Venezuela: L’ONU craint des disparitions forcées parmi les migrants déportés au Salvador
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
Mardi, le bureau de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les droits de l’homme a exprimé son inquiétude à propos de la situation d’un groupe de migrants vénézuéliens qui, après avoir été déportés des Etats-Unis au Salvador, pour lequel on se trouve dans une situation « de complète incertitude » concernant sa localisation et ses conditions de vie.
Cette préoccupation a été révélée par la porte-parole de l’organisme international,
Liz Throssell, qui a indiqué que cette situation est une situation de disparition forcée selon le droit international humanitaire.
Selon les données officielles des Etats-Unis citées par la porte-parole, on ne sait toujours pas où se trouvent au moins 250 Vénézuéliens expulsés vers le Salvador.
L’inquiétude de l’organisme international est justifiée parce qu’on « ne sait pas ce qui est arrivé à ces gens et avec les violations des droits de l’homme qu’on craint, ils peuvent être dans le centre de détention salvadorien dans lequel sont envoyés les déportés. »
Certaines familles interrogées par le bureau de l’ONU pour les droits de l’homme ont exprimé leur angoisse parce qu’elles ne savent pas où et dans quelle situation se trouvent leurs êtres chers.
Jusque’à présent, ni les autorités des Etats-Unis ni celles du Salvador n’ont publié la liste officielle des Vénézuéliens détenus et leur situation légale au Salvador continue à ne pas être claire.
Selon les données officielles des Etats-Unis citées par la porte-parole, entre le 20 janvier et le 29 avril, 142 000 personnes ont été déportées des Etats-Unis vers diverses parties du monde, beaucoup d’entre elles en vertu de la Loi sur l’Ennemi Etranger car ils sont considérés comme soi-disant membres de gangs criminels. C’est pourquoi l’organisme suppose qu’ils sont détenus au centre de confinement du terrorisme (CECOT), un centre pénitentiaire de très haute sécurité au Salvador.
Les informations obtenues par le bureau de l’ONU pour les droits de l’homme de la part de membres des familles et des avocats des migrants qui ont fourni des données sur plus de 100 Vénézuéliens détenus au CECOT suggèrent que dans ses locaux, les détenus reçoivent un « traitement particulièrement dur, sans accès à une représentation légale ou à leur famille et sans autre contact avec le monde extérieur.
Les informations obtenues indiquent aussi que de nombreux détenus n’ont pas été informés de l’intention du Gouvernement des Etats-Unis de les déporter pour qu’ils soient emprisonnés dans un pays tiers, que beaucoup n’ont pas eu accès à un avocat et n’ont pas pu engager de recours contre la légalité de leur déportation avant d’être expulsés.
Dans cette situation, l’ONU souligne que plusieurs droits fondamentaux sont remis en question, y compris le droit de recevoir des garanties de procédure, le droit à la protection contre la détention arbitraire, le droit à l’égalité devant la loi et le droit à la protection contre la torture.
Il faut signaler qu’il existe même des différences dans la communication de l’ONU car mardi, le ministre du pouvoir populaire pour les relations extérieures du Venezuela a publié un communiqué qui signale une attitude « partiale et lâche du haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, Volker Türk, face aux graves violations commises contre les citoyens vénézuéliens à l’étranger. »
La chancellerie vénézuélienne signale que « le haut commissaire a gardé un silence complice » en n’exigeant pas la libération de plus de 250 Vénézuéliens transportés dans des centres de détention inhumains au Salvador et en ne se prononçant pas clairement sur leur enlèvement.
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