Brésil: Lula exhorte Macron à débloquer l'accord commercial entre le Mercosur et l’Union européenne
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Le président du Brésil Luiz Inácio Lula da Silva a lancé un appel direct à son homologue français, Emmanuel Macron, pour débloquer la ratification de l'accord commercial entre le MERCOSUR et l'Union européenne, en suspens depuis plus de deux décennies.
C'est ce qu'a déclaré le président brésilien, qui est en visite officielle d'État à l'invitation de Macron. Les deux présidents ont l'intention de signer au moins 20 accords bilatéraux dans les domaines des vaccins, de la sécurité publique, de l'éducation et de la science et de la technologie.
« Ouvrez votre cœur à la possibilité de conclure cet accord avec notre cher MERCOSUR », a déclaré Lula sur le ton d’un appel, après une réunion à l'Elysée. Lula a averti qu'en assumant la présidence tournante du MERCOSUR le 6 juin, il s'engagera personnellement à conclure le traité avant de quitter ses fonctions.
L'urgence de son message reflète à la fois la pression interne et le désir de projeter l’entité économique régionale dans un contexte mondial de plus en plus marqué par le protectionnisme et les tensions commerciales.
Selon le président brésilien, « l'accord est la meilleure réponse que les deux régions puissent offrir face à un scénario d'incertitudes créé par le retour de l'unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire. »
Cependant, du côté européen et en particulier en France, des résistances importantes persistent. Macron a admis que, si le traité est attrayant pour de nombreux secteurs, il représente « un risque pour les agriculteurs européens ». Il a insisté sur le fait que le marché européen ne peut être ouvert à des produits qui ne respectent pas les mêmes normes environnementales que celles exigées en Europe.
« Comment puis-je expliquer aux agriculteurs qu'au moment où j'exige que les règles soient respectées, j'ouvre le marché à des produits qui ne les respectent pas ? », s'est demandé le chef de l'État français et il a qualifié la situation d’ « injuste. »
Les objections françaises se concentrent surtout sur l'utilisation de pesticides interdits en Europe mais encore autorisés dans les pays du MERCOSUR, une préoccupation qui a fortement mobilisé le lobby agricole français.
Pour Lula, cependant, l'argument ne devrait pas être un obstacle définitif. Selon le Brésilien, son Gouvernement est « le plus préoccupé par l’environnement » de l'histoire récente du Brésil, et il a même proposé que les coopératives agricoles des deux pays dialoguent directement pour essayer de se comprendre.
Cependant, alors que Lula affirme que le Brésil s'occupe de la protection de l'environnement, récemment, dans plusieurs états, les Brésiliens ont protesté contre l'approbation de ce qu’ils ont rebaptisé « Loi sur la dévastation », un décret qui offre une plus grande flexibilité dans l'octroi des licences environnementales.
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