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Cuba: Des mesures pour maintenir les services de télécommunications

4 Juin 2025, 17:16pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos

 

« Je voudrais dire que nous sommes très sensibles à cette situation. Nous sommes convaincus que ce sont des mesures nécessaires que nous devons mettre en place mais nous devons aussi chercher des solutions pour protéger tous les secteurs qui se sentent affectés aujourd’hui, » a déclaré à la presse Tania Velázquez Rodríguez, présidente exécutive de ETECSA.

 

« Nous avons reçu une grosse quantité de doutes, d’opinions et de manifestations d’insatisfaction qui découlent de l’incompréhension de la portée de cette mesure. Cela nous préoccupe profondément parce que notre priorité est de donner des informations claires au peuple: expliquer les raisons de sa mise en place, ses implications et sa portée. De plus, nous sommes très attentifs à toutes les opinions qui se sont exprimées, » a-t-elle ajouté.

 

A propos du fait que le peuple pense qu’il s’agit d’un recul dans les services de télécommunications ou d’une limitation de l’accès à internet, la directrice a souligné que, ces dernières années, une politique claire d’avancées dans la connectivité, les technologies de l’information et les projets de transformation digitale  a été mise en place: « L’opérateur en télécommunications, dans ce cas ETECSA, a joué son rôle dans l’habilitation de ces services. »

 

« Pendant cette période, on a investi des millions qui, depuis 2015 -date de début des projets d’informatisation-, ont permis d’élargir l’accès à internet à Cuba. » Parmi les exemple qu’elle a cités se trouvent l’ouverture de cyber-cafés, le service NAUTA, le wifi dans les lieux publics, le NAUTA Foyer et, en 2018, l’accès à internet sur les téléphones portables.

 

« En 2019, nous avons mis en place la technologie 4G dans des zones choisies dont l’expansion a été accélérée pendant la pandémie de COVID-19 pour garantir la communication dans tout le pays. Ces réussites ont été possibles grâce à un processus d’investissement important soutenu par l’Etat et exécuté par ETECSA. »

 

« Nous maintenons notre engagement à continuer à développer l’accès à internet et les technologies de la communication pour les Cubains. »

 

Mais elle a reconnu les complexités économiques qu’affronte l’entreprise et qui l’ont obligée à prendre de nouvelles mesures commerciales.

 

« La première chose est de comprendre la situation actuelle d’ETECSA. Nous avons progressé dans la mise en place des technologies et dans la pénétration des services et nous ne misons pas sur un recul mais sur le maintien de ce qui a été atteint et sur la poursuite de l’avancement. Cependant, si nous analysons la perception des citoyens, ils se plaignent d’une perte de qualité, de difficultés de connexion -surtout pendant les pannes-, des pannes dans les bases radio par manque d’énergie et d’interruptions prolongées ».

 

« Par exemple, actuellement, il y a plus de 24 000 interruptions sur les lignes fixes du pays. En outre, plus de la moitié de nos 5 000 bases radio de téléphonie cellulaire sont inopérantes pendant les pannes d’électricité parce qu’elles n’ont pas de batteries de secours », a-t-elle expliqué.

 

« Nous affrontons aussi d’autres difficultés: la pénurie de matériel pour installer de nouveaux équipements ou réparer ceux qui existent. Quand les clients se rendent dans nos boutiques, ils ne trouvent ni téléphones cellulaires ni portables à vendre ni lignes téléphoniques disponibles. Nous avons même dû mettre en place des restrictions: actuellement, on ne peut as acquérir de seconde ou de troisième ligne tout simplement parce que nous ne disposons pas de lignes à commercialiser. »

 

« Nous nous trouvons dans une situation extrêmement critique à cause du manque de devises et de l’importante réduction des revenus ces dernières années qui nous empêchent de surmonter ces difficultés. »

 

Mais « nous avons mis en place 2 câbles sous-marins qui donnent une importante capacité d’accès à internet, plus de 500 gigabits. Cet investissement était destiné à améliorer la qualité et à élargir l’accès. Mais  les capacités qui transitent par ces câbles, connectés à des serveurs internationaux, doivent être payées en devises aux opérateurs étrangers avec lesquels nous avons des accords. Le service doit être soutenable, mais actuellement nous le commercialisons en monnaie nationale ».

 

« Bien que j’évite de qualifier les prix « d’abordables » -car cela dépend de la perception de chaque personne- l’augmentation de la consommation et du trafic prouve que nous avons obtenu un meilleur accès de la population, ce que nous considérons comme très positif. »

 

Velázquez Rodríguez a décrit la situation financière difficile de l’entreprise : "L’entreprise est très endettée -c’est une réalité que nous devons reconnaître-. nous avons des dettes qui nous empêchent d’importer la technologie, les matières premières et le matériel dont nous avons besoin.  Nous ne parlons même pas de développer nos services mais simplement de maintenir nos services actuels. »

 

« Pendant des années, nous avons eu un schéma de revenus qui comprenait d’importantes entrées de devises de l’étranger mais ces sources de Deven us se sont considérablement réduites. Nous avons consacré beaucoup de temps à étudier des alternatives et des solutions éventuelles. Ces mesures ne sont ni improvisées ni mises en place précipitamment, elles sont le résultat d’une analyse exhaustive. »

 

Et elle a ajouté: « Lors de la dernière session de l’Assemblée nationale, on a analysé la façon dont la perte de revenus en devises d’ETECSA affecte non seulement notre entreprise mais aussi la captation de devises du pays en général. »

 

« Lors de cette session de l’Assemblée nationale, on a évoqué un groupe de mesures qui étaient à l’étude, certaines déjà approuvées, qui seraient mises en place en 2025. En janvier, nous avons donné une conférence de presse lors de laquelle nous avons expliqué la situation actuelle et annoncé qu’on appliquerait cette année des mesures commerciales. »

 

Face aux critiques concernant les problèmes dans la communication concernant cette mesure, la directrice a reconnu qu’il y a eu des failles.

 

« Nous comprenons que, s'il s'agit d'un critère généralisé, nous l'avons tout simplement manqué. Nous manquions d'outils, nous manquions de mécanismes plus efficaces pour pouvoir aborder toutes ces informations.

 

Et aujourd’hui, nous réfléchissons: nous sommes allés aujourd’hui dans différents endroits, y compris avec des étudiants, des groupes de jeunes de la FEU, de l’UJC, de différentes organisations qui nous. ont également indiqué leurs critères, nous avons eu des échanges avec eux, nous avons écouté tout vue qu’ils avaient à dire, certaines idées étaient très intéressantes, et c'était l'une des évaluations les plus critiques, comment aurions-nous pu mieux nous préparer dans le domaine de l'information, dans le domaine de la communication ?

 

Par exemple, quelqu’un nous a dit: « Il n’était pas nécessaire d’annoncer la mesure plus tôt, peut-être aurions-nous pu aborder un groupe d’éléments qui soutiennent aujourd’hui la mise en œuvre de cette mesure et aurions-nous pu être mieux préparés à comprendre ce qui se passe. » Et bien, c’est évidemment quelque chose à quoi nous devons réfléchir. Nous sommes ici pour fournir toutes ces informations dans cet espace et dans tous les autres espaces nécessaires, »  a-t-elle reconnu.

 

Elle a expliqué qu’on ne pouvait pas annoncer cette mesure pour des raisons techniques: « Il n’était pas possible d’annoncer d’avance une mesure qui allait provoquer de l’anxiété, qui allait provoquer des actions dans la population qui allaient avoir une incidence sur notre système. On a fait une évaluation des risques   pour déterminer ce qui se produirait si un grand nombre de personnes effectuait certaines opérations.

 

« Aujourd’hui, les systèmes d’ETECSA sont dans une situation délicate dans laquelle nous devons tous nous occuper en permanence de leur fonctionnement, précisément parce que les difficultés concernant les revenus financiers auxquelles nous avons été confrontés nous empêchent de renforcer un peu plus ces plateformes, de les avoir plus solides ».

 

C’est pour cela, a ajouté Tania, qu’il faut injecter des devises: « Nous devons injecter de l’argent qui nous permette de nous remettre rapidement des difficultés que nous subissons. aujourd’hui, il y a des gens qui ressentent la perte de qualité du service qui, à certains endroits, disparaît pratiquement, la connexion disparaît complètement, la communication disparaît. »

 

Face à cette situation, elle a souligné que, en raison de la nature même de l'entreprise, des investissements constants sont nécessaires.

 

Nous dépensons ou devons débourser environ 150 millions de dollars par an pour pouvoir soutenir les capacités que nous avons aujourd’hui sous contrat, et pas seulement les capacités. C’est-à-dire, ne pas grandir, soutenir. Soutenir, payer un ensemble de questions de licences, de compétences qui permettent aujourd’hui à la communication de s’écouler, aux personnes de communiquer.

 

Alors, nous devons trouver des moyens. Il est extrêmement nécessaire de trouver des moyens et de le faire rapidement pour pouvoir soutenir ce que nous avons aujourd’hui et ce qui continue de croître. »

 

En ce qui concerne le problème de la fraude, elle a dit que c’était un phénomène qui était apparu dans les 3 ou 4 dernières années et qui avait provoqué une très forte érosion des revenus de l’entreprise: « Nous avons perdu plus de 60% des revenus qui provenaient de l’étranger. Les distributeurs officiels, les canaux officiels de l’entreprise ne sont pas utilisés comme ils l’étaient à une autre époque. »

 

« Nous voyons sur les réseaux sociaux, par exemple, des annonces, des recharges, des promotions d’ETECSA qui ne proviennent pas de nos distributeurs officiels et cet argent reste à l’étranger, il est retenu dans d’autres structures et il se matérialise simplement avec des recharges en CUP sur le territoire national. C’est un modèle qui a changé complètement le comportement des flux de revenus de notre entreprise et a eu un impact direct sur la situation opérationnelle très critique que nous avons actuellement. »

 

Elle a confirmé sur ce point la pertinence des nouvelles mesures et elle a dit qu’elles comprennent les insatisfactions et surtout celles des secteurs professionnels les plus vulnérables.

 

« Ces échanges n'ont pas commencé aujourd'hui, c'est-à-dire que nous travaillons depuis longtemps, par exemple, avec le ministère de l'Enseignement supérieur,  à la conception de tout un système dans lequel nous pourrions renforcer une connectivité spécifique pour les étudiants, car nous comprenons, nous sommes conscients du besoin qu’ont les étudiants d'augmenter leur connectivité sur différents fronts. Et nous travaillons déjà sur ces projets depuis un certain temps.

 

Aujourd'hui, nous avons vu quelques actions que nous pourrions déjà concrétiser dans les prochains jours. Nous espérons, par exemple, que nous aurons une intervention à la Table Ronde lundi pour donner un peu plus de détails à ce sujet. Mais nous allons également étendre ces programmes eux-mêmes à d'autres secteurs tels que les médecins ou d'autres professionnels de l'éducation qui communiquent constamment avec les étudiants, avec les parents. »

 

Elle a souligné qu'il existe également des applications nationales qui peuvent être utilisées pour la communication, « renforcer plus les infrastructures que nous avons créées, les sites gratuits. Par exemple, CubaEduca contient pratiquement tous les contenus gérés à un niveau de l’éducation et aujourd’hui, c’est un site totalement gratuit. Les gens, c’est à dire les étudiants et les professeurs, peuvent accéder à ces contenus gratuitement. Nous avons aujourd’hui plus de 20 sites gratuits, mis en place pour les questions d’éducation. »

 

« Aujourd’hui, par exemple, dans certains échanges avec des étudiants, on nous dit: « Bon,  nous devons constamment télécharger des informations lourdes, ce n'est pas seulement l'utilisation d'une messagerie et des réseaux sociaux, mais télécharger des informations pour étudier, pour faire des recherches est très compliqué. »

 

Alors, nous, nous disons: « Bon, nous allons chercher une solution pour pouvoir nous-même télécharger un niveau d’informations et alimenter notre centre de données pour qu’on ne puisse pas seulement l’utiliser ponctuellement et que chaque fois que quelqu’un doit aller sur internet l’utiliser, Il soit également dans des dépôts et en mémoire cache, comme nous disons sur notre territoire national. Le jour où il y a un problème, nous l’avons ici. Nous pouvons utiliser ce contenu. »

 

elle a souligné que leur volonté est d’avancer rapidement « dans l’analyse avec ces organismes pour voir comment nous pouvons identifier les secteurs publics auxquels nous devons apporter des solutions personnalisées, différentes pour chacun d’entre eux selon leurs besoins. »

 

« Nous allons donner plus d’informations dans tous les espaces où nous pourrons sur la mise en place de cette mesure. Il y a encore beaucoup de doutes, » a-t-elle conclu.

 

Source en espagnol:

http://www.cubadebate.cu/noticias/2025/05/31/etecsa-son-medidas-necesarias-pero-se-buscan-soluciones-para-proteger-a-los-sectores-afectados/

URL de cet article:

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/06/cuba-des-mesures-pour-maintenir-les-services-de-telecommunications.html