International : ONU, Washington et ses objectifs hégémoniques (I)
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Les États-Unis, à travers leur président, le patron républicain Donald Trump, ont décidé, en février dernier, d'annoncer leur retrait du Conseil des Droits, de l'Homme de l'ONU, donnant ainsi une preuve de leur mépris chronique des droits de l’homme, donnant leur aval au fait que d'autres entités les violent, comme c'est le cas du régime israélien et même leur donnant leur protection sur tous les plans.
Amanda Klasing, directrice nationale des relations avec le Gouvernement et le travail d'incidence d'Amnesty International qui a son siège aux États-Unis, signale que « l'annonce que Washington se retire du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, alors qu'il n'en est même pas membre, n’est rien d'autre que le dernier geste du président Trump pour montrer au monde son mépris total et flagrant des droits de l'homme et de la coopération internationale, bien que cela affaiblisse les intérêts des États-Unis. »
Les États-Unis, qui, également, ne respectent pas les accords, les avancées et les engagements pris par les Gouvernements précédents en matière de changement climatique, par exemple. Dans leurs politiques sanitaires globales, il n'est pas étrange que le blond et multimillionnaire président des États-Unis qui a été un fervent critique du travail mené à bien par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans la lutte contre la pandémie de COVID–19, ait retiré son pays de cet organisme multinational qui dépend précisément de l’ONU.
Le gel de l'aide à l'agence de travaux publics et de secours des Nations unies pour la Palestine (UNRWA) a également fait partie de cette politique de mépris des droits de l'homme. Dans ce cas contre le peuple palestinien et avec un soutien soutenu à la politique génocide d’Israël. Washington diabolise le rôle de l'ONU quand il s'agit des droits pour lesquels les États-Unis se comportent comme un violeur ou soutiennent les violeurs des droits de l’homme.
Le Gouvernement Trump se passe de l'ONU, il n'est même pas intéressé par une rencontre avec le secrétaire général de cet organisme, le portugais Antonio Gutierrez. Ça n'a pas fait partie du travail de tram de chercher un issue (favorable à son régime) aux conflits en Ukraine et au génocide mené à bien par son partenaire et complice du régime nationaliste à Gaza. Non seulement il a marginalisé l'ONU, le Conseil de Sécurité, mais il a réduit significativement son apport financier, ce qui conduit cet organisme à une absence d'importance évidente et indigne.
Le siège de l'ONU se trouve aux États-Unis, à New York. Les États-Unis apportent 25 % du budget de cet organisme (3 600 000 000 de dollars en 2024) qui compte 40 000 fonctionnaires répartis dans les 193 pays membres de l’ONU. De plus, ils contribuent en fournissant une grande partie des effectifs et apportent un soutien financier à ce qu'on appelle les « opérations de maintien de la paix » qui, en réalité, servent à maintenir le statut quo de la paix étasunienne.
Les critiques de la Maison Blanche et des secteurs les plus extrémistes de la société des États-Unis contre l'ONU et leur façon de stimuler la vision de mépris de cet organisme international s'il ne respecte pas les dictats, les objectifs et la vision des groupes de pouvoir de Washington sont propres au caractère totalitaire des États-Unis. Un régime qui aspire à réformer d'une manière essentielle le principal organisme multinational, mais pas pour le démocratiser, pour qu’il continue à servir exclusivement ses désirs hégémoniques. Et pour cela, il fait pression en refusant la contribution financière à laquelle s'engage chaque pays. C’est un élément de chantage, de coercition et d'extrême danger pour la réalisation des travaux de l'ONU.
Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, au sommet des BRICS qui a eu lieu dans la ville Russe de Kazan en octobre 2024, a apporté plus de lumière que les idées d'hécatombes de Trump. À cette occasion, le dirigeant russe a souligné qu'« il n'y a pas d'alternative aux Nations unies en tant qu'organisation internationale universelle (...) mais... elle a de nombreux problèmes... le monde évolue et toutes les structures qui ont été créées il y a des décennies doivent être modifiées en fonction de l'évolution du monde ». L'idée de base est de donner plus de pertinence au concept et à la pratique d'un monde multilatéral au lieu de l'unipolarité qui est devenue une réalité en 1991 avec la chute de l'ex-URSS et du camp socialiste.
La question la plus brûlante est la composition du Conseil de Sécurité, ses membres permanents et leur droit de veto sur les résolutions, un aspect dans lequel la vision de la Russie et de la Chine diffère énormément de celle que défendent les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. À ce sujet, Poutine indique que, pour un meilleur fonctionnement de l'ONU, « il faut élargir la représentation au Conseil de Sécurité et à d'autres organes clés aux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. »
De mon point de vue, il n'y a aucun doute que l'ONU a besoin de changements, au-delà de l'apparence. Évidemment, il faut réformer cet organisme international, doté d'une énorme bureaucratie qui, souvent, ne fait que freiner la nécessité de stimuler la justice, bureaucratie imposée, précisément, par les pouvoirs essentiellement occidentaux qui fournissent le plus de ressources financières pour la marche de cette entité internationale gigantesque et bureaucratique.
Une ONU qui a vu le jour après la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui nécessite une démocratisation et un changement de sa structure obsolète si l'on veut continuer à compter sur elle. Mais un changement nécessaire, vital et multilatéral, non pas pour continuer à servir les intérêts de la caste politique, militaire et financière des États-Unis, mais pour remplir effectivement ses objectifs, y compris le numéro deux de la Charte des Nations unies, qui stipule : « Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix universelle ».
Et des principes, comme le numéro, un de la charte, qui indique l'obligation de tenir compte du fait que l'ONU est basé sur le principe de l'égalité souveraine de tous ces membres. Débute et des principes de base, exigible, obligatoire, pour lesquels cette organisation a été créée. Il faut, si l’on ne veut pas refondre ou mettre définitivement fin à cet organisme, qu’une nouvelle gouvernance internationale soit mise en place. Une société internationale véritablement inclusive, avec des droits et des devoirs égaux, sans déséquilibre de pouvoir.
Les États-Unis travaillent à saper l'ONU et ses principaux organes établis en vertu de la Charte des Nations unies, quand cette institution a été fondée en 1945 : son Assemblée Générale, son Conseil de Sécurité, son Conseil Economique et Social sa Cour Internationale de Justice et son Secrétariat.
Mets le travail de sape de Washington va aussi diminuer le rôle que jouent des institutions comme l'Organisation Internationale des Migrations (OIM), l'Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), l'Organisation Internationale du Travail (OIT), le Bureau des Nations unies contre la Drogue et le Délit (ONUDD), le Haut Commissariat d'Aide aux Réfugiés (ACNUR), le Bureau de Coordination des Questions Humanitaires, le Bureau du Haut Commissaire des Nations unies pour les Droits de l’Homme (ACNUDH), le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF), le Programme Mondial d’Aliments (PMA) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les États-Unis méprisent tout ce qui représente un frein à leurs objectifs hégémoniques, même quand ceux-ci sont en baisse. Ils souhaitent un changement essentiel de l'ONU, pas pour l'améliorer mais pour maintenir et promouvoir ce qui a toujours été leur ligne directrice en matière internationale : maintenir et promouvoir une domination mondiale sans tenir compte des intérêts de ses alliés et de ses partenaires, et plus encore mépriser ceux qui ne font pas partie de son troupeau. Les États-Unis cherchent à s'opposer à l'idée d'augmenter, par exemple, le nombre de membres du conseil de sécurité de l’ONU.
Le Conseil de Sécurité est composé de 15 membres, 5 permanents et 10 non permanents. Les membres fixes sont ceux qui ont le droit de veto sur les résolutions qui émanent de cet organisme international : la Russie, la Chine, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Il y a également 10 membres non permanents élus par l'Assemblée Générale pour 2 ans.
La proposition des États-Unis est d'inclure des régions qui ne sont pas représentées : l'Afrique, l'Amérique latine, les Caraïbes et ce qu'on appelle les Etats insulaires (la plupart d'entre eux dominée par Washington et qui ont l'habitude de voter en faveur des positions du Gouvernement des États-Unis.)
Sous les Gouvernements de Barack Obama de Joe Biden, Washington a envisagé cette augmentation, mais sans concession du droit de véto. L’inclusion, par exemple, du Japon et de l'Allemagne, des partenaires inconditionnels de Washington, provoquerait le rejet logique de la Russie et de la Chine. Les conditions définies par Washington sont que ces membres aient un niveau de développement économique puissant, qu'ils contribuent avec de l'argent et des effectifs aux opérations qu'on appelle « opérations de paix » et, de plus, que leur apport au financement de l'ONU soit considérable.
Après le début de l'opération spéciale dénazification et de démilitarisation de l'Ukraine, la position de Washington était d'installer un récit qui envisage, par exemple, le départ de la Russie du conseil de sécurité comme « châtiment » pour son rôle dans cette guerre. Une conduite hypocrite de Washington qui est responsable d'une grande partie des processus de déstabilisation, d'agressions, d'invasions et de l'extermination de millions d'êtres humains sur tous les continents. Si l'ONU est toujours extrêmement fragilisée, c'est principalement de la responsabilité des États-Unis et de leur politique en matière de relations extérieures.
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/blogs/onu-washington-y-sus-objetivos-hegemonicos-i/
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