Amérique latine: La NED continuera à utiliser la démocratie contre le Venezuela, le Nicaragua et Cuba
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
Le bref gel et le rapide rétablissement partiel du financement de la fondation Nationale pour la Démocratie (NED) début 2025 ont contribué à la montrer comme un outil des Etats-Unis pour le changement de régime. Créée pour rebaptiser les opérations secrètes de la CIA comme « promotion de la démocratie », la NED canalise des fonds gouvernementaux vers des groupes d’opposition au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba et interfère dans les affaires intérieures de ces pays.
Le changement de régime dans l’ordre du jour des Etats-Unis
En 2018, Kenneth Wollack s’était vanté devant le Congrès des Etats-Unis du fait que la NED avait formé politiquement 8 000 jeunes nicaraguayens dont beaucoup ont participé à une tentative ratée de renversement du Gouvernement sandiniste. Wollack faisait l’éloge du travail de « promotion de la démocratie » de la NED dont il est à présent vice-président. A Carl Gershman, alors président de la NED qui témoignait, on avait posé des questions sur le Nicaraguayen Daniel Ortega qui avait été réélu à une large majorité deux ans auparavant. Il avait répondu: « Il est temps qu’il s’en aille. »
7 ans plus tard, Trump est devenu président et l’avenir de la NED semblait en danger. Le 12 février, le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), sous la direction d’Elon Musk, a gelé les fonds approuvés par le Congrès. ses activités se sont arrêtées et son site Web a disparu. Le 24 février, Richard Grenell, envoyé spécial au Venezuela, a déclaré que « Donald Trump est quelqu’un qui ne veut pas de changement de régime ».
Les opérations de changement de régime de Washington dans le monde entier se sont vues immédiatement affectées et plus de 2 000 organisations étasuniennes qui collaboraient, qui recevaient des fonds, n’ont plus eu de financement pendant un certain temps. Une juge désignée par Biden a parlé de « dégâts potentiellement catastrophiques » pour les efforts des Etats-Unis (pas dans ses propres mots) pour renverser des Gouvernements étrangers. La clameur de la presse corporative a été assourdissante. Associated Press s’est exclamée:
« Le « phare de la liberté » s’éteint à mesure que se flétrissent les initiatives de promotion de la démocratie des Etats-Unis à l’étranger.
Mais la pause n’a duré qu’un mois. Le 10 mars, le financement a été rétabli dans une grande mesure. La NED, qui a remercié chaleureusement le Département d’Etat pour son changement d’attitude, a rendu public son programme actuel qui comprend plus de 260 projets de plus de 40 000 000 de $ seulement en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Le « pouvoir doux » des Etats-Unis
Créée en 1983 sous la présidence de Ronald Reagan après les scandales concernant le financement occulte des interventions étrangères de la CIA, la NED devait transformer ces opérations dans une forme plus accessible au public sous le prétexte de « la promotion de la démocratie. » Comme Allen Weinstein, le premier président par interim de la NED, l’a admis avec cynisme en 1991: « Beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui, la CIA le faisait secrètement il y a 25 ans. » En bref, la NED fonctionne comme « un bras du pouvoir doux » de l’apolitique étrangère des Etats-Unis.
La NED opère, de façon trompeuse, comme une fondation privée sans but lucratif 501(c)(3). Mais elle est financée presque à 100% par des assignations annuelles de fonds du Congrès des Etats-Unis et est dirigée principalement par des fonctionnaires ou d’anciens fonctionnaires de Washington. En réalité, c’est un instrument de l’état et peut-être de ce qu’on appelle l’Etat profond. Mais ses statuts presque privés la protège de beaucoup des exigences de divulgation qu’on a l’habitude d’appliquer aux agences financées par des fonds publics.
source en espagnol:
URL de cet article: