Brésil: Une députée adepte de Bolsonaro condamnée à dix ans de prison
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
La Cour suprême fédérale (STF) du Brésil a condamné la députée Carla Zambelli, adepte de l'ancien président Jair Bolsonaro, à 10 ans de prison pour avoir envahi les systèmes du Conseil national de la justice (CNJ), a-t-il été confirmé jeudi.
Prononcée par la première chambre du STF, la sentence concerne également le pirate informatique Walter Delgatti, condamné à huit ans et trois mois de prison.
Les quatre ministres ont été d’accord avec le vote du rapporteur, le ministre Alexandre de Moraes, en faveur du châtiment.
Cármen Lúcia Antunes, Cristiano Zanin, Flávio Dino et Luiz Fux ont voté pour 10 ans de prison. Le dernier avis de ce procès, qui s'est déroulé en séance plénière virtuelle, a été émis par le juge Luiz Fux.
Vendredi, le tribunal avait déjà la majorité pour condamner Zambelli et Delgatti.
Les enquêtes ont conclu que Delgatti était responsable du piratage du système interne du CNJ en novembre 2022.
Le 4 janvier 2023, le fouineur informatique a inséré de faux documents dans le système. Parmi eux, un mandat d'arrêt contre le ministre De Moraes, signé par le juge lui-même.
Arrêté, Delgatti a avoué les crimes : piratage des systèmes, insertion d'un mandat d'arrêt inexistant et violation simulée de la confidentialité des comptes du ministre.
Il a partagé la responsabilité avec Zambelli et a affirmé que la députée lui avait payé 40 000 réaux (un peu plus de 7 000 dollars) pour ses services.
Selon le pirate informatique, c'est la parlementaire qui a écrit l'ordre contre De Moraes.
En janvier, le bureau du procureur général a demandé au STF de les condamner tous les deux pour les crimes de piratage informatique et de mensonge idéologique.
La première infraction est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à quatre ans d'emprisonnement. Pour la seconde, le Code pénal prévoit jusqu'à cinq ans derrière les barreaux.
Pour le procureur général Paulo Gonet, l'objectif était de « créer un environnement de démoralisation de la justice brésilienne pour obtenir un avantage politique en proposant, dès le début, l'invasion d'un dispositif informatique en participant activement à la production d'un ordre judiciaire idéologiquement faux. »
Gonet a souligné dans la plainte que Delgatti lui-même a avoué les invasions, qui ont également été démontrées par des analyses d’experts.
Le ministère public fédéral cite un rapport de la police fédérale qui a confirmé que le pirate informatique « travaillait pour l'accusé (Zambelli), et il convient de noter qu'il avait accès à des informations sur des sites Web et des serveurs associés à la parlementaire. »
L'accusation affirme que le paiement a été occulte, c'est-à-dire caché, pour essayer de dissimuler la relation, et qu’il a été effectué par l'intermédiaire d'un tiers : Jean Hernani, un employé du bureau de Zambelli, qui n'a pas été inculpé dans l’affaire.
(Avec des informations de Prensa Latina)
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