Argentine : La mise en marche de la commission d’enquête sur $LIBRA retardée
Par Laura Marussich
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Le radicalisme l’a fait à nouveau. Malgré les gestes d'autonomie qu'ils avaient essayé d'accomplir auparavant, trois députés de l’UCR ont fini par s'aligner sur La Liberté Avance et ont aidé à bloquer la constitution de la commission d'enquête sur le scandale de la crypto-monnaie dont le président Javier Milei est le centre.
La manœuvre dilatoire empêché l'élection d'autorité et a fait ce que le parti au pouvoir cherchait : gagner du temps. La commission est au point mort et sa création est retardée au moins jusqu'à la prochaine session qui devrait avoir lieu pendant la semaine du 19 mai. Ce jour-là, on débattra aussi de projets sensibles comme la déclaration d'urgence en handicap, la prorogation du moratoire sur la sécurité sociale et le financement des universités. Dans ce cadre, l'opposition cherchera à conserver la présidence du corps et dénoncera la manœuvre par laquelle le parti au pouvoir –avec l'aval de Martin Menem – a élargi illégalement le nombre de membres qui est passé de 24 à 28 pour ajouter des alliés et blinder la commission de l’intérieur.
Bien que l'ordre de la session précédente, ils aient exprimé une distance, les députés Soledad Carrizo et Lisandro Nieri – tous deux alignés sur le gouverneur Alfredo Cornejo – ont fini par voter avec le parti au pouvoir. Une semaine avant, il n'avait pas assisté à la rencontre convoquée par Martin Menet pour réunir les 14 voies qui soutiendrai le jeu libertaire. Mais ce mercredi, ils ont accompagné la proposition de Gabriel Bornoroni comme président de la commission, fermant ainsi la possibilité d’adopter les autorités d'un commun accord et retardant le début de l’enquête. Cette volte-face a provoqué la surprise, surtout dans le cas de Carrizo, qui avait été la première à se démarquer publiquement en prévenant : « Je ne vois pas pourquoi mettre des obstacles à ce que cela puisse aller de l’avant. » Elle semble l'avoir regretté.
« Ce serait un contresens que quelqu'un qui a voté contre ou n'est pas d'accord avec le fait d’enquêter préside. » a déclaré la député Carolina Gaillard de Union pour la Patrie.
Le député de Catamarca Francisco Monti, nouveau membre de l'Interbloc Ligue de l'Intérieur, a aussi soutenu Bornoroni bien, qu'il ait cherché à prendre ses distances avec le conflit : « sans préjudice du fait que je ne pense pas qu’il faille ouvrir une nouvelle brèche entre ceux qui veulent que (la commission) fonctionne et ceux qui ne veulent pas, ceux qui ont voté en faveur devraient travailler pour qu'elle fonctionne, et en ce qui concerne ceux d'entre nous qui avons voté contre, cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas remplir dignement notre rôle. De plus, les président ne sont pas les propriétaires des commissions. »
Les blocs qui soutiennent la commission ont lu le mouvement en fonction des élections. Il signale que le gouverneur Cornejo utilise la commission comme monnaie d'échange dans les négociations pour les listes face à la fermeture des alliances : « A Cornejo, cela lui sert qu'elle fonctionne, pas qu'elle reste morte, » ont-ils déclaré à ce journal. « C’est inquiétant pour les listes à Mendosa, » a noté un armateur local. La province n'a pas encore fixé de date pour ses élections et les libertaires « veulent y aller seuls », a-t-il expliqué à Pagina 12. le risque n'est pas mince : si Luis Petri est tête de liste pour le poste de député national et qu'il remporte une bonne élection, il pourrait devenir un candidat compétitif pour le poste de gouverneur en 2027.
Parallèlement, dans le bloc Innovation Fédérale, on a enregistré des mouvements qui conspire contre la stratégie de l’opposition. Le député de Rio Negro Agustín Domingo a été remplacé par le missionnaire Carlos Fernandez, un roque de dernière minute qui a favorisé le parti au pouvoir.
Face à l'impossibilité de choisir des autorités, les députés Nicolás Massot et Fernando Carbajal ont annoncé qu'on voterait pour la présidence de la commission lors de la prochaine session. Massot a affirmé que l'opposition dure compte sur au moins 140 voix face à un peu plus de 120 pour le pan-officialisme. Cristian Ritondo a proposé d'avancer pour obtenir des accords avant ce jour-là pour éviter un autre blocage.
La bataille pour la présidence de la commission aura lieu lors d'une session chaude, dans laquelle les blocs d'opposition, chercheront aussi à avancer, avec d'autres sujets qui menacent l’excellence du Gouvernement : en plus de l'urgence dans les handicaps, du moratoire sur la sécurité sociale et des fonds pour l'université, le débat comprendra, une tentative de l'opposition pour mettre en cause la formation « truquée » de la commission d'enquête. Le député Fernando Carbajal pense qu'il demanderont de revoir l'élargissement des membres : « Ils doivent être 23 parce que le PO a perdu 2 membres et que cela leur fait perdre un siège. Nous allons aller à la session plénière pour qu'on invalide tous les truquages, » a-t-il déclaré.
Malgré les tentatives des libertaires, pour effacer ce problème, de la l'ordre du jour, l’affaire $LIBRA au centre de la scène. L'interpellation des ministres qui n'ont pas répondu à la première convocation :Mariano Cúneo Libarona (Justice) et Luis “Toto” Caputo (Économie) est prévue pour le mardi 14 mai. Tous deux ont justifié leur absence par des problèmes d'emploi de temps. S'ils ne se présentent encore pas, l'opposition envisage d'autres mesures. Elle n'écarte pas une plainte devant la justice ou même une demande de procès politique en argumentant qu'ils ne respectent pas leurs devoirs de fonctionnaires publics.
Avec ses nouvelles interpellations, et la réactivation de la commission d'enquête, union pour la patrie, rencontre fédérale, la coalition civique, le front de gauche et démocratie pour toujours chercheront à écarter. Les multiples questions auxquelles Guillermo Francos n'a pas pu–ou n'a pas voulu– répondre lors de sa présentation. Le chef du cabinet n'a pas pu préciser qui a remis au président Javier Milei avec le contrat avec le Token de la monnaie virtuelle $LIBRA, il n'a pas expliqué pourquoi il en avait fait la promotion sans consulter aucun organisme de l'État et a répété comme un refrain que, pour Milei, « il n'y a pas eu d'escroquerie. » Il n'a même pas précisé le lien existant entre Karina Milei et Mauricio Novelli et le reste des chefs d'entreprises technologiques qui se sont rendus à la Maison Rose. Francos n'a pas donné de détails sur le Tech Forum, a refuser d'envoyer les rapports de l'unité d'information financière et a esquivé toutes les questions liées à des pots-de-vin présumés et à des revenus gérés par des tiers.
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