Équateur: Des inégalités entre les candidats

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

Les missions d'observation électorale de l'Organisation des États américains (OEA) et de l'Union européenne (UE) ont soutenu la transparence du second tour présidentiel en Équateur, mais ont mis en garde contre les déséquilibres de la campagne, l'utilisation abusive des ressources de l'État et une décision de justice « inquiétante » qui a suspendu les droits politiques de la vice-présidente Verónica Abad.

Les rapports préliminaires ont mis en avant la forte participation des citoyens et l'efficacité du Conseil National Electoral (CNE), bien qu'ils suggèrent des réformes pour garantir l'équité lors de futures élections. Le MOE/OEA, dirigé par l'ancien ministre chilien des Affaires étrangères Heraldo Muñoz, et le MOE/UE, dirigé par l'Espagnol Gabriel Mato, ont convenu que la journée électorale s'est déroulée de manière pacifique et bien organisée, avec un système de transmission des résultats « fiable ». Cependant, ils ont souligné que le processus était marqué par des avantages pour le parti au pouvoir, y compris la diffusion de la publicité institutionnelle qui mêlait le rôle du président Daniel Noboa en tant que président et son rôle en tant que candidat.

« Il y avait un flou des frontières entre l'État et la campagne », a déclaré Mato, qui a également critiqué le fait que Noboa n'ait pas demandé de congé pour s'absenter de ses fonctions pendant la campagne. Pour sa part, Muñoz a souligné que « l'Équateur a fait preuve de maturité démocratique, mais des pratiques telles que l'utilisation de l'appareil d'État dans campagne qui nécessitent des corrections urgentes, persistent.»

Des illégalités dans le processus ?

Les deux missions ont remis en question la résolution du CNE qui interdisait l'utilisation d'appareils électroniques dans les urnes, sur la base de rapports de sécurité confidentiels non divulgués. La mesure, visant à éviter la photographie des bulletins de vote, a été qualifiée de « disproportionnée » et a suscité la méfiance de la part des secteurs politiques. Sur la base des témoignages de différents interlocuteurs, l'UE a ajouté que cette décision reflétait une «pression gouvernementale» sur l'organisme électoral.

En ce qui concerne la suspension des droits politiques de la vice-présidente Verónica Abad pour violence politique de genre, les missions ont exprimé leur inquiétude. Bien qu'elles ne se soient pas prononcées directement sur la décision du Tribunal de contentieux électoral (TCE), elles ont souligné le faitnque ce type de sanctions doit protéger - et non limiter - la participation des femmes à la politique. Les organisations locales avaient dénoncé le fait que l'arrêt établit un «précédent dangereux» pour la liberté d’expression.

« La résolution sur les appareils électroniques aurait dû être gérée avec plus de transparence pour éviter les soupçons », a déclaré Nacho Sánchez Amor, délégué du Parlement européen.

Les fausses informations

Le rapport de l'UE a également mis en garde contre la désinformation, y compris des accusations non fondées de fraude lancées par des acteurs politiques, et a exhorté le CNE à réglementer l'utilisation des réseaux sociaux. Malgré l'état d'urgence en vigueur dans certaines provinces en raison de l'insécurité, les deux missions ont reconnu que les libertés de réunion et de la presse ont été respectées pendant la campagne.

Les observations ont été publiées quelques heures après que le CNE et commencer le dépouillement final, avec des résultats préliminaires donnant un avantage de 52,3 % à Daniel Noboa contre 47,7 % à sa rivale, Luisa González. Les rapports finaux des missions, avec des recommandations détaillées, seront publiés après la proclamation officielle des résultats.

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/04/15/ecuador-hubo-inequidad-entre-candidatos-concluyen-observadores-electorales-internacionales/

URL de cet article :

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/04/equateur-des-inegalites-entre-les-candidats.html