerais stratégiques.
L'Afrique pourrait rapidement flamber dans des guerres locales avec les États-Unis, la Russie, la Chine ou la France, en soutenant des Gouvernements ou des milices rebelles, afin de contrôler la production de ces minerais indispensable aussi à la fabrication de batteries de téléphones mobiles, d'ordinateurs portables et de tablettes et au reste des produits de dernière technologie déjà mentionnés.
Si, dans le passé, des guerres ont été déclenchées pour l’ or , les épices, l'opium ou le pétrole, les prochains affrontements pourraient être déclenchés pour les terres rares. Et aussi bien les États-Unis que la Chine y seraient impliqué d'une façon ou d'une autre.
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