Cuba: Aleida Guevara évoque les relations Cuba-Etats-Unis
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
L’émission « Simplement avec Aleida Guevara » analyse la politique des Etats-Unis envers Cuba pendant 60 ans et les perspectives des relations bilatérales.
Cuba a toujours eu a volonté d’avoir un dialogue ouvert aussi bien avec le Gouvernement qu’avec le peuple des Etats-Unis sur la base du respect de sa souveraineté et de la construction d’une Révolution socialiste.
La médecin cubaine Aleida Guevara a reçu dans l’émission hebdomadaire « Simplement avec Aleida Guevara » le docteur en sciences politiques José Ramón Cabañas.
Cuba, un exemple de souveraineté
En abordant les causes de l’agressivité des Etats-Unis envers Cuba pendant 60 ans, celui qui est aussi directeur du centre de recherches sur la politique internationale a affirmé que « les arguments qu’ils utilisent pour mettre en place cette politique sont réellement secondaires. »
« Ce qui est au fond, c’est une politique d’Etat pour que la Révolution cubaine n’existe pas, qu’il n’existe pas un pays qui parle d’égal à égal au Gouvernement des Etats-Unis et surtout, en finir avec l’exemple que Cuba représente, tout d’abord en ce qui concerne l’Amérique latine et les Caraïbes, » a-t-il dit.
Après 40 ans au service de la diplomatie cubaine, Cabañas explique que ces actions ont inclu, après le triomphe du 1er janvier 1959, des pressions sur certains secteurs de la population pour qu’ils quittent le pays et la coordination de groupes contre-révolutionnaires.
Il a évoqué la proclamation présidentielle 34-47 qui officialisait le blocus économique en alléguant que Cuba avait une relation particulière avec l’Union soviétique et il a donné l’exemple récent des soi-disant attaques acoustiques contre le personnel diplomatique des Etats-Unis à La Havane.
A son avis, pour se reproduire en tant que système et conserver leur hégémonie dans l’ordre international, les Etats-Unis ont surtout besoin que les pays du monde sous-développé aient une position de dépendance économique et politique envers eux.
« Alors, dans la mesure même où Cuba a une position souveraine sur les questions internationales, dans la mesure même où Cuba gère les relations bilatérales avec les Etats-Unis comme elle le fait, elle est un exemple. Si cet exemple était suivi, les Etats-Unis verraient l’hégémonie dont ils ont joui pendant plus de 50 ans menacée. »
Manipulation politique grâce aux listes des. pays terroristes
Cabañas a également dénoncé la manipulation politique que représente l’inclusion unilatérale de Cuba dans la liste des pays qui soutiennent le terrorisme élaborée par les Etats-Unis.
« Cette soi-disant liste est un mécanisme des Etats-Unis destiné à imposer des sanctions ou des limitations supplémentaires à des pays (…) C’est un objectif politique: les agences spéciales, l’agence des Etats-Unis pour la sécurité, savent que Cuba ne soutient pas le terrorisme. »
Et il a ajouté que cette désignation n’est pas une simple déclaration politique, elle des effets concrets du point de vue économique et commercial et, surtout, du point de vue financier.
« Les règles qui pèsent sur le fonctionnement quotidien des banques étasuniennes disent clairement: « vous ne pouvez offrir de services aux pays qui se trouvent sur cette liste » et il y a aussi d’autres limitations mais celle-ci est la principale. »
Des secteurs des Etats-Unis plaident pour des relations normales avec Cuba
A une question sur l’avenir des relations entre les deux pays, Cabañas a a affirmé que cette situation, comme c’est toujours le cas en politique étrangère, dépendra de ce qui se passera dans la société étasunienne.
« La société étasunienne, nous le voyons tous les jours, est de plus en plus polarisée, » dit-il Comme particularité, il a souligné qu’il « existe de larges secteurs, et non des moindres, qui voudraient voir une relation différente».
Et il a donné l’exemple des producteurs agricoles des Etats-Unis qui sont en faveur de relations normales avec Cuba ou les plus de 57 échanges d’universités des Etats-Unis avec l’université de La Havane.
« En d’autres termes, le blocus n’arrête ni les échanges entre scientifiques ni les échanges entre spécialistes ni les échanges culturels. Ce qui montre aussi que, malgré le blocus, la culture, les échanges culturels ne peuvent s’arrêter. »
Le diplomate a ajouté que les deux pays échangent, en outre, des informations directes grâce à Interpol, sur les criminels internationaux, surtout dans des opérations concernant le trafic de drogues. De plus, les autorités aéronautiques partagent quotidiennement t des informations sur 800 vols.
Selon Cabañas, la position des Etats-Unis envers Cuba est le produit de la façon de faire de la politique dans ce pays, qui implique obtenir des voix et des discussions au Congrès.
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