Venezuela : D’après Petro, l’ELN opère en territoire vénézuélien
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Caracas a émis une énergique protestation diplomatique contre la Colombie après les déclarations du président Gustavo Pétro qui suggère sur les réseaux sociaux que l'Armée de Libération Nationale (ELN) opère un territoire vénézuélien en alliance avec le Clan du Golfe, selon des documents révélés par des médias colombiens.
Le communiqué officiel que le Venezuela a adressé à Bogotá qualifie ces accusations « d'infondées » et « d’irrespectueuses » en argumentant qu’elles ne prennent pas en considération « le ferme engagement de l'État vénézuélien dans la lutte contre le trafic de drogues » et les opérations récentes de la Force Armée Nationale Bolivarienne (FANB) dans la région frontalière.
Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a déclaré mercredi que son pays va défendre le territoire vénézuélien, et même toute la frontière avec la Colombie, du trafic de drogues et de la violence.
Nous allons « défendre le territoire vénézuélien, un territoire sans violence et sans trafic de drogues, y compris la frontière avec la Colombie, », a-t-il déclaré tout en reconnaissant la qualité du renseignement et du contre-espionnage vénézuélien pour démanteler la mafia du trafic de drogues.
« Les mafia à Zulia et le trafic de drogues dans le Catatumbo, nous leur avons donner des coups de bâton, » a affirmé le chef de l'État, et il a précisé qu'on a « une main de fer avec les terroristes armés ce temps de Colombie, la Tancol et tout ce dont la Force Armée a besoin pour ratisser le terrain et le garder libre de trafic de drogues et de délits a tout mon soutien. Du côté colombien, personne ne répond au téléphone. »
Les avancées dans les opérations anti-drogues sur la frontière
La réponse de Caracas met particulièrement l'accent sur l’opération Relámpago du Catatumbo qui a débuté en janvier 2025 avec le déploiement de plus de 5000 militaires dans les états frontaliers de Zulia, Táchira et Amazonas.
Les résultats de cette opération :
- Saisie de 5407 kg de cocaïne en mars
- Destruction de 7 bateaux et de 3 dépôts clandestins
- Arrestation d’un maire et d'un fonctionnaire de la sécurité pour leurs liens présumés avec le trafic de drogues
- Démantèlement de 3 campements illégaux, dont un camp d'instruction de dissidents des FARC.
- 27 200 l de combustible, de résine et de fibre de verre
- 2 sous-marins de fabrication rudimentaire.
- 25 moteurs hors-bord
« Qui que ce soit qui tombe, nous continuerons à garantir la paix, » a affirmé il y a quelques jours le ministre de l'intérieur vénézuélien Diosdado Cabello, lors d'une conférence au cours de laquelle il a présenté des preuves audiovisuelles des opérations militaires et des saisies de drogues.
« Un coup terrible porté au trafic de drogue colombien, à Iván Duque et Álvaro Uribe dans notre lac de Maracaibo (....). Ne soyez pas surpris si Uribe et Duque deviennent fous parce que cela affecte leurs finances, un réseau de trafiquants de drogue qui vient de Colombie, et nous menons cette opération depuis des mois », a conclu le ministre Cabello.
Tensions au milieu des efforts de paix
Dans son communiqué, le Venezuela rappelle son rôle, en tant que conciliateur dans les dialogues de paix entre le Gouvernement colombien et différents groupes armés dont l'ELN, un processus dans lequel, selon lui, il a agi « sans émettre de jugement de valeur », et en suivant les grandes lignes établies par Bogotá.
« Le Venezuela a agi de bonne foi pour contribuer à une paix stable en Colombie, » dit le document qui regrette que Pétro oublie de mentionner les efforts militaires vénézuéliens dans la région frontalière.
Le Gouvernement vénézuélien souligne aussi que, selon les données fournies par la Colombie, 97 % de la cocaïne produite en territoire colombien sort par le Pacifique et il a à nouveau affirmé son engagement à éviter que le Venezuela devienne un « raccourci » pour les trafiquants de drogues.
Malgré son ton critique, Caracas réaffirme sa disposition au « dialogue respectueux » et à la coopération régionale, sous les principes du droit international, mais elle avertit qu'elle ne tolérerait aucune accusation destinée à « rendre le Venezuela responsable de problèmes qui ont leur origine en Colombie. »
L’opération Neblina 2025, complémentaire de l’opération Relámpago du Catatumbo, a permis de démanteler, en outre, 2 campements d’exploitation de mines illégale dans l'état d’Amazonas et d'arrêter 10 citoyens colombiens. Les autorités vénézuéliennes ont souligné que ces actions étaient le reflet de « l'union civique et militaire destinée à protéger notre souveraineté. »
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/venezuela-rechaza-senalamiento-petro-eln/
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