Équateur : Le Gouvernement de Noboa et sa domination sur l'autorité électorale
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Face à la probabilité que la fraude soit prouvée, les experts soulignent qu’ « un nouveau processus électoral pourrait être envisagé".
Après le processus électoral équatorien et la dénonciation de fraude ainsi que les premières preuves du caractère douteux de la procédure électorale présentées par la candidate du Parti Révolution Citoyenne, Luisa González, on observe une série d'actes au sein du Gouvernement du président Daniel Noboa qui, selon les experts, « obscurcissent le paysage électoral ».
A ce sujet, Ivonne Téllez, avocate internationaliste, explique à Telesur que ce panorama devrait être marqué par la transparence, l'équité et la confiance. Cependant, le principal problème réside dans la « concurrence inégale ».
Téllez a expliqué que ce n'est pas la même chose de déposer une plainte publique auprès d'un État qui peut démontrer son impartialité, que de le faire face à un Gouvernement qui a exercé la contrainte sur la plupart des institutions de l'État, ce qui diminue la « possibilité mener à bien des réclamations légitimes. »
« La candidate González ne soulèverait pas ces plaintes publiquement et à l'échelle internationale si elle avait le soutien nécessaire, compte tenu de la responsabilité que cela implique, » ajoute Téllez.
Suivant cette ligne, l'experte souligne que la matérialisation de ces dénonciations est préoccupante dans un environnement qui n'offre aucune garantie ni dans le domaine électoral ni dans le domaine actuel. Cela, dit-elle, remet en question la transparence requise par cet exercice démocratique.
Bien que le Conseil National Electoral ait minimisé les plaintes, poursuit-elle, il a déclaré qu'il était prêt à les examiner si on le lui demandait.
Cependant, insiste Téllez, la consolidation du pouvoir par le Gouvernement en place limite les possibilités pour l'opposition d'exercer son droit légitime de demander des éclaircissements sur le processus électoral.
D'autre part, l'experte souligne que, dans le contexte équatorien, le pouvoir électoral est une composante supplémentaire au sein de la division des pouvoirs de l'État. Elle explique également que le Conseil National Electoral, en collaboration avec le Tribunal Electoral National, a le pouvoir de judiciariser tout ce qui concerne l'exercice électoral.
"Si le nouveau décompte des voix dirigé par le Conseil National Electoral prouve qu’il y a eu des illégalités, l'affaire devrait être portée devant l'organe judiciaire pour qu’il prenne les mesures correspondantes, » note-t-elle.
Entre-temps, elle souligne qu'un aspect inquiétant est le non-respect de la législation et du Code de la démocratie par le président prétendument élu, ce qui, selon Téllez, devrait avoir rendu processus électoral nul et non avenu.
En revanche, dans ce scénario - que l'experte souligne comme "inégal" -, les alternatives pour la candidate González, ajoute-t-elle, sont d'épuiser les ressources internes dans le cadre de la législation équatorienne et de rechercher un soutien international.
"Des organisations telles que la CELAC (Communauté des États Latino-américains et Caraibéens) et l'OEA (Organisation des États Américains, des entités de caractère occidental et interventionniste marqué, il convient de le dire) ont détecté des incohérences, mais leurs recommandations ont un caractère politique et ne peuvent pas lier légalement l’État, » explique l’experte.
Sur la probabilité de prouver la fraude, Téllez souligne qu'un « nouveau processus électoral pourrait être envisagé. » Cependant, « cela semble improbable, compte tenu du contrôle sur les institutions exercé par le Gouvernement actuel, » indique-t-elle, et elle ajoute que la priorité de la candidate González est de conclure le nouveau. décompte des voix autorisé par la législation nationale.
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/fraude-en-ecuador-gobierno-noboa-dominio/
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