Équateur : Rideaux de fumée

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

Le ministère des affaires étrangères (SRE) a rejeté hier les tentatives du Gouvernement d'extrême droite de Daniel Noboa pour impliquer le Mexique dans ses manœuvres destinées à imposer un Etat totalitaire en Équateur. Quelques heures auparavant, Quito s'était déclaré un alerte maximale face au transfert fictif de tueurs à gages du Mexique pour exécuter un attentat contre Noboa, à seulement quelques jours du jour où il a été proclamé vainqueur d'un second tour extrêmement douteux.C’est pourquoi la chancellerie a démenti fermement la création réitérée et sans scrupule de récits dans des communiqués officiels ou des révélations de documents officiels qui font allusion au Mexique en tant que source de soi-disant actes délictueux ou de situations internes dans le pays.

Ce n'est pas la première fois que Nobo agresse le Mexique pour stimuler son ordre du jour de politique intérieur. Le 3 février dernier, seulement quelques jours avant le premier tour des élections, il avait imposé des droits de douane de 27 % à tous les produits importés du Mexique. Dans un discours calqué, mot pour mot, sur celui du président des États-Unis, Donald Trump, il a accusé notre pays d’abuser l'Equateur pour avoir une balance commerciale favorable et a dit que ces tarifs resteront en vigueur jusqu'à ce que le Mexique accepte de signer un traité de libre commerce dans des termes satisfaisants pour son Gouvernement. De façon significative, il cherche à lever les barrières aux exportations de bananes de l'Équateur, une culture contrôlée par sa famille qui a valu à son père, l'homme le plus riche du pays cinq fois battu aux élections présidentielles, le surnom de "roi de la banane. » Pour les citoyens équatoriens, ces actions sont la énième confirmation de l'utilisation du pouvoir public pour l'enrichissement personnel qui est la raison d'être d'un noboisme mais pour le Mexique, ces bravades sont pour le moins risibles : la valeur totale des exportations mexicaines de l'Equateur sont équivalentes à ceux qu'on envoie aux États-Unis en moins de huit heures.

L'animosité de cet individu contre notre pays est due au fait que le Mexique n’a pas collaboré à la chasse à ses adversaires politiques et est resté ferme dans sa tradition de refuge humanitaire. Pour cette raison, le 6 avril 2024, Noboa avait ordonné l'invasion de l'Ambassade du Mexique à Quito et fait  enlever l'ancien vice-président équatorial Jorge Glas qui avait la protection du droit international et se trouver sous la garde du Mexique. Pour cette violation de notre souveraineté nationale, la chancellerie avait annoncé la rupture des relations diplomatiques.

Mais, plus profondément, Noboa a destiné sa haine au Mexique parce que la présidente Claudia Sheinbaum Pardon est aux antipodes de sa servilité envers Washington, de son exploitation de la guerre contre le trafic de drogue en tant que façade pour supprimer des libertés et en général, de tout ce que représente son Gouvernement : le prise en otage de l'État par une oligarchie corrompue, répressive et profondément anti-nationale. il faut se souvenir que Noboa a gouverné de façon ininterrompue sous l'état d'urgence, c'est-à-dire, avec la suspension des garanties individuelles, qu’il a qualifié les bandes délictueuses de groupes terroristes –une autre mesure destinée à nier les droits de l’homme– et il a traité comme des criminels les victimes de la violence d'État comme les quatre enfants qui ont été enlevés et assassinés par 16 soldats pendant qu'ils jouaient au football dans le quartier Las Malvinas de Guayaquil. Il a également remis à Washington les îles Galapagos pour qu'il y installe des bases militaires terrestres, navales et aériennes, un acte symbolique non seulement à cause du caractère collaborationniste des droites latino-américaines mais à cause de son engagement envers la destruction de la biodiversité et des derniers réduits de la vie sylvestre.

Avec cela, il ne reste plus qu'à saluer la fermeté du Gouvernement mexicain face aux agressions d'un régime qui se dirige dangereusement de l'autoritarisme vers le totalitarisme et à exprimer notre solidarité au peuple équatorien dans cette période si sombre de son histoire.

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/04/22/ecuador-noboa-cortinas-de-humo/

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